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À Sherbrooke, au Québec, un exportateur d’aliments et de boissons prouve que le développement durable et le succès international peuvent aller de pair.
Café William, connu pour son café biologique et équitable ainsi que pour ses engagements sur le plan environnemental, a su composer avec des bouleversements commerciaux mondiaux et surmonter des problèmes de financement afin de poursuivre sa croissance. Aujourd’hui, grâce au soutien stratégique d’Exportation et développement Canada (EDC), l’entreprise compte étendre ses activités au-delà des États-Unis et explorer de nouveaux marchés.
Pour une consommation plus responsable
Fondée en 1988, l’entreprise Café William a démarré ses activités en tant que fournisseur régional de services alimentaires avant de devenir une marque reconnue au Québec et de vendre ses produits chez Costco, l’une des plus grandes chaînes de magasins nord-américaines. Toutefois, comme l’explique Rémi Tremblay, président-directeur général, l’entreprise accorde une grande valeur à l’approvisionnement éthique et à la responsabilité environnementale, et ne se contente pas de simplement vendre du café.
« Le commerce équitable n’est pas qu’un logo », affirme-t-il. « C’est la façon dont nous reconnaissons et récompensons à juste titre les efforts immenses de ceux qui cultivent et récoltent le café. »
Nous pouvons compter sur notre savoir-faire et notre saveur unique. Nous fabriquons de magnifiques produits au Canada, alors pourquoi ne pas en faire profiter le reste de la planète?
Comment se développer de façon durable grâce au financement à l’exportation
À mesure que l’entreprise se développait, il est devenu évident que le respect de ses valeurs en matière de développement durable nécessitait davantage qu’un simple approvisionnement éthique.
En 2022, Café William a commencé la construction d’une nouvelle installation de torréfaction alimentée par l’hydroélectricité, un projet de 45 millions de dollars conçu pour doubler la capacité de production et répondre à la demande croissante.
Il s’agissait d’un investissement majeur, qui tombait néanmoins à un moment peu propice. La pandémie avait fait grimper les coûts de construction, tandis que le dollar canadien avait atteint des niveaux historiquement bas par rapport au dollar américain, ce qui rendait les importations plus coûteuses et diminuait les marges bénéficiaires. De plus, l’entreprise avait récemment accepté de nouveaux contrats aux États-Unis et les cours du café connaissaient une hausse fulgurante en raison de la sécheresse et des piètres récoltes au Brésil et au Vietnam, ce qui a encore accru les problèmes de trésorerie.
Gérer les flux de trésorerie grâce au Programme de garanties d’exportations d’EDC
Les liquidités de l’entreprise étant limitées, il lui fallait un financement supplémentaire. « Comme nous avions atteint notre capacité d’endettement maximale, nous avions besoin d’un tiers pour garantir un autre prêt », ajoute Audrey St-Martin, directrice des finances et de l’administration chez Café William.
En discutant avec son institution financière des moyens d’accéder à davantage de liquidités, l’entreprise a découvert le Programme de garanties d’exportations d’EDC. « En établissant un partenariat avec EDC, nous avons été en mesure d’obtenir du financement supplémentaire pour nous aider à traverser quelques mois difficiles », précise Mme StMartin.
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Nous avions l’habitude de payer des frais de douane minimes – environ 20 $ US par expédition complète vers les États-Unis. Maintenant, c’est plutôt de 40 000 à 50 000 $ US par expédition.
Continuer à faire preuve de souplesse pendant la période d’incertitude tarifaire
À peine un an après l’ouverture de sa nouvelle installation de torréfaction de café, l’entreprise a dû relever un nouveau défi : gérer les tarifs et les règlements douaniers des États-Unis. Des droits de douane de 25 % ont été imposés sur les exportations de café vers les États-Unis, ce qui menaçait le modèle d’affaire de l’entreprise et la désavantageait par rapport à ses concurrents étatsuniens.
Nous avions l’habitude de payer des frais de douane minimums – environ 20 $ US par expédition complète vers les États-Unis. Maintenant, c’est plutôt de 40 000 à 50 000 $ US par expédition », indique M. Tremblay.
Café William a commencé à déplacer une partie de sa production au sud de la frontière pour tenter de conserver sa clientèle américaine. « Nous n’avons pas fermé l’œil pendant deux mois », se souvient Serge Picard, propriétaire de Café William. « Nous avons dû réagir très rapidement et établir un plan d’urgence. »
Comme l’entreprise a accru considérablement ses activités aux États-Unis, elle a dû gérer des transferts d’équipements, des questions d’immigration et des problèmes d’effectifs. « Nos équipes accomplissent ici des petits miracles, en maintenant les activités au Canada tout en en lançant de nouvelles aux États-Unis », affirme M. Tremblay.
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Trouver des partenariats stratégiques à l’étranger
Pour protéger ses activités et gérer les tarifs douaniers, Café William a aussi formé un partenariat stratégique avec un torréfacteur de café établi aux États-Unis. Les deux entreprises ont convenu de produire du café l’une pour l’autre dans leurs pays respectifs, ce qui leur permet toutes deux d’éviter des coûts supplémentaires.
