Malheureusement, les résultats médiocres du pays en 2016 et les prévisions peu encourageantes pour 2017 font de l’ombre aux réussites. En effet, cette année, les secteurs de l’automobile et des biens de consommation s’en sont très bien sortis : chacun d’eux a affiché une croissance à deux chiffres pour une deuxième année de suite. Cependant, le brusque déclin des exportations énergétiques, des ventes d’engrais et des expéditions de métaux lui a complètement volé la vedette.
EDC est d’avis que la légère reprise des exportations canadiennes en 2017 sera précédée d’un important redressement du secteur énergétique, quand les prix remonteront après d’importants creux. Les secteurs de l’aéronautique, des engrais et des biens de consommation feront aussi des gains respectables, et les choses augurent également bien pour les exportations de services : après une croissance de 4 % en 2016, elles grimperont de 5 % en 2017. Toujours d’après EDC, cette petite hausse sera attribuable aux services touristiques, financiers et technologiques.
« La croissance inégale dont nous sommes témoins cette année se poursuivra tout au long de 2016 », affirme Peter Hall, économiste en chef d’EDC. « Les secteurs primaires ressentent encore l’effet de la chute du prix des produits de base; or, comme ces prix sont plus élevés qu’en début d’année, nous prévoyons une croissance des expéditions en 2017. La force de la demande américaine et la faiblesse du dollar canadien continueront de jouer en faveur des principaux produits fabriqués. »
À l’horizon, la plus grande menace aux exportations est la montée alarmante du sentiment d’opposition au commerce extérieur. Le vote sur le Brexit, par exemple, met en péril l’un des plus grands blocs commerciaux au monde. Les élections américaines, quant à elles, ont dévoilé un mécontentement répandu envers à la structure commerciale actuelle du pays.
« Après des années de croissance anémique, consommateurs et entreprises de partout sont frustrés, explique M. Hall. Et on les comprend. Sept ans à chercher votre premier vrai emploi ou le prochain, c’est vraiment très long. Mais s’en prendre à la mondialisation, c’est miner l’une des meilleures solutions au marasme économique actuel. »
« Et puisque les gens tournent le dos au commerce mondial, les entreprises hésitent à jouer le tout pour le tout : elles préfèrent attendre de voir ce qui se passera, ajoute-t-il. Par conséquent, même si la demande sur les marchés mondiaux clés a le potentiel de croître et de leur offrir des débouchés qu’elles n’ont pas vus depuis longtemps, il se peut bien qu’elles ratent le bateau. »
En 2017, l’avancée constante de l’économie américaine jumelée à un huard qui bat de l’aile stimulera la performance à l’exportation du Canada. Par exemple, les secteurs de l’aéronautique, des engrais et des biens de consommation connaîtront tous une croissance notable l’an prochain grâce au rétablissement de la demande américaine.
Une autre grande lueur d’espoir : toujours en 2017, les provinces canadiennes riches en ressources énergétiques peuvent s’attendre à une reprise de 12 % de la croissance des exportations d’énergie. Cette amélioration découlera de la hausse actuelle des cours pétroliers et du gonflement du volume d’activités par rapport à 2016 – année pendant laquelle la production a souffert des incendies de forêt en Alberta.
En ce qui concerne le PIB mondial, EDC s’attend à une croissance de
3 % en 2016 et de 3,4 % en 2017. Quant à celle du PIB des États-Unis, premier partenaire commercial du Canada, elle devrait passer de 1,5 % en 2016 à 2,4 % en 2017. Du côté des principaux marchés émergents, la Chine s’essouffle, mais on s’attend tout de même à une croissance de plus de 6 %. Quant à l’Inde, elle sera le chef de file en 2017, avec une croissance prévue de 7,4 %.
« La révision à la baisse depuis nos dernières prévisions découle directement du vent d’opposition au commerce extérieur, conclut M. Hall. Heureusement, les moteurs fondamentaux des grandes économies du monde se portent actuellement bien. S’ils réussissent à stimuler les activités à court terme, ce sera le moment ou jamais pour les entreprises canadiennes avisées de saisir les occasions que boude la concurrence étrangère. »
Lire la version intégrale des Prévisions à l’exportation de l’automne 2016.