Ces derniers temps, plusieurs dirigeants d’entreprise m’ont parlé de leur grand désir de faire augmenter leurs ventes en 2018. Ma réponse? La conjoncture n’a jamais été aussi bonne pour les producteurs agroalimentaires canadiens qui souhaitent se lancer sur le marché de l’Union européenne (UE) ou y accroître leurs activités. En effet, en septembre dernier, la mise en œuvre provisoire de l’Accord économique et commercial global Canada-Union européenne (AECG) a ouvert la voie à de nouveaux débouchés d’envergure dans pratiquement tous les secteurs de l’économie canadienne – et les produits alimentaires canadiens en font saliver plus d’un.

L’accord, une fois pleinement appliqué, aura éliminé les droits de douane de l’UE pour presque 94 % des produits agroalimentaires canadiens. Or, en 2016, les exportations alimentaires et agroalimentaires canadiennes destinées à l’UE s’élevaient déjà à 3,5 milliards de dollars. Le quatrième marché d’exportation du Canada recèle maintenant un potentiel immense pour ses exportateurs de produits agricoles et alimentaires, qui pourraient y ouvrir une plus grande brèche encore, selon l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire (ACCA).

Votre entreprise peut être plus concurrentielle grâce à l’AECG

En un mot, les secteurs agricole et agroalimentaire canadiens jouiront d’un net avantage par rapport à leurs concurrents étrangers qui ne disposent pas d’un accord de libre-échange. L’AECG favorisera la concurrence, permettra aux exportateurs canadiens d’accroître leur efficience et les exonèrera des droits de douane sur un marché de 510 millions de consommateurs, dont le PIB totalise plus de 22 billions de dollars.

La réduction des obstacles au commerce et l’accès simplifié au marché de l’UE permettront, surtout aux PME canadiennes, d’être sur un pied d’égalité avec les producteurs locaux. De plus, pour la première fois dans le cadre d’un accord de libre-échange, les produits canadiens seront testés et certifiés dans leur pays d’origine et n’auront pas à être recertifiés dans l’UE.

Les exportations agricoles canadiennes, prometteuses et en plein essor

Dans l’ensemble, l’AECG évoque des chiffres imposants. Selon l’ACCA, l’accord pourrait en effet faire croître les exportations canadiennes annuelles de 1,5 milliard de dollars, dont 600 millions pour le bœuf, 400 millions pour le porc, 100 millions pour les céréales et oléagineux, 100 millions pour les produits contenant du sucre et 300 millions pour les produits transformés, les fruits et les légumes.

D’ailleurs, plus de 90 % des agriculteurs canadiens et quelque 40 % du secteur de la transformation des aliments dépendent des exportations. Ces dix dernières années, les exportations agricoles et agroalimentaires ont augmenté de 77 % pour atteindre plus de 56 milliards de dollars, et représentent 11 % des biens du PIB et presque 10 % des exportations totales de marchandises. Le secteur de la transformation des aliments est de loin le plus important employeur du secteur secondaire au Canada, représentant plus de 250 000 emplois au pays.

Du point de vue de la valeur, les principaux produits agricoles et agroalimentaires canadiens destinés à l’UE sont les fèves de soya, les fruits de mer, le blé et le canola.

Comment exporter des produits alimentaires en Europe

Certes, l’AECG éliminera la plupart des droits de douane et donnera aux exportateurs canadiens un accès aux marchés de l’UE, mais vous devrez tout de même satisfaire à toutes les règles d’origine ainsi qu’aux exigences réglementaires et sanitaires de l’UE.

Par exemple :

  • Les produits tels que viandes, fruits, légumes et produits de l’érable destinés à l’exportation doivent être transformés dans une usine inscrite auprès de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
  • La viande et les produits dérivés, comme le porc, le bœuf et la nourriture pour animaux, doivent être transformés dans une usine approuvée par l’UE.
  • Les produits doivent respecter les exigences d’étiquetage de l’UE, notamment à l’égard de la taille de la police et de la mention des ingrédients génétiquement modifiés et des renseignements nutritionnels.
  • À l’expédition, les produits doivent être assortis d’un certificat d’exportation ou d’un certificat de santé de l’ACIA.

Pour en savoir plus sur les règles et les exigences propres à un produit, consultez le site de l’ACIA et de la Commission européenne.

Si vous êtes dans le biologique, sachez qu’un nouveau système de certification électronique a été mis en place en octobre dernier pour resserrer la surveillance des importations dans ce domaine et réduire les fraudes en améliorant la traçabilité. C’est donc dans le « système électronique expert de contrôle des échanges » (Trade Control & Expert System [TRACES]), qui gère les mouvements des produits alimentaires dans l’UE, que les exportateurs doivent maintenant inscrire leurs certificats d’importation.

En outre, n’oubliez pas que certains tarifs douaniers peuvent toujours s’appliquer à vos exportations vers l’UE. Pour vous renseigner à ce sujet, consultez Info-Tarif Canada, qui indique gratuitement aux exportateurs canadiens les tarifs applicables à tel ou tel produit sur un marché étranger. Cette ressource porte principalement sur les pays avec lesquels le Canada a conclu un accord de libre-échange (ALE).

Vous pouvez également consulter le guide par étapes de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, un outil utile sur l’exportation d’aliments en Europe qui explique notamment les règlements en vigueur. De plus, Exportation et développement Canada et le Service des délégués commerciaux du Canada disposent, partout dans l’UE, de représentants qui peuvent vous simplifier la tâche en vous offrant conseils d’expert et encadrement.

En conclusion, si l’idée d’accroître vos ventes vous met l’eau à la bouche, tournez-vous vers l’UE. Bon appétit!