Les solutions de technologies propres d’Aspin Kemp & Associates (AKA), premières de leur catégorie, se retrouvent dans les navires des quatre coins du monde, des bateaux de forage en eau profonde aux remorqueurs en passant par les traversiers à passagers et, depuis peu, les embarcations de pêche hybrides. Après avoir conquis les océans, l’entreprise a jeté son dévolu sur la terre ferme, où ses technologies sont utilisées dans des centrales solaires, divers miniréseaux et même des générateurs d’hydrogène.

Située sur l’Île-du-Prince-Édouard, l’entreprise d’intégration de systèmes et d’ingénierie conçoit et fabrique des produits pour répondre aux besoins en systèmes d’alimentation et de propulsion de l’industrie navale, des exploitations pétrolières et gazières en mer et des infrastructures terrestres.

Des solutions plus sécuritaires, plus propres et plus abordables

Les champs d’application des produits de l’entreprise sont multiples, mais l’entreprise se concentre essentiellement sur la conception de solutions capables d’augmenter la fiabilité et la sûreté des systèmes d’alimentation, de réduire les coûts d’exploitation et de diminuer l’empreinte environnementale. « Nous sommes la référence dans l’industrie navale quant à la sécurité et à la fiabilité des systèmes d’alimentation et de propulsion », explique Jason Aspin, ajoutant qu'ils ont également permis de réduire la consommation de carburant, et les émissions de carbone qui en découlent, de 20 à 65 % dans les navires.

Les acteurs du secteur reconnaîtront les partenaires commerciaux stratégiques et les clients d’AKA, qui figurent parmi les plus illustres du domaine. Font partie de la liste MAN Energy Solutions et Siemens Energy, des multinationales allemandes d’envergure, ainsi que les géants états-uniens GE Energy et Transocean Ltd.

Au bon endroit, au bon moment

À sa fondation en 1996, l’entreprise se spécialisait dans la documentation technique pour les systèmes mécaniques de l’industrie navale. En se familiarisant avec les activités de ses clients, elle a rapidement constaté que leurs composantes n’étaient pas toutes compatibles entre elles : il y avait beaucoup de lacunes. C’est pour cette raison qu’elle s’est tournée vers l’intégration de systèmes et qu’elle a entrepris de concevoir des solutions novatrices personnalisées pour combler ces lacunes et assurer le bon fonctionnement des composantes.

Membre de l’équipe d’AKA travaillant à l’ordinateur

L’industrie navale subissait, en parallèle, une transformation majeure. Le secteur des technologies s’est métamorphosé : les moteurs électriques se sont substitués aux moteurs thermiques, et le désir d’automatisation est devenu un vecteur de développement pour les jeunes entreprises. AKA était véritablement au bon endroit et au bon moment et avait toutes les ressources pour participer au mouvement.

Un tournant dans les exportations

Même si AKA exportait ses services de documentation et d’ingénierie depuis le tout début, c’est en 2013 qu’elle a ouvert les valves. En effet, elle a décroché un contrat d’une valeur de 80 millions de dollars pour la conception de systèmes d’alimentation et de propulsion destinés aux nouveaux bateaux de forage sud-coréens.

« Pour AKA, c’était un énorme contrat qui dépassait largement son calibre habituel », explique Patrick Murphy, gestionnaire du compte d’AKA à Exportation et développement Canada (EDC). « Mais sa banque, qui avait foi dans les capacités d’AKA, a fait appel à nous. »

Les contrats de cette envergure s’accompagnent généralement de conditions, tant du côté de l’acheteur que du vendeur, l’un désirant avoir la garantie de recevoir sa commande et l’autre exigeant un versement anticipé, nécessaire à la mise en branle du projet. Évidemment, l’acheteur souhaite aussi avoir l’assurance que son argent lui sera rendu dans l’éventualité d’une annulation de contrat.

Membre de l’équipe d’AKA mettant l’équipement à l’essai

C’est là que les lettres de garanties entrent en jeu. Les institutions financières en émettent différents types au nom de leurs clients pour garantir à l’acheteur le respect des modalités du contrat. Mais l’institution financière doit d’abord s’assurer d’être protégée dans le cas où son client se trouverait dans l’incapacité de s’acquitter de ses obligations en cas d’appel de la garantie par l’acheteur. Cette couverture prend la forme d’un nantissement, par laquelle l’institution gèle les liquidités ou la marge de crédit de son client pour un montant équivalent à celui de la lettre de garantie.

Un nantissement de 20 millions de dollars pour un acompte du même montant a du sens pour l’institution financière, mais n’en vaut pas la peine pour le client. En effet, les fonds nécessaires à la mise en branle du projet s’en trouvent alors bloqués. C’est là qu’intervient la Marge pour garanties de cautionnements bancaires (Marge GCB) d’EDC.

Libérer le capital immobilisé

La Marge GCB d’EDC est la seule solution de garantie offerte au Canada qui libère le nantissement utilisé pour garantir les lettres de garantie. Elle fournit aux institutions financières une garantie irrévocable et inconditionnelle à 100 %, qui remplace la nécessité de nantir les lettres de garantie de leurs clients. « La Marge GCB est essentiellement un outil de remplacement des garanties », explique Patrick Murphy. « Il s’agit d’un transfert de risques à 100 % de l’institution financière à EDC. 