« Le fait d’être polyvalents et de transférer une partie de la production aux États-Unis nous procure une certaine forme de protection », explique M. Picard. Cela a permis à l’entreprise de se prémunir contre la hausse des coûts tout en conservant ses principaux clients et en élaborant une stratégie d’exportation plus robuste et plus souple.
Explorer de nouveaux marchés pour le café canadien
« Chaque grande crise recèle une possibilité », affirme M. Picard. En agissant rapidement, Café William a pu se faire connaître auprès de nouveaux clients et trouver une façon de travailler avec eux qui s’est révélée avantageuse pour toutes les parties.
Cette souplesse a mené à de nouveaux partenariats et marchés. EDC aide l’entreprise à se tourner vers d’autres marchés que les États-Unis et à évaluer le potentiel d’autres marchés pour les exportations de café, notamment des marchés européens à forte croissance.
L’Équipe des services consultatifs en commerce international d’EDC offre des conseils sur les permis d’exportation, l’étiquetage et les alliances stratégiques. « Des ressources comme EDC peuvent être très utiles pour notre type d’entreprise, car elles nous permettent de rester au fait du nouveau cadre juridique dans lequel nous exerçons maintenant des activités », explique M. Picard.
Le développement durable comme argument de vente
Le café est l’une des boissons les plus consommées au monde. C’est aussi l’une des plus grandes émettrices de carbone. De la culture à la transformation, en passant par la torréfaction et l’expédition, la chaîne d’approvisionnement génère des émissions importantes.
Selon M. Tremblay, les initiatives de développement durable de Café William, une entreprise certifiée B Corp depuis 2024, contribuent à la différenciation de la marque dans des marchés concurrentiels.
Logistique innovante de la chaîne d’approvisionnement
L’entreprise a investi dans des emballages écoresponsables et même dans l’expédition par voilier cargo, bien que la plupart de ses marchandises transportées par voie maritime continuent d’être acheminées par des navires cargo conventionnels.
En 2020, M. Picard a découvert un groupe qui construisait un voilier dans le but de décarboner le transport maritime. Café William a investi dans le projet et a pris part à deux expéditions simultanées de la Colombie vers le Canada menées par Transport à la voile, une entreprise française de transport de marchandises par voilier. « Notre ambition n’est pas de sauver la planète grâce à cette initiative, mais de contribuer au développement d’un transport maritime plus propre tout en réduisant l’empreinte carbone du Café William », précise M. Tremblay.
Une troisième expédition par voilier qui transportera environ 400 tonnes de café vert est prévue plus tard cet automne.
S’approvisionner en café équitable
Ce même engagement s’étend aux pratiques d’approvisionnement de l’entreprise. En tant que partenaire de longue date dans le domaine du commerce équitable et du commerce direct du café, Café William soutenait les producteurs avant même que le développement durable devienne une priorité.
« L’objectif est d’assurer un commerce équitable et de garantir un revenu décent aux producteurs », explique M. Tremblay. « Cela est extrêmement important si nous voulons que les générations futures puissent continuer à boire du café. »
M. Tremblay dit avoir visité des pays producteurs de café et avoir vu de ses propres yeux les retombées de cette pratique : des coopératives voient le jour, des communautés investissent ensemble et des producteurs perçoivent de véritables revenus.
Usine de torréfaction de café alimentée par l’hydroélectricité
La nouvelle usine de torréfaction de Café William constitue une étape significative vers une production de café plus écoresponsable. Conçue par un fabricant allemand, elle est présentée comme la première usine industrielle de torréfaction de café au monde à être entièrement alimentée par de l’hydroélectricité renouvelable afin d’assurer la carboneutralité du processus.
M. Tremblay indique que non seulement ces innovations correspondent aux valeurs de l’entreprise, mais elles trouvent aussi écho auprès des détaillants et des consommateurs qui privilégient un approvisionnement soucieux du climat.
Préparer l’avenir : infuser le potentiel mondial
Étant donné que les marques maison (produits vendus sous une autre marque) représentent 70 % de ses exportations et que l’intérêt de la part d’acheteurs internationaux ne cesse de croître, Café William est prête pour une expansion au-delà des États-Unis.
« Nous commençons à envisager l’Europe comme une possibilité à plus long terme », indique M. Tremblay. « Il s’agit d’un marché naturel pour les entreprises canadiennes. Nous travaillons avec une société qui aide les entreprises nord-américaines à faire de la prospection en Europe. »
Grâce au soutien d’EDC, l’entreprise a su composer avec les obstacles qui se posaient sur la scène mondiale et en tirer des occasions d’affaires, ce qui illustre bien qu’un exportateur canadien d’aliments et de boissons peut se démarquer sur les marchés mondiaux en misant sur l’innovation et les valeurs.
« Nous pouvons compter sur notre savoir-faire et notre saveur unique », souligne M. Tremblay. « Nous fabriquons de magnifiques produits au Canada, alors pourquoi ne pas en faire profiter le reste de la planète? »
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Le contenu de ce profil client est tiré du site Web de l’entreprise, d’entrevues et d’autres ressources tierces, mais EDC n’a pas procédé à une vérification indépendante des renseignements ou des données recueillis.
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