Riche en ressources naturelles et populeux, le Brésil est la douzième économie mondiale en produit intérieur brut (PIB), mais il est aussi connu comme une économie relativement fermée au commerce international par rapport à d’autres grands marchés émergents.

Cette apparente contradiction s’explique par l’autosuffisance de l’industrie de la fabrication du pays, le secteur florissant de l’agroentreprise et les changements radicaux apportés à ses systèmes de gouvernance, à ses services et aux systèmes industriels et bancaires au cours des 30 dernières années, selon Fernanda Custodio, gestionnaire régionale principale du Brésil à EDC.

« Nous sommes la plus grande économie d’Amérique latine, mais jusqu’au début des années 1990, le Brésil était (et reste) un pays très fermé. Avant les perspectives et les réformes économiques des années 1990, l’administration militaire (de 1964 à 1986) avait pour politique de tout produire ici. Par conséquent, nous étions autonomes, et notre secteur de la fabrication a été immense pendant de nombreuses années », relate-t-elle.

Aujourd’hui, le commerce extérieur représente plus de 30 % du PIB brésilien, qui s’élevait à 1 832 milliards de dollars en 2020. Quoique moindre que celui d’autres économies (comme le Canada), ce pourcentage est un sommet pour le Brésil.

L’autosuffisance du pays présente cependant certains avantages; par exemple, en périodes de crise nationale ou mondiale (comme la pandémie), le Brésil n’avait aucun problème de sécurité alimentaire ni d’approvisionnement en vaccins ou de toute autre ressource reliée aux besoins primaires. Le Brésil profite également de sa grande population doublée d’un important bassin de consommateurs, comblés par la production locale comme par la croissance des biens et services internationaux.

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Occasions

Alors que la mondialisation fait son chemin au Brésil, un important manque d’infrastructures a été mis en évidence. Le pays est en pleine période de création et de modernisation (chemins de fer, production d’électricité, stockage de l’énergie, télécommunications, infrastructures d’eau et de gaz naturel, écoles, soins de santé, parcs nationaux), mais aussi de privatisation générale. Pour ce faire, il investit dans des programmes visant à accorder des concessions à des entreprises privées et à privatiser les actifs qui peuvent être mieux gérés par le secteur privé grâce à une meilleure efficacité.

L’agroentreprise est un autre secteur en croissance pour les exportateurs canadiens. Bien que le Brésil soit un leader mondial en matière de production agricole (ses agroentreprises font partie des plus modernes au monde), il manque d’infrastructures pour transporter les marchandises.

Le Brésil dispose d’un secteur pharmaceutique remarquable, mondialement réputé pour la production de vaccins et la recherche. Le ministère de l’Économie du Brésil a dénombré 418 usines de fabrication de produits pharmaceutiques en 2018. En 2020, le secteur était évalué à 26 milliards de dollars.

Malgré ce succès, le secteur privé de la santé, qui sert 40 millions de personnes, soit 25 % de la population du pays, est un secteur en croissance pour les investissements et les services à l’étranger. 

« Le secteur des soins de santé se consolide et est de plus en plus efficace », déclare Mme Custodio. « C’est un secteur qui cherche des solutions. Les domaines intéressants pour les entreprises canadiennes sont les services, les infrastructures et la transformation numérique. » 

  • Le Brésil est le troisième partenaire commercial du Canada en Amérique après les États-Unis et le Mexique, le commerce de marchandises entre les pays ayant été évalué à 7,7 milliards de dollars en 2019.
  • Les principales exportations canadiennes comprennent les engrais, le papier journal, l’équipement lourd, les aéronefs et les pièces d’aéronefs. L’investissement direct canadien au Brésil s’élève à 12,2 milliards de dollars, ce qui en fait la 15e destination en matière d’investissement.
  • Le Service des délégués commerciaux du Canada a relevé des débouchés pour le commerce canadien dans les domaines des technologies de l’information, des technologies numériques, de l’éducation, des sciences de la vie, de l’énergie et des énergies renouvelables, de l’aéronautique et de l’agroalimentaire.
  • Médiocre, le système éducatif du Brésil offre de multiples possibilités. Le Canada est également le premier pays d’accueil des étudiants brésiliens en quête de formation linguistique, d’études universitaires et d’enseignement supérieur.

