Cette économie est très dynamique, mais risque-t-elle la surchauffe? De plus en plus de spécialistes sont enclins à leur croire et redoutent une contraction – voire un plongeon – de l’activité. Ils pourraient avoir raison, mais peu d’éléments appuient cette proposition. Après la récession, la croissance américaine a été en berne pendant un bon moment, ce qui a fait gonfler la demande comprimée. De son côté, l’investissement – dans le secteur commercial et celui de l’habitation – est toujours en mode redressement. Pour leur part, les consommateurs s’endettent, mais à un rythme qui est bien loin de celui des bulles économiques. Et malgré des taux d’intérêt encore très faibles, les pressions sur les prix restent modérées. L’économie est en effervescence, oui, mais il n’y a pas de surchauffe.
Certains sont d’avis que tout cela est l’œuvre des mesures de relance, que les réductions d’impôt et les programmes de dépenses ont stimulé l’activité de manière artificielle, et qu’il y aura une conjoncture nettement moins favorable l’an prochain. Encore une fois, cette hypothèse est plausible, mais de solides arguments permettent de la réfuter. Les baisses d’impôt consenties aux sociétés et les mesures accélérées de dépréciation ne sont pas le genre de politiques qui génèrent une croissance de courte durée. Les entreprises prennent des décisions d’investissement sur un horizon à plus long terme, et elles se trouvent tout près de leur capacité maximale de réponse. En fait, ces mesures de relance pourraient bien être ce qui tirera les entreprises américaines de leur longue hibernation en matière d’investissement depuis la fin de la récession.