Au cœur de l’Europe, l’Allemagne est une puissance économique qui alimente les échanges commerciaux sur tout le continent et dans le monde entier.
Alors que son marché vaste, sa population instruite, sa stabilité politique et son produit intérieur brut (PIB) nominal – le troisième au monde – en font une valeur sûre pour les exportateurs, l’infrastructure commerciale robuste de l’Allemagne et sa capacité d’innovation attirent les investisseurs.
Grâce à son fonds d’infrastructure se chiffrant à 796,15 milliards de dollars et à l’augmentation de ses dépenses en défense à 3,5 % du PIB d’ici 2029, l’Allemagne est sur le point de connaître une impulsion économique après deux années de croissance qui piétine. À l’heure où le Canada, l’Europe et le Royaume-Uni repensent leurs relations commerciales du passé en vue de les diversifier, les exportateurs canadiens sont bien placés pour tirer parti de la trajectoire de croissance de l’Allemagne.
Stable, fiable, toujours présent en cas de coup dur : telle est la réputation dont jouit depuis longtemps le Canada sur la scène internationale. Alors que le monde s’adapte aux nouvelles réalités économiques et commerciales, la position du Canada en tant que partenaire commercial constant crée des débouchés pour les exportateurs au-delà de l’Amérique du Nord.
Bien qu’il existe des valeurs communes, des accords de libre-échange établis et des profils géopolitiques similaires, le Canada et les pays européens, y compris le Royaume-Uni, trouvent également un terrain d’entente pour diversifier leurs partenaires commerciaux, le tout en explorant des chaînes d’approvisionnement et des secteurs de croissance plus cohérents.
Ces secteurs comprennent les technologies propres, la transition énergétique, le changement fondé sur l’IA, la fabrication de pointe, la mise en valeur du secteur des minéraux critiques et l’agroalimentaire, indique Sasan Fouladirad, économiste et analyste des risques pays au Centre d’information économique et politique d’Exportation et développement Canada (EDC).
« Le Canada est un partenaire sûr et fiable pour les Européens, en particulier dans les secteurs qui soutiennent les énergies renouvelables et la transition énergétique », affirme M. Fouladirad.
« Nous allons assister à un plus grand rapprochement entre le Canada et l’Europe, en particulier dans les années à venir, à une intensification des échanges commerciaux bilatéraux et à la multiplication des possibilités pour les deux régions », déclare M. Fouladirad.
-
Guide20 décembre 2023
Renseignements sur les marchés européens
Observations et analyses d’EDC pour planifier son expansion en Europe.
Avec la récente signature du nouveau partenariat stratégique entre l’Union européenne et le Canada pour l’avenir et du Partenariat de sécurité et de défense entre l’Union européenne et le Canada, qui s’ajoutent à l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG) déjà bien établi, les conditions sont réunies pour qu’encore plus d’exportateurs canadiens se taillent une place en Europe, assure Klaus Houben, directeur du développement des affaires pour l’Europe à EDC, basé à Düsseldorf, en Allemagne.
« La diversification des échanges est assurément à l’ordre du jour. De nombreuses possibilités s’offrent aux entreprises canadiennes. Je pense que les valeurs communes sont très appréciées par les marchés en Allemagne, au Royaume-Uni et au Canada. Le Canada est bien accueilli et apprécié sur ces marchés », déclare M. Houben.
Le contexte qui a donné naissance à ces débouchés pour les entreprises canadiennes remonte à 2017 avec l’Accord économique et commercial global (AECG). En 2024, le commerce bilatéral était évalué à 30,5 milliards de dollars, dont 6,8 milliards de dollars d’exportations canadiennes vers l’Allemagne. Il s’agit d’un bond de 41 % des échanges par rapport aux niveaux antérieurs à l’AECG.
Le paysage industriel de l’Allemagne est diversifié. On y trouve des secteurs prédominants clés tels que l’automobile, le génie mécanique, les produits chimiques et le génie électrique qui dominent dans différentes régions. Les principaux pôles d’activité sont la région Rhin-Ruhr (centre industriel), Munich et Stuttgart (technologie de pointe et automobile) et Francfort (finance). L’ancienne Allemagne de l’Est possède également des centres de haute technologie, comme Dresde, Iéna et Leipzig.
