Bien que cette question ne soit pas directement liée à l’ALENA, les États-Unis placent en tête de liste des objectifs de renégociation la réduction des déficits commerciaux avec ses partenaires, le Canada et le Mexique.
« Depuis la mise en œuvre de l’ALENA en 1994, la balance commerciale des États-Unis avec le Mexique est passée d’un surplus de 1,3 milliard à un déficit de 64 milliards en 2016 », selon le communiqué de presse du représentant au Commerce extérieur des États-Unis concernant la renégociation. « Des problèmes d’accès au marché sont apparus au Canada en lien avec les produits laitiers, le vin, les céréales et d’autres produits, et l’accord actuel ne fournit pas les outils nécessaires pour y remédier. »
Si l’on se concentre uniquement sur les déficits commerciaux, on perd de vue l’ensemble du commerce trilatéral, selon l’expert en commerce international Jayson Myers.
« On ne peut pas dire qu’il s’agit de commerce déloyal simplement à cause d’un déficit commercial », ajoute Myers. « En fait, si l’on tient compte des services, les États-Unis n’ont pas vraiment de déficit commercial avec le Mexique. »
Rojas abonde dans le même sens :
« L’ALENA ne comprend actuellement aucun objectif lié à la réduction des déficits commerciaux. Ce problème ne peut être résolu et n’est pas causé par l’accord lui-même. C’est un sujet épineux qui pourrait compliquer les négociations. »
Toutefois, le ministre mexicain de l’Économie, Ildefonso Guajardo, voit le verre à moitié plein en ce qui a trait aux demandes des États-Unis, affirmant que l’ALENA 2.0 vise à favoriser le commerce, et non le protectionnisme, et qu’il n’aborde pas la question des déficits commerciaux.