L’année 2022 a été marquée par des changements importants concernant les facteurs ESG à EDC, notamment un changement au niveau de la direction, puisque Justine Hendricks a été nommée présidente et chef de la direction de Financement agricole Canada. En tant que chef du développement durable, Justine a mené des initiatives de transformation liées à nos pratiques ESG. En 2022, ces initiatives ont mené au renforcement de nos politiques en matière de gestion des risques environnementaux et sociaux, à l’atteinte de notre première cible climatique intermédiaire et à l’établissement de nos premières cibles sectorielles fondées sur des données scientifiques.

Elle a passé le flambeau à Lorraine Audsley, qui occupait jusqu’alors le poste de chef de la gestion des risques d’EDC. Son expérience et ses connaissances dans ce domaine seront un atout précieux dans le cadre de son nouveau mandat. Elle nous fait ici part de son point de vue concernant notre stratégie ESG actuelle et future.

Que signifie l’engagement d’EDC à atteindre la carboneutralité pour ses clients?

Notre objectif reste le même : aider le Canada à regagner sa position de leader du commerce international. Cependant, l’urgence d’agir pour lutter contre les changements climatiques est de plus en plus claire. Atteindre la carboneutralité n’est pas une mission propre à EDC; c’est plutôt un objectif partagé par des nations et des organisations du monde entier qui pousse l’ensemble de l’écosystème commercial à se transformer. Cela signifie que les exportateurs et les investisseurs canadiens doivent eux aussi s’adapter, tant pour profiter des débouchés que pour gérer leurs risques – et nous pouvons les y aider en mettant nos solutions de financement, nos connaissances et notre expérience à leur service. 

EDC a les moyens d’aider les entreprises à effectuer une transition plus efficace, à se doter d’un avantage concurrentiel et à innover. Dans le cadre de notre stratégie 2030, nous voulons miser sur l’offre de solutions de financement durable aux entreprises qui prennent le virage carboneutre ou qui élaborent leur plan de transition vers la carboneutralité. Nous accordons également plus d’attention à la gestion des risques et nous mettons pleinement notre appétit pour le risque au service des entreprises afin de leur offrir le meilleur soutien possible. Nous offrons ainsi un atout indéniable aux exportateurs canadiens.

Comment comptez-vous concilier vos engagements climatiques avec les besoins des populations et des collectivités?

L’environnement et les populations ont toujours été inextricablement liés. Aujourd’hui, nous devons emprunter une nouvelle route, celle d’une économie plus durable et plus équitable. L’urgence et l’ampleur des changements climatiques en font un défi encore plus complexe, mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cet enjeu.

La réalité est telle que les secteurs d’activité et les emplois se transforment, ce qui entraîne des répercussions considérables sur les populations. Les nouveaux secteurs qui émergeront de cette transition peuvent également présenter un risque accru en ce qui a trait à l’équité et aux droits de la personne. En tant qu’organisation dont l’objectif est de rendre le Canada et le reste du monde plus prospères par le commerce, ces enjeux sont au cœur de notre mandat et dictent les mesures que nous prenons.

Nos politiques sur les changements climatiques et les droits de la personne guident la façon dont nous exerçons nos activités. Tout comme notre politique sur la transparence et la divulgation et notre politique sur la gestion des risques environnementaux et sociaux, elles ont été mises à jour et bonifiées en 2022. Nous avons également continué à améliorer notre capacité à gérer les risques liés aux droits de la personne grâce à nos outils de contrôle préalable en matière d’influence et de réparation, qui nous permettent d’utiliser notre influence pour appuyer et faciliter les démarches de nos clients en matière de droits de la personne. C’est là que nous contribuons au changement : nous nous servons de notre appétit pour le risque et de notre rôle en tant qu’organisme de crédit à l’exportation du Canada pour collaborer avec des entreprises qui veulent faire mieux.

Nous savons que la transition vers une économie plus durable et équitable nécessitera des investissements importants. Quelle sera la contribution d’EDC?

Ce type d’investissement requiert un excellent bilan et un appétit pour le risque clairement défini. Heureusement, nous avons les deux. Nous pensons que certains secteurs et régions feront partie intégrante de la transition, et c’est là que nous mettons notre énergie. Il s’agit de nos « secteurs porteurs », notamment la fabrication de pointe, l’agroalimentaire et les technologies propres.

Nous mettons au point notre offre de solutions financières durables de manière à appuyer cette stratégie, et nous avons fait beaucoup de progrès à cet égard en 2022. Nous avons établi un nouveau Cadre d’obligations durables qui permet à EDC d’émettre des obligations sociales, durables et de transition qui viendront s’ajouter à nos obligations vertes (émises depuis 2014). Nous avons également lancé une nouvelle Garantie pour le financement durable, qui concerne les activités de réduction des émissions des moyennes et grandes entreprises. Il s’agit d’un produit de partage du risque qui est passé de projet pilote avec un seul partenaire à trois institutions financières partenaires à la fin de 2022. Enfin, fait important, il y a nos produits du savoir, qui peuvent aider les entreprises à parfaire leur connaissance des exigences et des pratiques ESG. Ensemble, ces éléments appuient toutes les facettes du parcours client. Ce sont aussi de bons exemples de la façon dont nous nous servons de notre capital pour transformer le Canada et le rendre meilleur grâce au commerce.

Les pratiques et les normes ESG évoluent constamment. Comment s’assurer de rester sur la bonne voie et de progresser?

Quand il est question des facteurs ESG, ne rien faire est synonyme de recul. Il est donc important que nous prenions conscience des gains que nous avons réalisés et que nous en tirions parti. Nos efforts se concentrent sur nos clients, qui comptent sur nous pour rester à l’avant-garde afin de leur fournir les bons conseils et outils pour réussir. Pour ce faire, nous devons nous assurer que nous disposons du savoir et du cadre de gestion appropriés.

Dans cette optique, en 2022, nous avons continué à renforcer la gestion des facteurs ESG par le Conseil. Les membres du Conseil ont reçu une formation ESG supplémentaire et les mandats de nos comités ont été mis à jour pour inclure les responsabilités ESG. À l’échelle de la haute direction, nous avons établi un comité ESG qui supervise la stratégie, ainsi que le suivi de notre bilan et de nos plans à cet égard. L’Équipe de la haute direction est également épaulée par un Conseil consultatif ESG externe.

En 2022, nous y avons ajouté de nouveaux membres possédant une expertise en matière de climat, de biodiversité et de technologies propres. 

Il est tout aussi important de consulter nos parties prenantes et nos pairs pour nous assurer de faire ce qui est juste et de bien faire les choses, et 2022 fut une année importante sur ce plan. Nous avons entrepris un processus de consultation de nos parties prenantes qui s’est étalé sur plusieurs mois et visait à revoir et à bonifier nos politiques de gestion des risques environnementaux et sociaux. Nous avons aussi beaucoup consulté nos parties prenantes pour déterminer les enjeux ESG qu’elles considèrent comme les plus importantes pour la Société. Sans surprise, le climat et les droits de la personne figurent en tête de liste.

Enfin, pour rester au fait des tendances et des pratiques émergentes, nous avons continué à consulter nos organismes de crédit à l’exportation et institutions financières homologues, ainsi qu’à participer à des événements comme le Globe Forum et la COP 27.

 

Lorraine Audsley
Chef du développement durable d’EDC

 

Date de modification : 2023-05-23