Pour l’entreprise montréalaise Hibernum, les mandats avec des marques de calibre mondial ont toujours été la norme. Le studio, qui développe des jeux vidéo pour des plateformes mobiles ou des consoles, a collaboré avec des marques de renom, dont les franchises Zootopia de Disney, Magic The Gathering, Fruit Ninja et Bruce Lee.

« Au départ, Hibernum était mon pseudonyme de pigiste. Puis, en 2006, les mandats qui m’étaient confiés prenaient de l’ampleur et demandaient plus qu’une personne seule! C’est pour cela que j’ai commencé à m’entourer », raconte Frédérick Faubert, président et fondateur de Hibernum. Pour garantir son succès, l’entreprise a misé sur des gens d’expérience, en tirant profit du bassin de talent local, ce qui lui a conféré une grande crédibilité auprès de ses partenaires potentiels et lui a permis de se démarquer d’un point de vue créatif.

En 2009, la popularité des plateformes sociales a créé un tout nouveau marché pour Hibernum, soit celui de la création de jeux clé en main destinés à ces plateformes. L’entreprise a tôt fait de bâtir une équipe ayant pour mission de s’attaquer à ce marché, avec succès. Un premier projet avec une marque internationale a permis au studio de se faire connaître des grands et lui a ouvert beaucoup de portes.
Depuis, Hibernum est en pleine expansion. La taille du studio a triplé et ses 160 employés travaillent pour des clients partout sur la planète. « L’expérience que nous avons acquise du marché et des préférences des joueurs en développant des jeux de facture similaire a été cruciale. Nous avons aussi pu mettre en œuvre les meilleures pratiques créatives et opérationnelles durant le développement du jeu », explique M. Faubert.

La majorité des partenaires de Hibernum sont basés aux États-Unis, quoiqu’elle en compte aussi en Europe et en Asie. D’ailleurs, l’entreprise s’intéresse particulièrement à la synergie entre les marchés asiatique et nord-américain qui représente une nouvelle tendance de l’industrie. « Plusieurs marques qui y sont très populaires veulent faire leur entrée sur le marché nord-américain. Elles s’en remettent à nous pour savoir comment bien faire les choses », souligne M. Faubert.

« Il est important pour nous d’être visibles dans les grands événements de l’industrie à travers le monde. Avant, notre équipe parcourait la côte est américaine, mais cela ne suffit plus aujourd’hui parce que nos partenaires sont partout. Pour le reste, le succès de nos jeux est notre meilleure carte de visite », explique M. Faubert.

Selon lui, le marché du jeu vidéo est de plus en plus concurrentiel. Dorénavant, les partenaires d’Hibernum préfèrent se concentrer sur quelques jeux annuellement, mais y affectent un budget, et des attentes, bien plus importants.

Les prochaines années seront synonymes de croissance pour Hibernum selon son président, qui souligne également la contribution d’Export Développement Canada à titre de partenaire. L’entreprise compte maximiser ses chances de succès en misant sur une équipe créative à l’écoute du marché. « Le recrutement sera l’un de nos défis. Nous en serons bientôt à importer des talents afin de réaliser des projets encore plus majeurs », ajoute M. Faubert.

Une expérience d’exportation avec Frédérick Faubert de chez Hibernum

Quand et pourquoi avez-vous commencé à songer à l’exportation pour votre entreprise?

Le marché du jeu vidéo s’est développé rapidement à Montréal par l’entremise de bureaux de production qui se sont implantés ici. Les premiers mandats que nous avons obtenus l’ont été grâce à nos contacts avec eux. En 2009, nous avons remporté notre premier appel d’offres international. C’était un gros défi, mais nous avions la bonne équipe en place pour le relever et nous démarquer d’un point de vue créatif. Dès le début, nous sommes allés chercher des gens d’expérience, ce qui fait que nous sommes pris au sérieux lorsque nous soumissionnons dans un secteur encore nouveau pour Hibernum. Être basé à Montréal est un avantage, parce qu’il y a un bassin de talent incroyable ici.

Quelle est la plus grande différence entre la vente au Canada et ailleurs dans le monde? Comment vous y êtes-vous adapté?

La distance et les différentes réalités qui entrent en ligne de compte. Ce que nous vendons en tant que tel, c’est un produit créatif destiné à un auditoire global. Il y a donc moins de distinctions que pour un produit physique. Par contre, la réalité de certains marchés, comme l’Asie, est très différente. Plusieurs marques qui y sont très populaires veulent faire leur entrée sur le marché nord-américain. Il faut s’assurer de leur donner le bon ton ici.

Qu’avez-vous appris grâce à l’exportation qui a eu un effet bénéfique sur vos opérations et vos ventes au Canada?

Chaque projet que nous réalisons nous permet d’apprendre. Nous avons développé des outils de gestion qui nous permettent d’améliorer notre offre sur le marché. De plus, en travaillant avec des partenaires internationaux qui utilisent eux aussi des outils et des processus, nous sommes en mesure d’implanter les meilleures pratiques que nous observons.

Pour développer notre tout dernier jeu, Saber’s Edge, qui nous est propre, l’expérience que nous avons acquise du marché et des préférences des joueurs en développant des jeux de facture similaire a été cruciale. Nous avons aussi pu mettre en œuvre les meilleures pratiques créatives et opérationnelles durant le développement du jeu.

Quelle est la meilleure leçon que vous avez tirée d’une mauvaise expérience d’exportation?

Nous avons appris à bien évaluer les partenariats potentiels afin de nous assurer que nous partageons une vision du projet et que le montage financier est adéquat. Il nous est arrivé d’avoir un sentiment mitigé sur la relation d’affaires. Dorénavant, lorsque nous développons une relation avec un client international, nous nous assurons de construire une synergie et d’évacuer tous les défis qui peuvent se présenter d’entrée de jeu. Bien structurer l’entente d’un point de vue juridique et économique et travailler de façon à ce que la distance physique ne se ressente pas sont aussi des éléments importants. Au final, nous croyons que les erreurs sont des occasions d’apprentissage.

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Tout ce que nous avons appris au fil des ans, nous aurions aimé le savoir au tout début! Chaque client et chaque région du monde nous amènent de nouvelles connaissances et de nouveaux défis. Il n’est pas possible d’être parfait au premier jour. Au contraire, chaque expérience, tant les succès que les échecs, est nécessaire pour raffiner notre offre de services. Après tout, chaque client est unique.

Selon vous, de quelle caractéristique devraient disposer tous les exportateurs?

La prudence et le sens des affaires : il faut toujours être à l’affut des occasions d’affaires, mais faire preuve de prudence en s’assurant qu’il s’agit d’un bon partenaire d’affaires. Il faut pouvoir évacuer toutes les inquiétudes potentielles avant d’entamer le travail.