Ligne d’horizon du centre-ville de Santiago, au Chili, où l’on distingue un mélange de bâtiments modernes et historiques.

Le Chili : un marché d’intérêt pour les exportateurs canadiens

Ayant signé une trentaine d’accords de libre-échange lui donnant accès à 65 économies à l’échelle mondiale, le Chili est un pays qui progresse. Stable, prospère et pouvant compter sur un large éventail de ressources industrielles et de secteurs manufacturiers, ce marché est depuis longtemps attrayant pour les entreprises canadiennes.

« Le Chili se mobilise pour la croissance, déclare Jorge Rave, vice-président régional d’Exportation et développement Canada (EDC) pour l’Amérique latine et les Antilles. C’est au cœur de la vision d’avenir du pays et c’est la raison pour laquelle il y a tant de possibilités ici, peut-être plus que dans n’importe quelle autre partie de l’Amérique latine. Nous voyons de grandes possibilités à la fois pour les investissements canadiens et pour l’expertise canadienne, qui peuvent aider les acteurs chiliens à soutenir la croissance dont le pays a besoin. »

Selon Daniel Benatuil, économiste principal et responsable de l’Amérique latine à EDC, le cadre institutionnel robuste du pays, la haute qualité de sa gouvernance et son cadre juridique favorable aux marchés sont les principaux atouts de l’environnement commercial du Chili.

« Les environnements réglementaires et opérationnels sont généralement prévisibles, alors qu’un secteur financier solide, un cadre fiscal crédible et un long historique de gestion macroéconomique prudente constituent d’excellentes assises pour la croissance économique. Conséquemment, le Chili peut se targuer de présenter de faibles risques commerciaux, politiques et souverains, ainsi qu’un faible degré de corruption », explique M. Benatuil.

Relations de longue date avec le Canada

En 1997, nos deux pays ont signé l’Accord de libre-échange Canada-Chili (ALECC). Depuis, le commerce bilatéral a presque quadruplé, dépassant le cap des 3,4 milliards de dollars canadiens en 2022. Le Chili est devenu la principale destination d’investissement du Canada en Amérique du Sud et en Amérique centrale. Grâce à l’ALECC et à nos relations étroites, il est possible d’entrevoir de riches possibilités d’échanges commerciaux et d’investissement pour les entreprises canadiennes.

Malgré une population relativement modeste (19,6 millions d’habitants), le pays comporte un large éventail de secteurs d’exportation, de fabrication et d’investissement. Parmi ses principaux pôles industriels et de ressources, notons les mines et les produits essentiels à la transition énergétique mondiale, les infrastructures (ainsi que la construction durable), la foresterie, l’agroalimentaire et les énergies renouvelables.

Même si le marché intérieur n’est pas très vaste, on retrouve, au sein de nombreux pôles, d’importantes multinationales qui produisent au Chili des biens destinés à l’exportation vers l’Indo-Pacifique et ailleurs. Il est donc important de planifier à long terme et de trouver des moyens de collaborer avec ces grands exportateurs pour avoir la possibilité d’accéder à d’autres marchés.

Secteurs porteurs

« Le Chili est l’une des économies de marché les plus avancées en Amérique latine, déclare Christian Daroch, directeur, Développement des affaires mondial à EDC pour le Chili, dont le bureau se trouve à Santiago. Notre économie est semblable à celle du Canada, dans le sens où elle repose sur les exportations de matières premières, les ressources et les services. »

Selon M. Daroch, les principaux secteurs du Chili sont les suivants :

  • Le plus grand pôle de ressources est l’exploitation minière, en particulier les minéraux stratégiques comme le lithium, l’argent, l’or et le cuivre. À l’échelle mondiale, le Chili produit environ 30 % du cuivre et est l’un des plus grands fournisseurs de lithium.
  • Le secteur forestier chilien est un important exportateur de produits du bois. On y retrouve deux des trois plus grandes sociétés de pâtes et papiers au monde.
  • L’agroalimentaire et le secteur de la pêche forment également un pôle dynamique, et géré selon des principes durables, qui englobe entre autres le vin, les fruits frais et les fruits de mer. Les investisseurs canadiens sont déjà très actifs dans ce secteur.
  • Comme le Chili ne produit pas de combustibles fossiles, il s’est nécessairement tourné vers les énergies propres. Ainsi, il est devenu l’un des marchés les plus avancés au monde dans les domaines de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne et du stockage d’énergie. Il y a beaucoup d’investissements dans ces secteurs et de nombreuses entreprises d’envergure internationale participent à différents projets, y compris des entreprises canadiennes.
  • Du côté des infrastructures, les partenariats public-privé (PPP) sont nombreux, bien développés et bénéficient d’importants investissements étrangers (notamment d’entreprises canadiennes). Les projets comprennent des autoroutes, des hôpitaux, des infrastructures urbaines et sociales et d’autres projets. Il existe également des débouchés pour les infrastructures liées aux technologies propres consacrées à l’eau, au dessalement et à la gestion des déchets, ainsi qu’à la fabrication et aux technologies de pointe.

