Les prévisions économiques aux États-Unis laissant présager une année effervescente, voici mon conseil pour les exportateurs canadiens : l’heure n’est pas à l’hésitation et au manque d’audace. Il y a des occasions à saisir! Alors, à vos marques :  préparez-vous pour la croissance!

Notre relation commerciale avec les États-Unis, notre principal allié, est sans doute l’une des plus étroites entre partenaires commerciaux; de plus, cette relation soutient des millions d’emplois, ici comme sur le marché américain. Nos économies sont interdépendantes, les échanges bilatéraux de biens et de services s’élevant en moyenne à 1,4 million de dollars par minute, chaque jour. La performance de nos exportations en général est grandement attribuable aux États-Unis : en 2020, nos exportations vers nos voisins du Sud totalisaient 286 milliards de dollars. Lorsqu’elles partent à la conquête des marchés étrangers, plus de 70 % des entreprises canadiennes commencent par les États-Unis.

Nos deux pays entretiennent actuellement des liens solides et sont certainement sur la même longueur d’onde dans plusieurs grands domaines, notamment les technologies propres, l’inclusivité, la diversité et la lutte contre la COVID-19. Lors de leur premier mini-sommet en février, le président des États-Unis Joe Biden et le premier ministre Justin Trudeau ont discuté de ce qu’ils comptaient faire pour renouveler leur partenariat et collaborer à la promotion de la croissance économique et au soutien des PME.

Au cours des 100 premiers jours de la présidence de M. Biden, qui ont été officiellement soulignés le 29 avril dernier, celui-ci a pris plusieurs engagements : rejoindre l’Accord de Paris, lutter contre la pandémie, rendre l’éducation plus abordable, faire adopter un projet de loi de relance majeur, renforcer les politiques en faveur de l’achat américain (Buy American) et faire avancer la lutte contre les changements climatiques ainsi que le renouvellement des infrastructures dans une optique de développement durable.

Les solutions d’EDC

J’ai récemment tenu une table ronde avec des exportateurs, et j’en suis ressorti avec la désolante impression qu’ils n’étaient pas prêts pour la croissance et manquaient de moyens pour tirer profit des possibilités à ce chapitre, alors qu’ils devraient prendre leur élan. C’est là qu’Exportation et développement Canada (EDC) entre en jeu. Nous avons des produits, des solutions de fonds de roulement et des services pour soutenir les aspirations de croissance internationale des entreprises. C’est notre spécialité. Nous avons ce qu’il faut pour les aider.

Il y a des occasions à saisir dans bon nombre de secteurs aux États-Unis, et les entreprises d’ici ont les capacités qu’il faut pour le faire. Nous y décrochons des contrats dans les technologies propres tels que des projets de parcs éoliens ou d’autobus électriques. On trouve quelques exemples d’entreprises canadiennes qui ont réussi sur le marché américain, mais il nous faut être plus dynamiques. Au niveau des États, spécialement, il y a beaucoup de choses en branle que les exportateurs canadiens ignorent peut-être, à défaut d’une couverture médiatique sur le sujet.

EDC a du personnel sur le terrain dans diverses villes, notamment à Atlanta et Chicago. Le rôle de mon équipe est de faciliter le repérage des occasions :

  • en vous offrant notre expertise et nos connaissances lorsque vous souhaitez cibler un secteur ou un marché en particulier;
  • en vous aidant à nouer des relations avec des acheteurs et des partenaires américains;
  • en obtenant le capital nécessaire pour vous aider à réaliser vos projets d’expansion.

Comme l’écrivait récemment dans sa chronique hebdomadaire notre vice-président et économiste en chef Peter Hall, les prévisionnistes officiels sont unanimes : les États-Unis connaîtront une année exceptionnelle grâce à une croissance économique prévue à plus de 6 % en 2021. Dans les Perspectives économiques mondiales du printemps dernier, les Services économiques d’EDC ont revu à la hausse leurs projections en matière de croissance mondiale, soit 6,4 % pour 2021 et rien de moins que 5,4 % pour 2022.

Le plan de relance de 1 900 milliards de dollars américains du président Biden est maintenant en place, et environ 40 % de ces fonds ont déjà été injectés grâce à des transferts de 750 milliards de dollars. Comme le disait M. Hall dans sa chronique du 25 mars dernier : « Il est clair que ces retombées positives se propageront au reste de l’économie américaine. En moyenne, les prévisions s’améliorent aussi sur les plans de l’investissement commercial, les profits et la production industrielle. Vu l’ampleur du programme de relance, les prévisions pour 2022 ont aussi été revues à la hausse. »


On s’attend à ce que ces retombées provoquent un effet d’entraînement partout dans le monde et à ce que les prévisions économiques de nombreux pays soient revues à la hausse, notamment celles du Canada, qui passeraient à 5,5 %, soit une augmentation de 0,9 point de pourcentage. Selon M. Hall, l’opinion des prévisionnistes est claire : malgré les politiques en faveur de l’achat américain, les retombées devraient stimuler l’économie mondiale. Il ajoute qu’il s’agit de la nouvelle la plus positive en matière d’économie mondiale à être annoncée depuis le début de la pandémie.

Il y a des occasions à saisir, mais des obstacles demeurent. Ainsi, lors de mes nombreuses conversations avec des exportateurs canadiens, j’ai constaté leur principale préoccupation : la restriction des déplacements et des passages frontaliers. Le désir de créer des chaînes d’approvisionnement durables se fait sentir dans tous les secteurs. Nos clients – les fournisseurs des équipementiers, par exemple – nous disent avoir du mal à développer leur entreprise en raison des restrictions physiques qui les empêchent d’aller installer une pièce d’équipement ou de vérifier une installation. Par exemple, la production dans le secteur automobile a été perturbée et, dans certains cas, arrêtée lorsqu’il manquait des pièces ou des puces en raison de contraintes d’approvisionnement.

Autre motif de préoccupation : les dispositions Buy America et Buy American. Aux États-Unis, la valeur des marchés publics est estimée à 1 200 milliards de dollars américains par année, dont environ 15 milliards (1,3 %) sont attribués à des entreprises canadiennes. Nombre d’exportateurs d’ici s’inquiètent d’un possible changement dans l’octroi des marchés publics aux États-Unis, craignant que l’on privilégie uniquement les fournisseurs de là-bas. Comme ce phénomène est lié aux politiques en faveur de l’achat américain, il pourrait aussi toucher les consommateurs.

Par ailleurs, les entreprises d’ici doivent se renseigner sur les subtilités de la politique Buy America du président Biden. Dans certains cas, un fournisseur canadien peut être exempté de certaines dispositions, mais encore faut-il le savoir et, parfois, en informer son homologue aux États-Unis. Ne prenez pas tout au pied de la lettre; vous trouverez peut-être une porte de sortie pour votre entreprise. Quant aux entreprises qui se préparent à percer le marché, elles doivent connaître à fond l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) et apprendre à en tirer avantage.

Or comme l’emploi est de nouveau en hausse aux États-Unis et que les consommateurs accumulent des liquidités en raison de la pandémie, les experts financiers s’attendent à ce que les exportations reprennent de plus belle en un rien de temps. Impossible que les États-Unis n’aient pas besoin de s’approvisionner à l’étranger – surtout pour les projets d’infrastructures, si on pense aux municipalités qui veulent commencer à réparer les routes et les ponts. L’économie repart de plus belle, et les exportateurs canadiens doivent être prêts.

Pour vous inscrire au webinaire d’EDC 100 jours de Joe Biden : prévisions pour le commerce canadien du 27 mai prochain, veuillez cliquer ici.