Les exportations n’ont pas fléchi, mais l’investissement, oui. Lors de mon passage dans diverses régions du pays, des exportateurs m’ont fait part de leur hésitation à investir. Certains ont mis en veilleuse leurs projets – ne savant pas tout à fait où créer de nouvelles capacités ou se demandant s’ils devaient moderniser leurs installations existantes. D’autres ont été priés par leurs fournisseurs de se relocaliser sur un « marché plus sûr ». Les résultats de notre sondage vont dans le même sens : 28 % des répondants ont affirmé que les pourparlers entourant l’ALENA avaient une incidence négative sur leurs activités, tandis que 6 % des entreprises sondées ont déclaré que l’incertitude les poussait à différer leurs investissements. Ce fut une décision difficile vu la nécessité des nouveaux investissements; en effet, bon nombre d’entreprises étaient à court de capacités de réserve, même si elles disposaient de sources de fonds substantielles.
Avec la levée d’une bonne partie de l’incertitude entourant l’accord, l’investissement comprimé pourrait bientôt se frayer un chemin jusqu’à l’économie. Et comme de nombreux projets sont déjà établis, ça pourrait arriver plus vite que prévu. Cela se produira-t-il au Canada ou bien le « facteur peur » aura-t-il un effet permanent sur les intentions? À ce stade-ci, l’augmentation du coût de la main-d’œuvre, des installations et de l’équipement, aux États-Unis et en Europe, devrait jouer en faveur du Canada. Les entreprises sont appelées à optimiser leurs ressources autant qu’avant les turbulences commerciales. Or, les négociations terminées, l’investissement comprimé pourrait se réaliser, ici même au pays.