On parle beaucoup des marchés émergents à forte croissance dans l’Indo-Pacifique. Mais au milieu de toute cette effervescence, il peut être facile d’oublier le Japon. Bien que sa trajectoire de croissance ait été plus lente que celle de certains de ses voisins, cette nation insulaire de 125 millions d’habitants demeure la quatrième économie mondiale et se classe parmi les plus riches au monde pour ce qui est de la valeur nette par habitant. Le Japon demeure également un carrefour financier international, un chef de file incontesté en matière de technologies et un pilier de stabilité dans un monde qui évolue rapidement.
Au Japon, l’environnement des affaires est très développé et possède de nombreuses qualités qui en font un endroit exceptionnel où faire des affaires. En voici quelques-unes :
- Un long historique d’innovation
- Des infrastructures enviables
- Un engagement fort en faveur de la règle de droit
- Des normes éducatives solides et une main-d’œuvre hautement qualifiée
- Des villes sûres et propres
Alors que de nouveaux tarifs douaniers viennent perturber les tendances commerciales à l’échelle mondiale et que l’incertitude géopolitique s’accentue, le Japon cherche à renforcer ses relations commerciales avec des partenaires fiables afin de protéger sa chaîne d’approvisionnement dans des secteurs stratégiques. Le Canada, qui est un allié de confiance doté de solides capacités pour fournir les biens dont le Japon a besoin, a le profil qu’il faut. Grâce à l’accès préférentiel au marché que procure l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le moment est venu pour les exportateurs canadiens de porter un regard neuf sur l’empire du Soleil levant.
Le Canada et le Japon entretiennent de bonnes relations commerciales, leurs échanges bilatéraux se chiffrant à plus de 36 milliards de dollars par année. Les entreprises canadiennes ont exporté des biens d’une valeur de 14,9 milliards de dollars vers le Japon en 2024, ce qui en fait notre quatrième plus important marché d’exportation (source : Haver Analytics; Services économiques d’EDC).
Le PTPGP, qui est entré en vigueur le 30 décembre 2018, a joué un rôle essentiel dans la consolidation de ces relations bilatérales. Voici certains des avantages clés pour les entreprises canadiennes :
- Droits de douane réduits sur les principales importations canadiennes au Japon, notamment les produits agricoles et agroalimentaires, le poisson et les fruits de mer, les biens industriels et les produits forestiers. Une fois sa mise en œuvre complétée, 99 % des lignes tarifaires entre les parties à l’accord seront exemptes de droits.
- Admission temporaire simplifiée pour les professionnels canadiens, permettant aux exportateurs de services de faire plus facilement des affaires au Japon.
- Égalité de traitement par rapport aux fournisseurs nationaux dans le cadre des appels d’offres du gouvernement japonais, grâce aux dispositions de l’accord concernant les marchés publics.
Outre le PTPGP, l’Accord de partenariat économique Canada-Japon vient aussi renforcer les relations commerciales bilatérales dans le but d’intégrer davantage les deux économies.
La relation économique entre le Canada et le Japon repose sur des liens diplomatiques solides et un engagement partagé envers le multilatéralisme et un ordre international fondé sur la règle de droit. Le Japon est un partenaire clé dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique, qui vise à stimuler le commerce, l’investissement et la présence dans cette région à la croissance la plus rapide au monde. Alors que les tensions économiques et politiques s’accentuent en Asie et que les nouveaux tarifs douaniers se répercutent sur le commerce avec les États-Unis, le Japon accueille favorablement le soutien d’alliés, comme le Canada, pour accroître la prospérité et la stabilité dans la région.
Forte de ces bases solides, Exportation et développement Canada (EDC) a ouvert une représentation à Tokyo en 2024. Cette équipe a pour mission de créer de nouvelles avenues pour les entreprises canadiennes qui souhaitent faire des affaires au Japon et tirer pleinement parti des possibilitées qu’offre le commerce entre le Canada et le Japon.
« Le Japon est non seulement le quatrième partenaire commercial du Canada, mais aussi une porte d’entrée vitale vers l’Indo-Pacifique, explique Marc-André Séguin, vice-président régional pour l’Asie de l’Est et l’Océanie à EDC. En tant que grande plaque tournante des affaires en Asie, le Japon joue un rôle de plus en plus important dans le contexte commercial mondial en évolution, en particulier au moment où la dynamique des échanges commerciaux avec les États-Unis se transforme. »
« Les efforts déployés par le Japon pour diversifier ses partenariats commerciaux offrent de précieuses possibilités au Canada, alors que nous nous efforçons d’enrichir nos relations commerciales sur la scène mondiale », affirme M. Séguin.