L’Allemagne, premier consommateur d’énergie en Europe, souhaite produire au moins 80 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 dans le cadre de la mise en œuvre de son plan Energiewende (transition énergétique). Pour ce faire, le pays entend investir massivement dans l’éolien et le solaire, la production d’hydrogène et les infrastructures, ainsi que dans la modernisation de son réseau.
L’industrie automobile allemande, qui pèse pour 6 % du PIB du pays, est en train de se réorienter vers les véhicules électriques après un siècle d’innovation dans le domaine des véhicules propulsée par des moteurs à essence.
Possibilités d’exportation dans la transition énergétique et l’économie numérique en Allemagne
L’Allemagne mise sur les énergies renouvelables, la décarbonisation, l’efficacité énergétique et les minéraux critiques. Le pays compte aussi faire de nouveaux investissements majeurs dans la défense. Voilà autant d’occasions prometteuses pour les entreprises canadiennes, selon M. Fouladirad.
« Une grande partie de la structure globale des économies européennes sert à la transition énergétique vers les énergies renouvelables, ce qui crée de nombreuses occasions pour les exportateurs canadiens », ajoute-t-il.
« Il s’agira d’un volet important de la croissance économique européenne au cours des dix ou vingt prochaines années, contrairement aux États-Unis, qui pourraient rester plus dépendants des combustibles fossiles traditionnels, situation qui pourrait varier selon l’administration en place. »
Innovation canadienne soutient l’infrastructure énergétique et de données de l’Allemagne
L’Allemagne fait face à une crise énergétique en raison de la réduction de la capacité des centrales électriques, d’une transition lente vers les énergies renouvelables et de graves perturbations de l’approvisionnement causées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Alors que le pays modernise son réseau et entreprend d’importants travaux d’infrastructure, y compris des dépenses accrues en matière de défense et des projets à grande échelle de centres de gigadonnées, les exportateurs canadiens sont bien placés pour apporter leur contribution, affirme Mark Sullivan, directeur, Technologies numériques et fabrication de pointe à EDC.
« Comme de nombreuses économies développées, l’Allemagne est confrontée à la question de l’alimentation des centres de données », fait remarquer M. Sullivan.
« Certains pays, comme l’Irlande, ont rapidement imposé des moratoires sur la construction de ces centres en raison de la pression exercée sur les infrastructures de réseau existantes. Ce que nous observons sur de nombreux marchés, c’est la manière dont on peut – d’un point de vue des facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) – répondre à ces importantes demandes d’énergie de manière à la fois efficace et efficiente, ce qui favorise un dialogue sur les sources alternatives telles que le nucléaire. »
Le double objectif de l’Allemagne, à savoir la remilitarisation et la neutralité climatique d’ici 2045, cadre bien avec l’expertise canadienne en matière d’énergies renouvelables et de minéraux critiques. Ces minéraux sont essentiels pour l’industrie automobile allemande des véhicules électriques à batterie (VEB), qui peine à atteindre son objectif de 15 millions de VEB sur les routes d’ici 2030. La suppression inopinée des subventions en 2024 a entraîné une chute de 27 % des ventes de VEB, ce qui a renforcé l’urgence de sécuriser les sources de minéraux critiques. Le Canada, riches en ressources, est un partenaire d’exportation tout naturel. Les investisseurs allemands et européens cherchent activement à conclure des contrats d’écoulement avec les mines canadiennes afin de garantir l’approvisionnement futur et de soutenir la capacité d’exportation.
L’hydrogène vert est un autre domaine de choix, en particulier pour les industries lourdes telles que l’acier et le fer, où les émissions sont coûteuses et difficiles à réduire. L’investissement à moyen et long termes de l’UE dans l’hydrogène ouvre des portes aux 170 entreprises canadiennes établies dans le domaine de la technologie de l’hydrogène et des piles à combustible.
Les entreprises canadiennes font également des percées dans le domaine du recyclage de la masse noire, c’est-à-dire la récupération de minéraux critiques tels que le lithium, le cobalt, le manganèse, le cuivre et le graphite à partir des composants déchiquetés des piles au lithium. Ce processus gagne du terrain en Allemagne dans le cadre de sa stratégie d’économie circulaire.
