L’émergence du consommateur averti bouleverse l’industrie alimentaire. Que lui importe le devant de la boîte : les renseignements à l’arrière – information nutritionnelle, origine, fraîcheur des ingrédients – dament le pion aux sympathiques mascottes, slogans accrocheurs et autres arguments de vente traditionnels.

Une tendance qui dépasse l’alimentation humaine. À travers le monde, la révolte contre les croquettes sèches et fades gronde chez les animaux de compagnie… enfin, chez leurs propriétaires (mais soyez sûr que leurs petits compagnons approuvent). Ceux-ci veulent la crème de la crème, nutritionnellement parlant, pour leur animal comme pour eux-mêmes.

« Les gens adorent leurs chiens et leurs chats », affirme Peter Kaufman, Chef de la direction de Buddy’s Kitchen, un fabricant de nourriture pour animaux nouveau genre à Aurora, en Ontario.

« Mais le mystère a toujours pesé sur le véritable contenu de leur gamelle. Notre entreprise vient lever le voile. C’est un peu comme une brasserie artisanale : production modeste, souci du détail, ingrédients locaux, attention et passion constantes. »

Cette passion provient directement de M. Kaufman, qui répond au titre d’ami des chiens en chef et soutient que son entreprise transcende la simple fabrication de nourriture pour animaux.

Il a fondé Buddy’s Kitchen à 27 ans, dans son sous-sol. S’intéressant d’abord aux nutraceutiques (des suppléments nutritifs conçus scientifiquement pour contribuer à la santé dentaire, immunitaire, etc.), il a étendu ses activités dans le but de créer une nourriture qui « changerait la vie des animaux ».

Un peu fort peut-être (sauf si vous êtes un chien), mais cela reflète bien les normes rigides de l’entreprise : M. Kaufman exige des produits de première qualité, 100 % naturels et faits d’ingrédients locaux – comme dans les grands restaurants.

Aujourd’hui, l’entreprise a grandi et a diversifié son offre avec la marque Buddy’s Kitchen, qui comprend des sous-marques de « produits frais surgelés » FreshRxMC, les gâteries LOLMC (« Lick-Out-Loud ») et Off-LeashMC et des collations et gâteries pour animaux de marque maison pour de grands noms de l’industrie aux États-Unis et au Canada.

Ce dernier créneau est le principal moteur de croissance de l’entreprise. En essence, celle-ci prête son savoir-faire à des fabricants et détaillants plus grands qui manquent d’inventivité ou de flexibilité pour lancer eux-mêmes de nouveaux produits novateurs.

« Nous aidons des marques canadiennes et américaines bien établies à innover plus rapidement et pour moins cher que leur équipe interne », explique Kaufman.

« Les grandes entreprises sont parfois frileuses quant au risque lié au développement de nouveaux produits; chez nous, on a droit à l’erreur. On essaie plein de choses. C’est un échec? On tourne la page sans perdre de temps et sans en faire un drame. Seul celui qui ne fait rien ne se trompe jamais. »

L’approche porte ses fruits. Le chiffre d’affaires de Buddy’s Kitchen est passé de 735 000 $ en 2011 à 5 100 000 $ en 2015. Pour continuer sur cette lancée, l’entreprise a ouvert à Aurora une installation ultramoderne où la transparence est de mise : le public peut la visiter et observer les employés à l’œuvre, et même goûter aux confections (n’oubliez pas qu’elles sont de qualité alimentaire).

« Grâce à nos investissements importants en innovation, en capacité et en assurance qualité, nous pouvons maintenant jouer dans la cour des grands, ajoute M. Kaufman. Des occasions d’affaires nous attendent aussi en Europe, en Asie et en Australie. »

Exportation et développement Canada (EDC) a appuyé cette croissance en accordant des garanties de prêts (d’une valeur d’un peu moins de 850 000 $) à l’institution financière de Buddy’s Kitchen afin qu’elle soit plus à l’aise de prêter des fonds à la PME pour couvrir l’équipement destiné à la nouvelle installation et les autres dépenses qui accompagnent la croissance. EDC a également mis ses contacts commerciaux à profit pour la mettre en relation avec d’importants acheteurs potentiels aux États-Unis.

« Le modus operandi de Buddy’s Kitchen est d’innover mieux et plus vite que quiconque, alors nous ferons tout notre possible pour favoriser sa croissance », déclare Kevin Sullivan, directeur de comptes à EDC pour l’entreprise. « Une PME n’ayant pas la solidité et les ressources d’une grande entreprise, il peut être difficile pour elle d’obtenir du financement pour se lancer à l’international. Si EDC peut donner un coup de main en ajoutant son poids dans la balance – il n’en fallait pas plus ici –, elle le fera sans hésiter. »

Pour en savoir plus sur ce qu’EDC a fait pour Buddy’s Kitchen, visitez Newswire.

Quelle a été votre première vente à l’exportation?

J’ai parti mon entreprise à Montréal, qui ne se trouve qu’à 30 – 45 minutes des États de New York et du Vermont. J’ai réalisé ma première vente à l’exportation à une entreprise de Waterbury, au Vermont.

Comment cette première possibilité d’exportation s’est-elle présentée?

Étant propriétaire d’une petite entreprise, j’ai vite fait de comprendre que j’avais plus de chances de trouver des clients aux États-Unis qu’au Canada. L’Internet s’imposant de plus en plus comme moyen de faire affaire, mon plan a pu devenir réalité.

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Organismes de réglementation, inspecteurs des douanes… expédier des produits par-delà les frontières est un processus accablant – tant sur le plan personnel (comme propriétaire) qu’au niveau des ressources limitées d’une PME. Ne lésinez donc pas : faites appel aux meilleurs spécialistes et courtiers en douane, car ils vous faciliteront grandement la tâche.

Comment le commerce a-t-il évolué depuis que vous vous êtes lancé en affaires?

La technologie a donné lieu à des marchés sans frontières qui présentent d’immenses débouchés. Nos aliments « faits au Canada » sont désormais accessibles aux propriétaires de petits animaux en quête de ce qu’il y a de mieux pour leurs chats et leurs chiens.

Quelle est la chose la plus importante que doivent savoir les nouvelles PME au sujet du commerce d’exportation?

Toute PME doit se donner comme mission première d’offrir des produits et des services conçus pour les marchés mondiaux. La technologie a démocratisé les marchés et les Canadiens doivent désormais regarder au-delà de nos frontières.

Le Canada constitue une marque en soi, une marque dotée d’un immense capital. Il appartient aux PME canadiennes de reconnaître et de mettre ce capital à profit en l’intégrant dans leurs stratégies d’exportation et de commerce.