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L’année dernière a été une année charnière pour l’économie japonaise, avec la hausse des salaires et la fin des taux d’intérêt négatifs initialement mise en place pour stimuler l’inflation dans une économie stagnante. Mais l’année 2025 a apporté de nouveaux défis, à savoir l’incertitude commerciale mondiale et la menace d’augmentation des tarifs douaniers étatsuniens.
La signature récente d’un accord commercial entre les États-Unis et le Japon a atténué l’incertitude tarifaire pour le Japon. Susanna Campagna, du Centre d’information économique et politique d’EDC, prévoit que les perspectives de croissance du Japon demeureront très modestes, à moins de 1 % au cours des trois prochaines années, en raison de l’incertitude commerciale mondiale qui persiste et de la faiblesse de la demande intérieure.
« La Banque du Japon a maintenu ses taux stables à 0,5 % en juillet et devrait continuer à envisager toute hausse future avec prudence compte tenu du contexte mondial actuel, révèle Mme Campagna. Le vieillissement et la diminution de la population japonaise, parallèlement à une pénurie persistante de main-d’œuvre dans certains secteurs, continuent également de restreindre la croissance et l’expansion des entreprises. »
Qu’est-ce que cela signifie pour les exportateurs et les investisseurs canadiens? Malgré les défis, Mme Campagna voit du potentiel dans le marché japonais.
« Le Japon est la quatrième économie mondiale et reste fortement tributaire d’un large éventail d’importations, en particulier pour ses besoins alimentaires et énergétiques, dit-elle. Nous prévoyons un retour à la croissance des salaires réels d’ici la fin de 2025. La tendance voulant que les consommateurs, les entreprises et les investisseurs japonais recherchent des produits et services novateurs pour rendre leur économie plus verte, plus efficace et plus sûre, devrait continuer de stimuler la demande. »
Ces facteurs appuient toute une gamme de possibilités d’exportation et d’investissement s’offrant aux exportateurs canadiens au Japon.
« Le Canada a beaucoup à offrir au Japon, de l’agroalimentaire aux minéraux critiques, en passant par les technologies propres et l’innovation numérique. Le Japon est un partenaire stratégique, non seulement en tant qu’acheteur de produits et de services canadiens, mais aussi en tant qu’investisseur dans des secteurs clés de l’économie canadienne, dont l’automobile, la fabrication de pointe, l’énergie et les infrastructures », indique M. Séguin.
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Agroalimentaire
Le Japon se hisse au deuxième rang mondial parmi les importateurs nets de denrées alimentaires de base, ce qui explique pourquoi la stabilité et la résilience de l’approvisionnement alimentaire sont une priorité nationale. Le Canada est un grand exportateur de produits agroalimentaires de haute qualité, sûrs et écoresponsables. Il est ainsi un partenaire attrayant pour le Japon, qui accorde une grande importance à la salubrité alimentaire, au développement durable et à l’innovation dans les produits agricoles.
Les produits agroalimentaires canadiens, notamment les céréales, la viande, le poisson et les produits de la mer, sont très recherchés sur le marché japonais en raison de leur qualité et des principes de gérance environnementale appliqués par les producteurs canadiens. La demande de repas prêts-à-manger et d’aliments emballés augmente également.
Le PTPGP a simplifié les canaux du commerce agroalimentaire en réduisant les droits de douane sur les produits agroalimentaires canadiens, donnant ainsi aux importations canadiennes un avantage concurrentiel sur le marché japonais. L’Accord sur l’équivalence des produits biologiques conclu entre le Canada et le Japon facilite l’exportation harmonieuse des produits biologiques canadiens sur ce marché. Aux côtés de l’agroalimentaire, les solutions agrotechnologiques sont les bienvenues dans un marché où les terres sont rares. Les entreprises agrotechnologiques canadiennes étant à l’avant-plan de l’innovation, elles développent des technologies très recherchées au Japon pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire et aux pratiques agricoles et d’élevage durables.
Technologies propres
Le Japon et le Canada disposent tous deux d’un secteur des technologies propres florissant. Il existe ainsi des possibilités d’intégrer plus étroitement ce secteur en établissant des partenariats au sein des chaînes d’approvisionnement et des projets communs de recherche. Par exemple, les progrès du Canada dans les technologies visant l’utilisation de l’hydrogène en tant que combustible cadrent bien avec l’engagement du Japon en faveur de l’énergie verte, ce qui met en évidence un domaine potentiel de collaboration plus poussée. Le Japon est aussi un marché prometteur pour les innovations canadiennes en technologies propres liées aux biocarburants, au recyclage du plastique et à l’efficacité énergétique. De nombreux investisseurs canadiens dans les technologies propres considèrent le Japon comme une destination sûre pour investir leurs capitaux dans ce secteur essentiel, comparativement aux autres marchés à plus haut risque d’Asie.