Les capacités croissantes de l’Allemagne en matière d’intelligence artificielle (IA) stimulent la demande d’énergie renouvelable pour alimenter les centres de gigadonnées. Si les entreprises canadiennes ne construisent pas les installations physiques, elles peuvent jouer un rôle essentiel dans les industries adjacentes telles que la production d’énergie par turbine, les systèmes de refroidissement, l’infrastructure électrique, les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC), le traitement de l’eau et les logiciels de cybersécurité alimentés par l’IA.
Répondre à la demande : le Canada peut aider l’Allemagne à renforcer sa sécurité alimentaire
Comme le secteur agroalimentaire demeure l’une des filières dominantes de l’économie européenne, il est essentiel que la région relève le défi de la sécurité alimentaire dans les années à venir. Cela est d’autant plus important si l’on tient compte de la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine, qui a perturbé la disponibilité des céréales, du maïs, des fruits de mer et des engrais. En réponse, l’Allemagne, comme d’autres gouvernements européens, investit massivement dans l’agriculture et la technologie alimentaire afin de renforcer les chaînes d’approvisionnement et de réduire les vulnérabilités.
L’Allemagne, premier marché de produits alimentaires et de boissons de l’Union européenne, a importé pour plus de 76 milliards de dollars américains en produits agricoles destinés aux consommateurs rien qu’en 2022, ce qui souligne le rôle prépondérant du secteur dans l’économie nationale et son ouverture aux fournisseurs internationaux. Pour les exportateurs canadiens de produits agroalimentaires, il s’agit d’une occasion à saisir, en particulier dans la filière des produits de la mer, où l’Allemagne est le huitième importateur mondial et connaît une forte demande de produits de qualité supérieure tels que le homard, les coquilles Saint-Jacques et les poissons issus de pratiques durables. Ces tendances mettent en évidence le potentiel croissant des exportations canadiennes de produits de la mer vers l’Europe, d’autant plus que l’Allemagne recherche des partenaires fiables pour soutenir sa chaîne d’approvisionnement alimentaire en constante évolution.
« Des événements comme Anuga, le plus grand salon mondial de l’alimentation et des boissons qui se tient à Cologne, offrent aux entreprises canadiennes une excellente occasion de nouer des contacts, de présenter leurs innovations et de tisser des relations sur le marché européen », explique Klaus Houben. « EDC y participera cet automne et commanditera une partie du pavillon du Canada, en plus de collaborer avec plusieurs acheteurs à des rencontres interentreprises lors de ce salon. »
-
Outil19 juin 2025
Analyse trimestrielle des risques pays – Été 2025
Notre outil interactif : source d’infos économiques sur 75 grands partenaires commerciaux du Canada
Défis auxquels les exportateurs canadiens sont confrontés sur le marché allemand
Bien que l’Allemagne offre des possibilités notables, les exportateurs canadiens doivent relever plusieurs défis pour réussir sur ce marché complexe. À l’instar de nombreux pays européens, l’Allemagne accorde une grande importance aux relations commerciales de longue date, à la réactivité et à une compréhension approfondie de la réglementation complexe qui régit tout, des normes sectorielles à la production alimentaire. Pour pérenniser sa réussite, il est donc primordial d’instaurer la confiance et de se montrer un partenaire fiable.
Malgré ses investissements dans l’armée et les infrastructures, l’Allemagne est confrontée à une pénurie d’ingénieurs. Cette pénurie représente une occasion, mais aussi un défi : les entreprises canadiennes qui espèrent tirer parti des dispositions de l’AECG en matière de mobilité de la main-d’œuvre qualifiée doivent faire face à des exigences réglementaires strictes pour travailler en Allemagne et dans l’ensemble de l’UE.
La distance de transport et les coûts associés demeurent un obstacle pour faire des affaires avec les pays de l’UE, même avec l’exonération de 99 % de droits de douane prévue par l’AECG. Pour demeurer concurrentiels, les exportateurs canadiens peuvent envisager des stratégies telles que le regroupement des expéditions pour approvisionner plusieurs détaillants en une seule livraison, ce qui permet de réduire les coûts de la logistique et d’améliorer l’efficacité.