La Marge GCB d’EDC fournit aux institutions financières une garantie irrévocable et inconditionnelle à 100 %, qui remplace la nécessité de nantir les lettres de garantie de leurs clients.

Grâce à la Marge GCB, plus besoin de nantissement; AKA a donc pu utiliser sans tarder le paiement anticipé de son client. « Une fois le contrat attribué, il nous a fallu commander des produits personnalisés à long délai de livraison (jusqu’à 18 mois) auprès de nos fournisseurs, et eux aussi nous ont demandé un acompte », explique Ravi Naidu, directeur des finances chez AKA. C’est là une pratique courante pour l’entreprise.

Dans le domaine de la construction navale, on accorde habituellement un délai de 24 mois à partir de l’attribution du contrat jusqu’à l’aboutissement du projet. La Marge GCB mise en place auprès de l’institution financière d’AKA couvre les garanties de restitution d’acompte, d’exécution et de bon fonctionnement. D’après Ravi Naidu, la Marge peut être adaptée selon les besoins, et ce, tout au long de la durée du contrat.

La garantie de restitution d’acompte est valide de la signature du contrat à la livraison des équipements. Elle est ensuite remplacée par une garantie d’exécution pour toute la période de mise en service, qui peut s’étendre jusqu’à neuf mois. Lorsque le projet est terminé et certifié, c’est au tour de la garantie de bon fonctionnement de lui succéder; sa validité dure généralement un an ou deux.

La Marge GCB permet de donner le feu vert

« À nos yeux, la Marge GCB permet d’alléger le fardeau que fait peser le nantissement sur un projet, ce qui, pour nous, est extrêmement important. Sans EDC, il aurait été difficile d’exécuter des contrats de plusieurs dizaines de millions de dollars en Corée du Sud, à Singapour et en Europe », explique M. Naidu. De plus, AKA prend part à de nombreux projets révolutionnaires comportant souvent des solutions de technologies propres inédites, inéprouvées et pionnières sur la scène mondiale. Une garantie d’exécution peut suffire pour convaincre un acheteur indécis de donner le feu vert à un projet malgré le risque. 

Sans EDC, il aurait été difficile d’exécuter des contrats de plusieurs dizaines de millions de dollars en Corée du Sud, à Singapour et en Europe.

Ravi Naidu  —  Directeur des finances, Aspin Kemp & Associates

Le premier gros contrat de 80 millions de dollars auprès de l’entreprise sud-coréenne a été majoré de 20 millions l’année suivante, juste avant l’obtention d’un contrat de 40 millions de dollars pour la construction de deux navires à Singapour. Peu après, AKA a conclu un partenariat stratégique avec MAN Energy Solutions, un des plus grands producteurs de moteurs diésel au monde. Cette collaboration a permis à AKA d’accroître ses parts de marché, de concevoir de nouvelles technologies pour réduire l’empreinte environnementale et d’offrir des services clé en main à l’industrie navale, mais aussi à des industries terrestres.

Braver les tempêtes mondiales

Même les plans les plus soigneusement tracés ne peuvent prévoir une pandémie mondiale, le bouleversement des chaînes d’approvisionnement, une guerre et une flambée des prix de l’essence. Lorsqu’on soumissionne un projet deux ou trois ans à l’avance sans cadre de référence, il est impossible de prévoir des circonstances comme la mise en quarantaine de spécialistes envoyés à l’autre bout du monde, l’explosion des coûts d’expédition ou l’inflation galopante, explique M. Naidu. En dépit de ces crises mondiales, AKA a tenu bon et s’en est sortie sans trop de dégâts grâce à sa situation financière solide.

Membre de l’équipe AKA installant des panneaux solaires

Les avantages de la carboneutralité

Alors que la carboneutralité émerge comme objectif planétaire commun, l’avenir d’AKA s’annonce prometteur. L’entreprise est fière du rôle qu’elle joue dans le projet de la centrale solaire d’une valeur de 69 millions de dollars à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard. En outre, bien qu’ils ne soient encore qu’à un stade prototypique, les bateaux de pêche hybrides pourraient très bien faire le bonheur des provinces de l’Atlantique et du secteur des produits de la mer en général. Les moteurs hybrides d’AKA sont aussi utilisés dans les bateaux de forage, les traversiers et les barges du monde entier, ce qui contribue à améliorer la qualité des océans et des voies navigables. Sur la terre ferme, ses solutions permettent aux États insulaires, comme les îles Caïmans, d’offrir à leur population des sources d’énergie plus propres, efficaces et fiables.

L’exemple le plus parlant est sans doute la relation de partenariat de plus en plus solide entre AKA et Shell Energy, au Royaume-Uni. Dans son désir d’atteindre ses objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ce géant de l’énergie exige que ses équipementiers et les autres fournisseurs de son réseau utilisent les technologies d’AKA. Nul doute qu’Aspin et son équipe ne perdront pas une minute pour aller frapper à la porte d’autres géants mondiaux de l’énergie. Pas si mal pour une entreprise qui était à l’origine une petite firme de l’Île-du-Prince-Édouard offrant des services de documentation, n’est-ce pas?