Vu l’ampleur des enjeux, les Services économiques d’EDC tablent sur une résolution prochaine des différends qui devrait relancer la croissance

L’économie mondiale est le théâtre d’une intéressante dichotomie.

D’un côté, la croissance mondiale se ralentit en raison du manque de tonus de l’investissement des entreprises et du commerce international. De l’autre, le consommateur reste optimiste, la création d’emplois se poursuit, le chômage est faible et les dépenses de consommation sont au beau fixe.

« Dans la partie qui se joue, les enjeux sont de taille. Et si nous entrons en récession, ce sera par notre faute. Nous pouvons l’éviter en réglant les différends commerciaux actuels », a déclaré Peter Hall, l’économiste en chef d’Exportation et développement Canada (EDC) dans la livraison semestrielle des Perspectives économiques mondiales.

Cette performance contrastée s’explique par une croissance insuffisante après la dernière récession, qui a laissé sur la touche des millions de personnes. Leur mécontentement a contribué à l'élection de dirigeants populistes qui, à leur tour, ont mis en place des politiques ayant engendré des disputes commerciales et dérangé l’ordre établi.

Les litiges très médiatisés, notamment le bras de fer entre les États-Unis et la Chine ainsi que le dossier du Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, ont perturbé les échanges commerciaux et incité  les entreprises à reporter leurs investissements à long terme.

« Les fondamentaux de l’économie révèlent de façon convaincante qu’un fléchissement de l’activité peut être évité. Cette fois-ci, dans un horizon à court terme, le sort dans l’économie dépend des décisions prises en matière de politiques », a précisé M. Hall. « Vu l’ampleur des enjeux, nous prévoyons un règlement prochain des litiges qui fera redécoller la croissance. Toutefois, si les tensions commerciales s’accentuent, l’économie mondiale basculera dans la récession, c’est presque une certitude. »

Voilà quelques-uns des thèmes abordés dans l’édition de l’automne 2019 des Perspectives économiques mondiales d’EDC. Compte tenu de l’essoufflement de l’activité, EDC anticipe que la croissance mondiale glissera tout juste en deçà de 3,0 % en 2019, soit le pire taux en dix ans. Cependant, la fin des brouilles commerciales à la mi-2020 contribuera à redynamiser l’investissement et les échanges commerciaux, de même qu’à faire grimper la croissance à 3,6 % en 2020, puis à 4,2 % en 2021.

Les fondamentaux de l’économie canadienne ne sont pas aussi robustes que ceux de la plupart des autres pays d’OCDE. Néanmoins, la relance de l’activité mondiale, conjuguée à la stabilité et la légère appréciation du huard venant imprimer un élan aux exportations, compensera la faiblesse des dépenses de consommation et générera une croissance intérieure globale de 2,1 % d’ici 2021.

Il en va donc de l’intérêt général de dénouer les impasses majeures dans la sphère commerciale, et cette décision revient à une poignée d’acteurs.

Perspectives pour l’économie canadienne

  • La résolution des litiges commerciaux et le raffermissement de la demande mondiale donneront une impulsion à l’économie canadienne en 2020 et en 2021.
  • Malgré une amélioration nette quoique passagère au deuxième trimestre de 2019, les perspectives immédiates de l’économie canadienne restent plutôt en demi-teinte. Les Services économiques d’EDC prévoient une croissance du PIB du Canada de 1,6 % en 2019, qui bondira à 1,9 % en 2020.
  • Le fort endettement des ménages canadiens devrait vraisemblablement freiner la progression de la consommation au cours de l’horizon prévisionnel, tandis que l'investissement des entreprises, d’abord timide en raison de l’incertitude mondiale, reprendra du mieux.
  • Les exportations présenteront une performance décevante cette année, mais elles profiteront d’une augmentation de la demande en 2020 et 2021.

Perspectives pour des marchés d’intérêt

  • Les États-Unis devraient résister à la vague récessionniste qui emporte les autres grandes économies du monde grâce à une solide croissance attendue de 2,4 % en 2019 et de 2,5 % en 2020.
  • Étant donné la hausse des coûts liés aux tensions commerciales sino-américaines – qui fait de plus en plus mal au consommateur américain –, nous prévoyons une résolution bilatérale du conflit commercial vers le milieu de 2020.
  • L’incertitude entourant les politiques nationales et l’accroissement des risques extérieurs pèsent de plus en plus lourd sur l’économie du Mexique, une situation qui viendra assombrir les perspectives pour 2019 et 2020.
  • Sur fond de montée des tensions commerciales avec les États-Unis, la Chine a vu sa croissance économique se modérer au troisième trimestre de cette année, glissant à un creux en plus 20 ans, et elle devrait se fixer à 6,1 % en 2019.
  • L’économie de l’Inde a marqué le pas cette année sous l’effet d’une baisse de cadence dans les secteurs manufacturier et agricole, mais sa croissance devrait être tonifiée par la diminution des cours pétroliers et l’assouplissement de la politique monétaire.
  • La croissance du Royaume-Uni devrait se limiter à 1,1 % en 2019 et à 0,9 % en 2020, pénalisée par une volatilité élevée et l’incertitude entourant le Brexit.

À propos d'EDC

Société d’État à vocation financière, Exportation et développement Canada (EDC) aide les entreprises canadiennes à générer des retombées au Canada et à l’étranger. EDC leur offre les produits financiers et l’expertise dont elles ont besoin pour percer de nouveaux marchés en toute confiance, réduire le risque financier et croître en mondialisant leurs activités. Ensemble, EDC et les entreprises canadiennes bâtissent une économie plus prospère, plus forte et plus durable pour toute la population canadienne.

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