Instaurer la confiance et forger des partenariats à long terme en Allemagne
Les relations régionales de longue date avec les fournisseurs peuvent constituer un défi de taille pour les entreprises canadiennes qui souhaitent percer les secteurs allemands de la fabrication. Les entreprises allemandes privilégient généralement des partenaires locaux ou régionaux bien établis, ce qui complique la tâche des nouveaux venus.
Les entreprises allemandes sont connues pour leur approche délibérée et méthodique de la sélection des fournisseurs. Une fois la confiance établie, elles ont tendance à s’engager dans des contrats à long terme. Contrairement à la nature plus transactionnelle de nombreuses entreprises nord-américaines, les entreprises allemandes accordent la priorité à l’établissement de relations et à la fiabilité. Pour les exportateurs canadiens, cela signifie qu’il faut investir du temps, des ressources et du personnel dans le développement de partenariats solides et durables afin de gagner du terrain sur le marché.
Comment percer le marché allemand
Pour réussir en Allemagne, il est impératif d’instaurer des partenariats fiables et de maîtriser les processus d’approvisionnement. Parallèlement, il faut aussi s’inscrire dans les objectifs stratégiques à long terme de l’Allemagne en matière de durabilité et de sécurité. L’article d’EDC
Devancer la concurrence sur les marchés mondiaux contient des renseignements d’intérêt pour soutenir les exportateurs.
- Cote de risque à court terme : faible
- Principales exportations canadiennes (2024) : produits de l’exploitation minière, produits énergétiques, métaux et minéraux, machines, matériel de transport, produits chimiques
- Valeur totale des exportations canadiennes (2024) : 6,8 milliards de dollars
- Accord de commerce international avec le Canada : Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG)
- PIB (nominal en 2025) : 4 500 milliards de dollars américains
Comment EDC peut vous aider à accéder à de nouveaux marchés
EDC fait partie de l’écosystème commercial du gouvernement du Canada, un réseau d’experts qui sont là pour vous faire gagner du temps, vous aider à mieux comprendre vos marchés cibles et à obtenir les capitaux dont vous avez besoin pour croître. Sous l’impulsion du Service des délégués commerciaux (SDC), ce réseau de ministères et de sociétés d’État axé sur la proposition de solutions aide à résoudre les problèmes d’exportation et offre de nouvelles perspectives, ce qui permet aux exportateurs canadiens de prendre de l’expansion et de réussir tant au pays qu’à l’étranger.
Vous pouvez également compter sur l’équipe d’EDC composée d’économistes et d’analystes de calibre mondial pour obtenir des renseignements économiques actuels. Nos rapports, notamment les Perspectives économiques mondiales, l’Analyse trimestrielle des risques pays et des profils de marché détaillés, sont conçus pour éclairer vos décisions d’exportation. Grâce à notre portail ExportActions, vous trouverez une riche bibliothèque de ressources, y compris des guides, des articles, des webinaires et des balados. Consultez aussi nos perspectives et ressources liées aux technologies propres
Vous avez besoin d’un fonds de roulement pour gérer les contrats existants ou faire évoluer votre entreprise? Les garanties d’EDC peuvent vous aider à obtenir plus de financement opérationnel de la part de votre institution financière. En partageant une partie du risque lié à votre croissance, nous permettons à votre prêteur d’accorder davantage de crédit ou de libérer des actifs qui seraient autrement détenus en garantie.
Vous vous inquiétez des perturbations de la chaîne d’approvisionnement ou du non-paiement des marchandises expédiées aux États-Unis ou sur d’autres marchés? L’Assurance crédit commerciale d’EDC vous protège contre les pertes subies en cas de défaut de paiement de la part de votre acheteur.
À l’heure où les entreprises canadiennes font face à l’imprévisibilité persistante des marchés, EDC bonifie son soutien aux exportateurs et aux investisseurs. Ainsi, aux termes de notre Programme d’impact commercial, nous affecterons 5 milliards de dollars supplémentaires sur deux ans aux entreprises admissibles en leur offrant une gamme de solutions pour les aider à vous adapter et à prospérer dans le paysage mondial d’aujourd’hui.