M. Daroch souligne que de nombreuses chaînes d’approvisionnement alimentent ces pôles locaux et régionaux, qui s’intègrent ensuite à des chaînes d’approvisionnement internationales. Les fournisseurs canadiens ont la possibilité de faire partie de ce réseau, mais ils doivent comprendre qu’il existe une forte concurrence de la part des entreprises européennes, japonaises, étatsuniennes et chinoises.

« Il s’agit d’un contexte très concurrentiel et les acheteurs sont exigeants. Ils recherchent la bonne combinaison de prix, de coût lié au cycle de vie du produit et de qualité des services offerts par les fournisseurs sur le marché », explique-t-il.

Les défis du marché

Dans l’analyse trimestrielle des risques pays d’EDC, un outil interactif qui offre des données à jour sur une cinquantaine de marchés, on constate que les notations des risques à court terme, de défaut souverain et d’expropriation du pays varient de faible à relativement faible. De façon plus générale, les défis sont les suivants :

  • L’incertitude économique et politique
    M. Benatuil croit que l’un des plus grands défis des dernières années pour les investisseurs et exportateurs canadiens est l’incertitude politique et liée à l’action publique. On se souviendra que l’agitation sociale de 2019 avait entraîné l’échec de deux tentatives de rédaction d’une nouvelle constitution.

    « Depuis ces événements, le gouvernement tente de modifier ses politiques et de mener des réformes législatives afin de répondre aux revendications sociales de longue date, tout en maintenant la compétitivité à l’échelle internationale et un cadre d’investissement favorable au marché, des efforts qui devraient favoriser la stabilité économique du pays. »

  • La compétitivité
    L’environnement d’affaires est extrêmement concurrentiel. De nombreuses entreprises, tant locales qu’étrangères, se disputent le marché. La proposition de valeur doit être extraordinairement solide pour se démarquer auprès de clients potentiels. Si une entreprise n’arrive pas à présenter une proposition de valeur claire de manière efficace, il est peu probable qu’elle réussisse sur le marché chilien.

  • La culture des affaires
    Au Chili, la culture des affaires est très conservatrice. Les gens d’affaires y sont plus prudents que dans le reste de l’Amérique latine. La négociation des contrats peut prendre plus de temps que ce à quoi vous vous attendez, car vos clients chiliens et leurs avocats examineront attentivement le libellé de chaque clause.Le régime de réglementation est complexe et il y a souvent des retards dans le traitement des documents exigés par le gouvernement et l’obtention des approbations et des permis. Si vous êtes un fournisseur du gouvernement, sachez que son processus d’approvisionnement est particulièrement lent.

  • La sécurité
    La sécurité est devenue un enjeu, surtout dans les grandes villes. Il s’agit d’une préoccupation de plus en plus présente depuis dix ans. Toutefois, cela n’a pas encore nui aux investissements étrangers.
Vue par drone du port et du paysage urbain de Valparaíso, au Chili.

L’entrée sur le marché

Une entreprise canadienne qui perce un marché étranger pour la première fois doit être bien préparée et le Chili ne fait pas exception. Voici certaines choses à savoir :

  • Apprenez-en davantage sur le marché
    Vous aurez besoin de conseils et de renseignements, tant généraux que précis, sur le marché chilien. Pour cela, vous pouvez vous adresser à l’« Équipe Canada » sur place, qui est dirigée par l’ambassade du Canada à Santiago, le Service des délégués commerciaux et EDC : ils connaissent tous le Chili, le droit des affaires en vigueur là-bas et la façon de faire des affaires dans ce marché passionnant et dynamique. Nous recommandons aux investisseurs et aux exportateurs de procéder à un contrôle préalable rigoureux de leurs partenaires chiliens potentiels.

