Tandis que les Philippines passent d’une économie essentiellement agricole à un modèle centré sur les services et la fabrication, le pays jouit d’un système bancaire stable et d’une solide croissance de son PIB. Malgré un climat mondial de plus en plus incertain, l’économie philippine est demeurée dynamique en 2019, enregistrant une croissance soutenue de 5,8 %, qui devrait atteindre 6,1 % en 2020 et 6,2 % en 2021, selon la Banque mondiale. Les Philippines se classent actuellement au 29e rang des pays aux PIB les plus élevés, mais devraient se hisser à la 16e place en 2050, d’après les prévisions de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC).

Le Canada et les Philippines entretiennent de bonnes relations, notamment en raison de l’importante présence d’expatriés philippins en terre canadienne, qui sont nombreux à envoyer des fonds à leur famille restée au pays. En 2018, le commerce bilatéral de marchandises se chiffrait à 2,43 milliards de dollars, les secteurs les plus dynamiques allant des technologies de l’information et des communications aux infrastructures, en passant par l’aéronautique, la défense et les technologies propres.

Considérant cette activité commerciale, mais aussi la solidité de l’économie philippine et son potentiel pour les exportateurs canadiens, nous avons demandé à Klaus Houben, représentant en chef de l’Asie du Sud-Est à Exportation et développement Canada (EDC), de nous faire profiter de ses conseils sur l’étiquette des affaires locale.

1. Liens familiaux : Il faut savoir que le milieu des affaires philippin est dominé par des conglomérats familiaux. Vous aurez donc intérêt à trouver une personne-ressource fiable à l’interne – un allié, en somme – qui vous aidera à saisir toutes les spécificités de l’organisation.

2. Salles de réunion : Les affaires se concluent principalement dans les salles de réunion et les bureaux, car la circulation, particulièrement à Manille, est très dense en début et en fin de journée, ce qui incite à éviter les déjeuners et les soupers d’affaires. Il est possible d’organiser un dîner à un certain stade de la relation, mais jamais comme première rencontre. De l’eau et du café sont généralement servis lors des réunions.

3. Patience et constance : L’établissement de liens d’affaires avec les Philippins est un lent processus. Ils aiment prendre leur temps, alors ne les pressez pas.

4. Cartes professionnelles : Toujours au goût du jour aux Philippines, mais pas aussi essentielles qu’en Chine, les cartes professionnelles vous seront utiles. Comme dans la plupart des pays d’Asie, il convient de les remettre avec les deux mains, en veillant à ce que votre nom soit lisible sur la face tournée vers le destinataire.

5. Poignée de main : Pour saluer quelqu’un de manière formelle aux Philippines, vous devez lui serrer fermement la main, en lui souriant et en le regardant brièvement.

6. Vêtements plus décontractés : En cas de chaleur et d’humidité intenses, c’est-à-dire souvent, le costume n’est pas nécessaire. Pour les hommes, une chemise à manches longues et une cravate (voire pas de cravate) et un pantalon élégant suffiront. Les femmes peuvent s’habiller de manière semblable, en mettant une jupe ou un pantalon avec une chemise habillée à manches longues, ou une robe. Tous peuvent aussi porter la chemise blanche traditionnelle, le barong tagalog.

7. Ponctualité : La ponctualité est de mise, mais on fait preuve d’une certaine tolérance face aux retards, inévitables en cas d’embouteillages. Lors des événements sociaux, le fait d’être parfaitement à l’heure peut être interprété comme de l’anxiété ou du zèle, alors pensez au quart d’heure de politesse (au moins cinq minutes de retard).

8. Approche trop directe : Les Philippins n’aiment pas dire non, alors ils peuvent répondre oui en ayant l’intention de se rétracter plus tard. Portez attention à leur langage gestuel et faites des suivis réguliers pour bien gérer vos relations d’affaires.

9. Appareils électroniques : Comme en Occident, les Philippins considéreront généralement qu’il est impoli d’utiliser son téléphone cellulaire pendant une réunion, mais ils ne vous en tiendront pas rigueur si les circonstances l’exigent. En expliquant d’avance que vous risquez d’être interrompu, vous contribuerez grandement à améliorer l’atmosphère.

10. Sujets de conversation : Si les Canadiens adorent parler de la météo, les Philippins se passionnent quant à eux pour la circulation à Manille : ils passent après tout beaucoup de temps dans les bouchons. Ils s’intéressent aussi parfois à la famille et aux loisirs.

11. Déplacements en taxi : Prévoyez suffisamment de temps pour vos déplacements à Manille. Les services de chauffeurs représentent la meilleure option, vu leur faible coût. En plus des taxis traditionnels, Grab, un service semblable à Uber, connaît du succès à Manille. Mais contrairement à ce qu’on voit avec Uber au Canada, il faut parfois attendre longtemps avant de réussir à embarquer dans un véhicule, et la course elle-même peut être très longue. La veille de notre entrevue, M. Houben avait passé une heure dans un véhicule Grab pour parcourir seulement quatre kilomètres. Il ne recommande pas aux gens d’affaires de marcher, car la chaleur et l’humidité font transpirer et sont épuisantes.

Pour en savoir plus sur les Philippines et déterminer si ce marché est fait pour vous, consultez les renseignements d’EDC sur ce pays ou téléchargez notre guide d’affaires gratuit.

Ce blog a été publié pour la première fois en septembre 2017 et a été mis à jour pour en améliorer l'exactitude et l'exhaustivité.