Les entreprises canadiennes qui dépendent de l’élimination des droits de douane pour accéder au marché américain poussent un soupir de soulagement : la nouvelle proposition d’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) prévoit continuer à donner aux exportateurs un accès ininterrompu à plus de 400 millions de consommateurs américains et mexicains.

Pour qu’une négociation soit réussie, il doit y avoir des compromis de part et d’autre. Ainsi, le Canada a accepté de donner un accès plus grand à son marché en changeant les seuils de minimis exemptés de taxes ou droits sur les importations canadiennes. Les entreprises de commerce en ligne canadiennes, tout comme les petites et moyennes entreprises qui ont des clients aux États-Unis, doivent connaître ces changements et leurs effets sur la compétitivité de leurs coûts d’expédition.

L’ACEUM prévoit des seuils d’exemption de taxes et droits plus élevés

L’expression latine de minimis désigne un montant négligeable. Dans le cadre du nouvel ACEUM, l’expression de minimis désigne le montant en dessous duquel la valeur d’un bien expédié est considérée comme négligeable. Ce bien est alors exempté de taxes ou droits.

Actuellement au Canada, le seuil de minimis est de 20 $ CAN. Ainsi, les biens importés au Canada dont la valeur est inférieure à 20 $ sont exempts de taxes de vente ou de droits, soit l’un des seuils les plus bas dans le monde. Aux États-Unis par exemple, le seuil de minimis est passé en 2016 de 200 $ US à 800 $ US.

En vertu du nouvel ACEUM, le Canada accepte d’augmenter le seuil de minimis à 150 $ CAN pour les droits, et à 40 $ CAN pour les taxes de vente. Ces seuils s’appliquent non seulement aux biens importés des États-Unis ou du Mexique, mais aussi de tous les pays du monde.

Dès lors, lorsque le nouvel accord sera ratifié, un bien expédié au Canada dont la valeur est de 149 $ CAN sera exempté des droits, mais pas de la taxe de vente de la province où il est expédié. Un bien d’une valeur de 39 $ CAN sera quant à lui exempté et des droits, et des taxes de vente.

Concurrence accrue pour les entreprises canadiennes de commerce en ligne

Les seuils historiquement bas en vigueur au Canada donnaient aux entreprises canadiennes qui vendent en ligne aux Canadiens un avantage concurrentiel certain sur leurs concurrents internationaux. En effet, les Canadiens qui désiraient acheter en ligne à l’étranger un bien d’une valeur de plus de 20 $ devaient ajouter les taxes en plus des frais d’expédition. Le nouvel accord commercial réduit cet avantage. Cela dit, cette concurrence accrue au pays incite les entreprises canadiennes à accroître leurs efforts pour vendre à l’étranger.

Une bonne stratégie en matière d’expédition peut favoriser les ventes à l’étranger

Chez eShipper, nous aidons les entreprises qui vendent en ligne et d’autres petites et moyennes entreprises à profiter de coûts d’expédition hautement concurrentiels et leur offrons un accès à des solutions d’expédition et de traitement des commandes qui autrement leur seraient inaccessibles. Nous offrons ce service aux entreprises du monde entier, y compris les entreprises canadiennes et américaines. Les changements aux seuils de minimis en vigueur au Canada en vertu de l’ACEUM devraient entraîner une plus forte concurrence de la part des entreprises américaines. Nous prévoyons une augmentation de la demande de la part des compagnies américaines qui sont à la recherche de solutions plus rentables pour leurs expéditions au Canada et qui veulent profiter de l’augmentation des seuils de minimis.

Pour demeurer concurrentielles, les entreprises canadiennes qui font du commerce en ligne doivent se préparer. Elles devront faire preuve de créativité pour être concurrentielles sur leurs coûts et ainsi faire en sorte que les consommateurs canadiens ont avantage à acheter au pays plutôt qu’ailleurs dans le monde. Une stratégie courante est d’absorber les coûts de l’expédition, mais toutes les entreprises ne peuvent se le permettre.

3 conseils pour se donner une stratégie d’expédition et de traitement des commandes concurrentielle

Les entreprises canadiennes qui vendent en ligne et s’inquiètent de cette concurrence accrue pour leurs ventes au pays doivent miser sur les ventes à l’étranger pour assurer leur croissance. Plus de 300 millions de consommateurs américains sont peut-être prêts à acheter vos produits et le nouvel accord commercial protège la stabilité du commerce nord-américain.

Si vous êtes prêts à chercher de nouveaux clients du côté des É.-U., considérez les éléments suivants pour être concurrentiel et vous donner une stratégie d’expédition et de traitement des commandes en provenance des É.-U. :

1. Abandonnez la destination unique

De nombreuses entreprises canadiennes acheminent leurs produits destinés aux États-Unis à un même endroit, par exemple Buffalo, puis laissent à FedEx ou aux services postaux américains le soin d’acheminer chaque produit à sa destination finale. Cela entraîne alors pour le client des coûts d’expédition multiples.

Une façon plus rationnelle et plus concurrentielle de fonctionner serait d’acheminer ensemble toutes les commandes provenant d’un même État. Cela permet de rationaliser les coûts d’expédition par État ou zones postales. Par exemple, il vous en coûtera peut-être 30 $ ou 40 $ de plus au départ pour expédier un lot de 500 unités destinées à la Californie dans un centre de traitement de Los Angeles plutôt qu’à Buffalo. Mais vous éviterez les coûts associés au transport de ces unités d’un bout à l’autre des États-Unis. Avoir ainsi des points de chute régionaux vous permettra peut-être de refiler à vos clients les économies que vous ferez sur les frais d’expédition. C’est la même chose pour vos activités de marketing : pour l’expédition, il est préférable d’envisager le territoire américain comme une série de marchés régionaux plutôt que comme un grand marché homogène.

2. Portez attention à la croissance de votre entreprise

Il est possible que votre entreprise de vente en ligne connaisse une croissance rapide, passant en quelques semaines de 10 commandes par jour à une cinquantaine ou même plus. La dernière chose que vous souhaitez alors est de devoir investir dans des entrepôts et embaucher et former du personnel pour traiter chaque jour le flot de commandes et être en mesure de répondre à la demande.

Envisagez plutôt de faire affaire avec des partenaires externes à qui vous confierez les éléments qui ne sont pas de vos compétences principales. C’est certainement le cas de l’expédition et du traitement des commandes. Vous pourrez alors vous concentrer sur les tâches qui font votre force, comme le développement de produits, les ventes et le marketing.

3. Trouvez les partenaires qui vous donnent un avantage

La plupart des petites et moyennes entreprises n’ont pas le volume suffisant pour obtenir des tarifs d’expédition  suffisamment avantageux pour faire profiter leurs clients d’un avantage sur le prix.

Recherchez donc des partenaires qui peuvent vous offrir des solutions créatives auxquelles votre petite ou moyenne entreprise n’aurait pas accès par elle-même. Cela peut être d’avoir accès à un tarif à l’once près plutôt qu’à la livre près, le recours à des chariots adaptés à vos processus de traitement des commandes ou encore des caractéristiques qui peuvent vous aider à réduire vos frais accessoires.

En développant la bonne stratégie pour vos expéditions, les nouveaux seuils de minimis prévus par le nouvel ACEUM pourraient constituer une bonne occasion d’affaires plutôt qu’un obstacle au développement des affaires.