L’indice semestriel d’EDC poursuit son déclin des 18 derniers mois
Le dernier sondage sur l’indice de confiance commerciale d’Exportation et développement Canada (EDC) révèle que la confiance des exportateurs canadiens a glissé à un creux en presque dix ans.
Le sondage semestriel de l’organisme de crédit à l’exportation du Canada montre que le niveau de confiance des entreprises canadiennes qui exportent ou aspirent à exporter est à son plus bas niveau depuis 2012, poursuivant ainsi un déclin de 18 mois.
« Ces résultats, qui font état d’une confiance au plus bas en huit ans, pointent vers un démarrage au ralenti des exportations canadiennes en 2020. Le protectionnisme et la conjoncture économique mondiale sont les principales sources d’inquiétude des exportateurs canadiens », a déclaré Stephen Tapp, économiste en chef adjoint d’EDC. Des cinq composantes de l’indice, trois sont ressortis en baisse dans le sondage de fin d’année 2019, le niveau de confiance se situant à 69,3 % – soit 6 % en deçà de la moyenne historique, et plus de 9 % sous ce qu’il était au milieu de 2018. Le déclin a été quelque peu freiné par l’amélioration modeste des perspectives concernant la conjoncture économique sur le marché intérieur et les débouchés internationaux.
Malgré un léger regain d’optimisme des répondants à propos des débouchés internationaux (l’indice atteignant 14,1 à la fin de 2019, contre 13,7 au dernier sondage), le protectionnisme continue de nourrir l’inquiétude.
« Ces dernières années, les obstacles au commerce sont devenus une préoccupation croissante pour les exportateurs canadiens, qui les placent même au premier rang des difficultés à affronter, devant des défis habituels comme le recrutement d’employés qualifiés, la logistique et le financement », a expliqué M. Tapp.
Près du tiers des petites, moyennes et grandes entreprises canadiennes sondées affirment que le protectionnisme a des répercussions sur leurs stratégies mondiales, et 90 % d’entre elles s’attendent à ce que la situation perdure ou s’intensifie en 2020 – signe que ce protectionnisme marqué pourrait devenir la nouvelle normalité.
Sans doute pour éviter les tarifs douaniers et les frictions frontalières, de plus en plus d’exportateurs canadiens diversifient leurs activités à l’échelle mondiale en investissant hors du pays. En effet, le sondage indique que les investissements à l’étranger ont augmenté à 17 %, le plus haut niveau enregistré dans le cadre des enquêtes sur l’indice de confiance commerciale, qui dépasse largement la moyenne de 14 % observée ces dernières années.
Par ailleurs, les exportateurs sondés voient d’un meilleur œil l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (Accord Canada–États-Unis–Mexique ou ACEUM) : la proportion de répondants qui ont une opinion négative de l’accord est de 16 % seulement, contre 34 % au dernier sondage.
« Les progrès observés depuis la tenue du sondage – notamment la trêve des hostilités commerciales entre les États-Unis et la Chine et la ratification de l’ACEUM – réduiront l’incertitude commerciale et accorderont ainsi un répit aux exportateurs canadiens », de conclure M. Tapp.