Obstacles

Secoué par des scandales et des bouleversements politiques, ainsi que par une récession économique en 2015-2018, le Brésil n’occupe que le 96e rang sur 180 pays dans l’indice Transparency International. Malgré tout, soulève Mme Custodio, « les scandales de corruption se sont soldés par des enquêtes et une refonte de la gouvernance. Nous avons donc des institutions très solides et un environnement commercial plus fort. Nous sommes en constante évolution ».

Malgré l’amélioration de sa structure gouvernementale et la solidité de son système bancaire, le Brésil est pénalisé par les lourdeurs bureaucratiques, l'incertitude dans la sphère politique, un système fiscal très complexe et un cadre juridique onéreux qui entravent les importateurs en plus des entreprises locales. Toutefois, ces dernières années, le pays a amélioré ses procédures législatives et bureaucratiques et a réduit les formalités administratives, autant d’efforts qui contribuent à assainir le climat des affaires pour les investisseurs locaux et étrangers.

Les inégalités sociales, en particulier dans le domaine de l’éducation, créent aussi des obstacles pour les entreprises entrantes à la recherche de personnel qualifié. S’il existe des travailleurs hautement qualifiés (fruit de l’enseignement privé et des universités publiques), tout le monde n’a pas le même accès à une éducation de qualité.

Selon Mme Custodio, « il y a une lente évolution, mais l’inégalité perdure, et l’éducation de qualité n’est pas instantanément offerte à tout le monde ».

Par conséquent, pour que les entreprises étrangères réussissent, elles doivent s’attendre à faire venir du personnel, à s’occuper de former les employés locaux et à investir dans un perfectionnement professionnel continu.

Accès au marché

  • Bien qu’il ait accueilli des immigrants d’Europe dans les années 1700 et 1800, du Japon dans les années 1900, et d’Allemagne, d’Italie, de Syrie, de Turquie et du Liban plus récemment, le Brésil demeure un pays résolument monoglotte, et la langue est le portugais. L’anglais est de plus en plus utilisé dans les affaires, mais les exportateurs canadiens doivent s’attendre à faire des affaires en portugais à long terme.
  • Les entreprises canadiennes qui s’intéressent au Brésil devraient faire des recherches sur l’économie locale et investir dans la création de relations sur place. Cette étape est particulièrement importante pour s’y retrouver dans les lois et les impôts. Cela dit, dans l’ensemble, à l’instar de nombreux pays d’Amérique latine, les Brésiliens accordent une grande importance aux interactions personnelles et aux liens culturels. Pour en savoir plus sur l’étiquette culturelle, consultez l’étiquette des affaires en Amérique latine d’EDC.
  • EDC a publié un précieux guide pour qui quiconque souhaite faire affaire au Brésil, intitulé Conduite durable et responsable des affaires au Brésil.

Pour joindre un conseiller à l’exportation d’EDC, visitez notre Centre aide-export. Si vous souhaitez étudier les possibilités de croissance de votre entreprise avant d’entreprendre des démarches d’exportation au Brésil, n’hésitez pas à faire appel à l’un de nos conseillers en accès aux marchés.

  • Cote de risque à court terme : Modéré à élevé
  • Principales exportations canadiennes (2020) : Engrais, papier journal, équipements lourds, plastiques, équipements électriques et électroniques, appareils médicaux, nickel, aéronefs et pièces, produits pharmaceutiques, fer et acier
  • Valeur totale des exportations canadiennes (2020) : 2,28 milliards de dollars
  • Accords commerciaux avec le Canada : Accord de libre-échange (ALE) avec le bloc commercial du Mercosur (en négociation)
  • Population : 212 millions