Même si la négociation fructueuse du nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) est particulièrement rassurante pour les exportateurs canadiens, les menaces que représentent le protectionnisme, le populisme et la hausse des taux d’intérêt planent toujours sur le commerce international et continuent de compliquer la prise de décisions.
Malgré tout, dans sa nouvelle livraison semestrielle des Perspectives économiques mondiales, les Services économiques d’Exportation et développement Canada (EDC) tablent sur une croissance mondiale de 3,2 % en 2019, soit une performance équivalente à celle de 2018.
« La croissance, surtout tirée par l’économie américaine, est robuste et se propage », a affirmé Peter Hall, l’économiste en chef d’EDC. « Bon nombre d’éléments factuels indiquent que cette croissance stimule l’activité en Europe et prend la direction des économies émergentes. Et le plus beau, c’est que cet élan sera durable. Même si de plus en plus d’analystes contestent cette proposition, il est impossible de nier que la demande comprimée est présente dans les économies développées. »
Perspectives économiques mondiales – Faits saillants
- La croissance américaine s’accélérera pour s’établir à 3,0 % cette année et 3,3 % en 2019.
- Les marchés émergents afficheront collectivement une croissance de 4,7 % cette année, mais cet élan se tempérera quelque peu l’an prochain pour atteindre 4,6 % alors que la Chine ralentira légèrement la cadence.
- Grâce à la stabilité du cours des produits de base et à la modeste appréciation du huard l’an prochain, le Canada devrait voir son PIB croître de 2,1 % en 2019.
Zones de danger
L’incertitude entourant la politique commerciale engendre indéniablement une hésitation à investir à un moment délicat, la croissance et d’éminentes contraintes de capacité soulignant l’urgence d’investir davantage dans les installations et l’équipement. Le nouvel AEUMC supprime la principale source de préoccupation des entreprises dans la région, mais le protectionnisme se porte toujours bien dans d’autres sphères, et il soulève des doutes qui minent les activités commerciales.
Par ailleurs, le contexte de taux d’intérêt plus élevés représente une nouvelle réalité pour toute une génération.
« S’y adapter ne sera pas chose facile pour les marchés développés; quant aux pays émergents, ils sont secoués par de plus fortes turbulences qui persisteront pendant un bon moment, a ajouté M. Hall. D’un point de vue stratégique, il sera impératif à court terme de gérer ces enjeux. »
Perspectives pour le Canada
Les exportateurs canadiens ont l’occasion de tirer profit de cette conjoncture, car croissance économique soutenue rime avec demande accrue en produits et services. Les États-Unis demeureront notre premier partenaire commercial, particulièrement vu la signature de plus en plus certaine d’un nouvel accord commercial. En outre, la combinaison d’une solide croissance ainsi que de nouveaux accords commerciaux en Asie et en Europe présente un immense potentiel pour les entreprises envisageant de diversifier leurs marchés.
Les perspectives de croissance des exportations contribueront à l’expansion continue du secteur canadien de la consommation en dépit de niveaux élevés d’endettement personnel et de la surchauffe du marché de l’habitation. Le relèvement des taux d’intérêt viendra encore plus limiter l’essor du marché intérieur, bien que la montée des taux se fera plus graduellement ici que chez nos voisins américains.
Pour ce qui est du dollar canadien, les Services économiques d’EDC prévoient que sa valeur oscillera en moyenne autour de 0,79 dollar américain en 2019.