  • Repérez les acteurs locaux
    Dans certains secteurs chiliens, on retrouve principalement de grandes entreprises internationales. Si vous êtes un exportateur ou un investisseur canadien dans l’un de ces secteurs, vous aurez probablement affaire à quelques grands acheteurs qui exercent beaucoup de contrôle sur le marché. Votre stratégie commerciale devra s’adapter, selon que vous vendiez à de grandes entreprises qui exportent la majeure partie de leur production à l’international ou à de plus petits acteurs dont les activités se déroulent principalement sur le marché intérieur chilien.

  • Utilisez nos accords bilatéraux
    N’oubliez pas de profiter de l’ALECC lorsque vous exportez vers le Chili. Sachez également qu’il existe une convention contre la double imposition qui empêche les entreprises canadiennes présentes au Chili d’être imposées dans les deux pays.

  • Établissez une présence locale
    Si vous fournissez des marchandises à des acheteurs chiliens, vous devriez avoir une présence locale, comme une filiale ou un partenaire chilien qui agit à titre d’agent ou de distributeur. Il s’agit d’une condition essentielle à votre succès, car les acheteurs chiliens s’attendent à avoir accès à un service local sur demande pour l’entretien, la réparation et la formation, entre autres. Il serait difficile pour une entreprise canadienne d’exercer des activités au Chili avec succès sans avoir une présence directe sur le marché ou un partenaire local.

  • Armez-vous de stratégies environnementales, sociales et de gouvernance (ESG)
    Le cadre ESG du Chili étant strict, votre entreprise devra mettre en place un programme ESG rigoureux avant de pouvoir entrer sur le marché. Les entreprises chiliennes s’attendront à ce que vous soyez déjà préparé à vous conformer aux exigences ESG particulières de leur secteur.

    Conseiller principal d’EDC en matière d’enjeux environnementaux et sociaux, Santiago Ribadeneira affirme qu’il faut absolument comprendre les exigences ESG pertinentes avant d’arriver au Chili, qu’il s’agisse de certifications environnementales, sociales, de santé, de sécurité ou autres.

    Il exhorte également les exportateurs canadiens à se doter d’un cadre ESG pour répondre à ces exigences, ainsi que d’une stratégie pour le mettre en œuvre au Chili.

    « Votre client chilien ne vous aidera pas à ce niveau. De son point de vue, il s’agit de votre responsabilité et il s’attendra à ce que vous vous conformiez dès votre arrivée. Si vous ne disposez pas d’un cadre ESG clairement articulé et de stratégies de mise en œuvre adaptées, vous ne pourrez probablement pas exercer vos activités au Chili », observe-t-il.

    Il y a certains secteurs, notamment celui de l’extraction, pour lesquels cela est particulièrement important. Chaque société minière, par exemple, est signataire de plusieurs normes internationales. Si votre entreprise a déjà obtenu la certification en vertu de ces normes, vous bénéficierez d’un avantage concurrentiel par rapport aux entreprises qui ne l’ont pas encore fait.

    Enfin, une entreprise chilienne effectuera normalement un contrôle préalable très minutieux des politiques ESG et du comportement d’une entreprise canadienne avant d’entreprendre une relation d’affaires avec elle. Si vous négociez une entente, vous pouvez vous attendre à ce que votre acheteur chilien potentiel examine attentivement vos capacités ESG.

L’aide d’EDC

Si vous avez besoin d’en savoir plus sur la façon de faire des affaires au Chili, communiquez avec EDC. Nous pouvons vous aider à :

  • trouver les spécialistes dont vous avez besoin;
  • organiser une visite au pays;
  • comprendre la culture et vos homologues chiliens;
  • effectuer un contrôle préalable de vos homologues, de leur profil ESG et de leurs obligations éventuelles;
  • vérifier la réputation de vos partenaires potentiels;
  • vérifier les réglementations et les lois qui peuvent s’appliquer à vos exportations ou investissements.

Vous pouvez aussi :

Et n’oubliez pas de communiquer avec nos partenaires, le Service des délégués commerciaux du Canada et la Chambre de commerce Chili-Canada.

     

   

                                               

Date de modification : 2024-06-03