Minéraux critiques
Le Canada est fort bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en minéraux critiques. Grâce à nos ressources abondantes, à notre solide écosystème minier et à notre bonne réputation en matière de pratiques commerciales responsables, nous avons ce qu’il faut pour devenir un fournisseur sûr et durable pour la planète.
Soutenues par leur gouvernement, les entreprises et les principales maisons de commerce japonaises (les sōgō shōsha) cherchent activement à s’assurer un approvisionnement en minéraux critiques. Leurs besoins et leur stratégie sont en adéquation avec le programme de minéraux critiques du Canada pour deux principales raisons :
- Le Canada extrait des minéraux critiques et accueille favorablement les investisseurs provenant de nations amies, comme le Japon, dans ce secteur stratégique.
- L’expertise minière canadienne jouit d’une excellente réputation dans le monde entier et les entreprises japonaises du secteur voient d’un bon œil notre participation à des projets miniers dans d’autres régions comme en Amérique latine, où elles ont des investissements.
En 2023, le Canada et le Japon ont publié un Protocole de coopération sur l’établissement de « chaînes d’approvisionnement mondiales en batteries écoresponsables et fiables, de l’amont à l’aval, au Canada et au Japon », qui comprennent les minéraux critiques. Même si le Protocole n’a pas force obligatoire, il démontre notre engagement commun en faveur de la coopération dans ce secteur d’importance.
Automobile
Le Japon et le Canada sont des partenaires de longue date dans le secteur automobile. L’industrie se tournant vers les véhicules hybrides et électriques dans le cadre de la transition verte, on constate des possibilités de renforcer et d’enrichir la relation. Les capacités canadiennes en technologie de batteries et en matériaux écoresponsables sont complémentaires à l’expertise japonaise dans la fabrication automobile, ce qui ouvre la voie à des alliances dans le secteur.
Santé et sciences de la vie
Le Japon ayant le deuxième âge médian le plus élevé au monde, on ne se surprendra pas de la vigueur de son marché des produits pharmaceutiques et des appareils médicaux. La demande de produits et d’innovations dans ces domaines, tout comme de technologies numériques pour les soins de santé, offre aux entreprises canadiennes de solides débouchés en matière de licences et d’investissement direct étranger, ainsi qu’en science, technologie et innovation (STI). Les nouvelles solutions technologiques dans le domaine de la santé, notamment les pièces robotiques, sont également les bienvenues dans ce marché où l’innovation est mise en valeur.
Autres secteurs prometteurs
Technologies de pointe : En raison des tensions croissantes dans la région, les fabricants de puces électroniques réduisent les risques liés à leurs chaînes d’approvisionnement en renforçant leurs capacités de fabrication au Japon.
Foresterie : Alors que la population vieillissante entraîne une réduction de la main-d’œuvre disponible, le secteur forestier japonais est à la recherche de nouvelles technologies susceptibles d’augmenter la productivité.

- Les Japonais ont une culture des affaires formelle et hiérarchique. La tenue de ville est de mise pour les rencontres. Ayez toujours des cartes professionnelles avec vous pour les échanger et adressez-vous d’abord à la personne la plus haut placée dans la pièce.
- Si l’on vous propose du thé et un goûter pendant votre rencontre, veillez à accepter. Le refus de ces marques d’hospitalité sera considéré comme une impolitesse.
- La culture japonaise accorde beaucoup d’importance aux liens interpersonnels. Lorsqu’une relation est établie, les entreprises japonaises ont tendance à être extrêmement fidèles à leurs partenaires commerciaux.
- Pour vous aider à naviguer dans le monde des affaires japonais lors de votre première visite, il est recommandé de faire appel aux services d’interprètes et de conseillers culturels.
- Prévoyez des visites fréquentes au Japon et investissez beaucoup de temps pour créer des liens, surtout pendant les premières étapes de vos rencontres d’affaires.
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Lisez cet aperçu d’Exportation et développement Canada sur l’étiquette dans ce marché clé.
