Exportation et développement Canada (EDC) a dévoilé aujourd’hui une étude révolutionnaire qui jette une nouvelle lumière sur les raisons pour lesquelles les entreprises canadiennes investissent à l’étranger et les avantages pour l’économie nationale.
Les conclusions de l’étude mettent en doute des idées communément admises sur les sociétés canadiennes et leurs investissements à l’étranger, surtout le mythe que ces investissements amoindrissent le nombre d’emplois au pays.
Au contraire, comme le montre le sondage auprès de 546 entreprises canadiennes, ces investissements ont entraîné une hausse du nombre d’emplois ici.
« Le modèle classique canadien d’exportation ne s’applique tout simplement pas à de nombreux marchés internationaux. Les entreprises d’ici doivent désormais s’implanter ailleurs dans le monde pour pouvoir saisir des débouchés et créer de la valeur pour leurs clients étrangers. Il est réjouissant de savoir que les investissements qui en découlent profitent non seulement à la compétitivité, mais aussi à l’emploi au Canada », affirme Benoit Daignault, président et chef de la direction d’EDC. « Nous espérons que ces constatations inciteront l’écosystème commercial canadien à faire avancer la discussion sur les investissements à l’étranger et à s’assurer que nos entreprises sont bien préparées à tirer profit de ce modèle d’engagement commercial et à se diversifier davantage à l’échelle mondiale. »
Les cinq principales conclusions du rapport :
- Croissance stratégique – Les principaux moteurs des activités des sociétés affiliées à l’étranger sont la croissance stratégique des revenus et un accès amélioré aux marchés mondiaux; la réduction des coûts de production n’est pas ce qui motive le plus les entreprises canadiennes à s’implanter à l’étranger.
- Capacité concurrentielle – Les activités de ces sociétés étrangères affiliées consolident les entreprises canadiennes, qui voient leurs ventes, leur clientèle, leurs profits et leur part de marché augmenter.
- Diversification – Les sociétés étrangères affiliées permettent aux entreprises canadiennes de diversifier leur clientèle et leur modèle d’affaires : ces dernières redirigent de plus en plus leurs investissements vers des marchés émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil, et ce, beaucoup plus rapidement que pour les exportations directes.
- Emplois – Les sociétés étrangères affiliées stimulent l’emploi et les activités au Canada : la plupart des entreprises engagent plus de personnel ici en raison de leurs activités internationales.
- Salaires – Enfin, les sociétés étrangères affiliées accroissent la capacité des entreprises canadiennes à augmenter la rémunération de leur personnel au Canada : la majorité des entreprises engagent davantage de personnel au pays en raison de la demande accrue découlant de leurs activités à l’étranger, et comme ces emplois sont de plus en plus spécialisés, les salaires grimpent en conséquence.
« Les sociétés étrangères affiliées permettent aux entreprises canadiennes d’être plus concurrentielles au sein des réseaux de la chaîne de valeur mondiale, qui constituent une plateforme essentielle pour profiter de la croissance fulgurante entraînée par la révolution des consommateurs sur les marchés émergents », soutient Peter Hall, vice-président et économiste en chef d’EDC.
« Parallèlement, ces sociétés étrangères affiliées font croître l’emploi et les salaires au Canada tout en contribuant à accroître l’influence du pays à l’étranger, explique M. Hall. Ces avantages n’iront qu’en s’intensifiant à mesure que le centre de gravité économique mondial se déplace vers des puissances asiatiques comme la Chine et l’Inde. »
L’analyse des données de 2013 par EDC (année la plus récente pour laquelle les données étaient disponibles) montre que la valeur des ventes des affiliés étrangers (510 milliards de dollars canadiens) est presque égale aux exportations directes de biens et de services (565 milliards de dollars canadiens) et que c’est une force motrice du commerce international du Canada. Cependant, les ventes des sociétés étrangères affiliées ont augmenté presque deux fois plus vite que les exportations directes du pays de 1999 à 2013, avec une hausse de 61 %, contre 33 %.
La même observation s’applique aux ventes des sociétés étrangères affiliées sur les marchés émergents, qui ont augmenté de 267 % de 1999 à 2013, comparativement à 23 % aux États-Unis et dans les pays de l’OCDE pour la même période.
« Les marchés émergents représentent déjà plus du cinquième des ventes totales des affiliés étrangers, et leur croissance nettement plus rapide semble indiquer que cette diversification se poursuivra, précise M. Hall. Cette croissance s’ajoute à la diversification spectaculaire des exportations sur les marchés émergents depuis 2000. »
Le sondage réfute aussi l’idée que les investissements à l’étranger provenaient uniquement de grandes entreprises canadiennes, car 37 % des répondants étaient de petites ou de moyennes entreprises. En outre, les sociétés canadiennes ont exprimé une préférence nette pour les sociétés étrangères affiliées en propriété exclusive ou à participation majoritaire (77 % des répondants), plutôt que pour les participations minoritaires dans des coentreprises (16 % des répondants).
Pour en savoir plus, consulter le rapport complet, Présence à l’étranger.