Les dirigeants du Canada, des États-Unis et du Mexique ont annoncé le 30 Septembre la conclusion d’un nouvel accord trilatéral remplaçant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) vieux de 24 ans.

L’Accord États-Unis-Mexique-Canada, un « référentiel » pour les futures activités commerciales

Le marché de l’Amérique du Nord représente aujourd’hui 25 billions de dollars, soit trois fois ce qu’il valait lors de l’entrée en vigueur de l’ALENA en 1994.

La perspective assurée d’un traité qui s’appellera désormais Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) stabilisera les chaînes d’approvisionnement et servira de tremplin pour la poursuite de la croissance économique des trois pays.

« Nous sommes absolument ravis d’assister à la conclusion de cet accord », a déclaré Peter Hall, économiste en chef d’Exportation et développement Canada (EDC). « C’est une excellente nouvelle pour les exportateurs canadiens. En effet, l’existence d’un référentiel du commerce actualisé pour le XXIsiècle ne saurait que profiter aux entreprises et aux consommateurs du Canada. »

« Sans compter que la conclusion fructueuse du processus officiel de négociation atténue une forte incertitude qui n’a pas été sans inquiéter bon nombre d’entreprises canadiennes depuis un an », ajoute M. Hall.

Le nouvel accord pourrait stimuler l’investissement canadien aux États-Unis

Depuis 13 mois, les préoccupations liées à l’ALENA reviennent sans cesse dans les communications entre EDC et les entreprises canadiennes. C’est aussi un sujet qui préoccupe indéniablement les répondants du sondage sur l’indice de confiance commercial d’EDC, qui a révélé que la renégociation de l’ALENA amenait certains exportateurs canadiens à mettre leurs projets d’investissement en veilleuse.

Les exportateurs canadiens font en effet état d’une « hésitation à investir », et 6 % d’entre eux ont d’ailleurs déclaré qu’ils envisageaient de différer leurs investissements en raison de la grande incertitude entourant l’ALENA.

« Nous croyons que l’heureuse issue des pourparlers donnera une puissante impulsion à l’investissement et à l’activité économique du Canada pour les trimestres à venir », souligne l’économiste en chef.

La conclusion de l’accord commercial vient stabiliser les chaînes d’approvisionnement nord-américaines

EDC a le mandat d’aider les entreprises canadiennes de toutes tailles à investir et à croître à l’étranger. Les économies du Canada, des États-Unis et du Mexique sont étroitement liées, et malgré l’hésitation éprouvée par les investisseurs durant la renégociation, le commerce trilatéral n’a pas beaucoup ralenti.

Les entreprises canadiennes cherchent à diversifier leurs ventes internationales en tirant parti des nouveaux accords comme l’Accord économique et commercial global (AECG), avec l’Union européenne, et le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), lequel leur donne accès à 10 pays bordant l’océan Pacifique.

Parmi les pays du G7, le Canada est le seul à avoir conclu un accord de libre-échange avec tous les autres. L’AEUMC, l’AECG et le PTPGP ouvrent un marché de 1,5 milliard de consommateurs aux entreprises canadiennes.

Cela dit, les États-Unis et le Mexique s’inscrivent directement dans la chaîne d’approvisionnement nord-américaine et demeurent ainsi les principaux partenaires de ces entreprises, ici comme à l’étranger.

« La majorité des exportateurs canadiens voient toujours les États-Unis comme leur porte d’entrée sur les marchés étrangers », explique Rob Pelletier, représentant en chef d’EDC aux États-Unis. « Dans la dernière année, par contre, l’inquiétude qui a gagné l’ensemble des entreprises canadiennes trouvait écho chez mes clients, tout comme chez les associations commerciales et les partisans du libre-échange aux États-Unis. Je suis enchanté de pouvoir restaurer et renforcer le dialogue avec nos grands partenaires américains pour aider les entreprises canadiennes à prospérer. »

« Alors qu’EDC aide les entreprises canadiennes à multiplier leurs ventes et leurs investissements aux États-Unis et ailleurs, l’AEUMC aura l’effet de calmer les incertitudes des gens d’ici comme de nos voisins du Sud en ce qui concerne l’avenir », ajoute M. Pelletier.

Quant à EDC, elle a maintenu et même renforcé cette année une présence régionale distincte aux États-Unis et au Mexique, deux marchés de premier plan pour le Canada.

« Lors de la renégociation et de la période d’incertitude qui en a découlé, beaucoup d’entreprises mexicaines ont pris conscience de l’importance des fournisseurs canadiens dans leur stratégie commerciale », indique Arturo Garduno, représentant en chef d’EDC au Mexique. « Non seulement la signature de cet accord vient solidifier cette chaîne d’approvisionnement fort dynamique, mais elle nous aidera aussi à exploiter les débouchés à venir. »