Voici quelques-uns des principaux obstacles auxquels doivent faire face les entreprises canadiennes :
- Processus d’affaires longs et compliqués
- Cadre réglementaire complexe
- Gestion de la logistique dans un marché éloigné
- Vive concurrence entre fournisseurs nationaux et étrangers
- Différences linguistiques et culturelles
Pour réussir au Japon, il faut faire preuve de patience. Recourir à un partenaire local qui parle japonais et qui comprend les traditions, les normes et les processus du pays est un grand atout pour percer ce marché. Votre partenaire sur place peut également vous aider à établir et à maintenir vos relations à long terme avec les entreprises japonaises.
Exportation et développement Canada (EDC)
EDC fait partie de l’écosystème de spécialistes du commerce du gouvernement du Canada, qui sont là pour vous aider à gagner du temps, à vous informer sur vos marchés cibles et à faciliter l’accès au capital dont vous avez besoin afin de favoriser la croissance de votre entreprise.
Dans le cadre de la stratégie pour l’Indo-Pacifique d'EDC, nous aidons les entreprises canadiennes à se diversifier en perçant de nouveaux marchés et à réussir dans cette région dynamique. Notre équipe expérimentée est là pour vous offrir les connaissances, les renseignements et les outils dont vous avez besoin pour réussir au Japon.
« Créer des relations à long terme est fondamental au Japon. C’est un processus qui exige du temps et de la confiance, mais une fois les relations établies, elles deviennent stables et durables. Nous sommes déterminés à renforcer ces liens et à travailler aux côtés des membres de l’Équipe Canada pour accroître l’empreinte commerciale et les investissements du Canada au Japon », affirme M. Séguin.
EDC offre également :
- Une gamme complète de produits d’assurance crédit commercial pour réduire vos risques lorsque vous faites affaire à l’étranger
- Du soutien pour augmenter votre fonds de roulement
- Une expertise pour vous permettre d’en apprendre davantage sur les marchés mondiaux
- L’accès à un réseau international d’entreprises qui ont besoin de vos produits et services
Renseignez-vous sur les solutions de financement et les connaissances d’EDC, qui peuvent vous aider à comprendre les occasions d’affaires dans votre marché cible et à atténuer les risques inhérents à l’exportation. Pour parler à l’un de nos conseillers en exportation, consultez notre Centre aide-export.
Service des délégués commerciaux (SDC)
Le SDC du Canada dispose d’une équipe d’environ 50 professionnels du commerce international en poste à Tokyo, à Sapporo et à Osaka. Grâce à leurs connaissances spécialisées dans des secteurs clés, ils sont passés maîtres dans l’art d’établir des relations avec des collaborateurs qui peuvent aider les entreprises canadiennes à faire des affaires au Japon.
Bureaux commerciaux des provinces et Chambre de commerce du Canada
Les gouvernements de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, du Québec et de la Saskatchewan ont des bureaux commerciaux au Japon qui s’emploient à faire connaître les possibilités d’investissement et à soutenir les exportateurs. Les entreprises canadiennes peuvent également communiquer avec la Chambre de commerce du Canada au Japon, qui est présente dans le marché depuis près de 50 ans et qui dispose de connaissances approfondies du milieu des affaires.
Vous aimeriez développer vos activités au Japon et en Indo-Pacifique?
Communiquez avec EDC et voyez votre entreprise prospérer sur la scène internationale.
Répondez à quelques questions à propos de votre entreprise pour en savoir plus sur la façon dont EDC peut vous aider à planifier, à établir des relations et à faciliter votre expansion en Indo-Pacifique.
FAQ sur l’exportation vers le Japon
Q : Quels sont les principaux secteurs d’exportation pour le Canada au Japon?
L’agroalimentaire, les technologies propres, les minéraux critiques, l’automobile et les sciences de la vie.
Q : Le Japon est-il un bon marché pour les exportateurs canadiens en 2025?
Oui. Malgré une croissance lente, le Japon offre de la stabilité, une forte demande pour les importations et de solides liens commerciaux avec le Canada.
Q : Quels sont les aspects culturels à connaître avant de faire des affaires au Japon?
Le caractère protocolaire, l’établissement de relations et le respect de la hiérarchie sont essentiels. Il est recommandé d’avoir recours à un conseiller local.
Le Centre aide-export d’EDC fournit des réponses d’experts aux questions les plus fréquentes sur le commerce international. Créez un compte MonEDC gratuit pour obtenir les réponses à ces questions sur le Japon. Vous pouvez également poser votre propre question à un conseiller.
Question 1: J'envisage de vendre mes produits au Japon. Que dois-je savoir ?
Question 3: Comment puis-je faciliter l’expansion de mes activités au Japon en misant sur ma propriété intellectuelle?