Si l’année 2017 s’annonce difficile pour le commerce mondial, il y a tout de même lieu d’être optimiste.
Dans cet blogue :
J’ai choisi de qualifier l’année 2017 d’« importante », car elle est caractérisée à la fois par des risques, des débouchés et des conjectures.
Pourquoi? Parce que toutes les activités de commerce mondial renvoient au débat entourant la structure du commerce international, un débat on ne peut plus important. Nous croyons donc que ce sera une année extrêmement importante, car elle aura des répercussions sur chaque région, chaque pays et, à notre avis, chaque entreprise dans le monde. Nous irions même jusqu’à dire qu’elle influencera chaque être humain.
Cette année, l’appareil économique que nous connaissons aujourd’hui pourrait être entièrement démantelé, ce qui remettrait en question bon nombre des avantages obtenus depuis l’après-guerre.
Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi cette question fait l’objet d’un débat. En effet, les économistes à la tête de grandes sociétés — ceux qui ont vu les avantages de la mondialisation — se demandent pourquoi une faible majorité dans certains grands pays commerçants vote contre le commerce.
Il se trouve qu’une grande proportion de gens sont frustrés parce que la croissance anémique de l’après-récession ne les a pas avantagés personnellement. Certains ont perdu leur emploi quelque temps avant leur retraite ou à mi-chemin dans leur carrière, et d’autres — la génération Y — attendent depuis le léger redressement économique de 2010 de décrocher de bons emplois afin de rembourser leurs prêts étudiants.
Voilà ce qui a mené à la vague populiste et protectionniste du mouvement anticommerce qui a cours aujourd’hui. Mais la résiliation de l’ALENA, par exemple, ne serait pas sans conséquence. Ce serait l’équivalent d’une augmentation de 3,5 à 4 % des tarifs sur les biens et services envoyés aux États-Unis – une mesure assez importante pour plonger le Canada en récession. Or, il n’est pas seulement question de mettre fin à des accords commerciaux. Il s’agirait, par exemple, de droits s’élevant à 20 %. Un changement de cette ampleur éliminerait 6 à 8 % de nos revenus, ce qui entraînerait la panique. Les effets se feraient d’ailleurs encore plus sentir au Mexique.
Nous avons beau analyser les conséquences négatives sur les pays et les entreprises concernés, nous offusquer et chercher à nous mobiliser, mais sommes-nous réellement entendus par les détracteurs? Ceux-ci devraient s’interroger sur les effets que l’abolition de la mondialisation aurait sur eux. En effet, s’il ne s’agit pas d’un jeu à somme nulle, ils pourraient subir de lourdes conséquences. La mondialisation est comme une série de gratte-ciel dans un milieu urbain dense. Si on y lance un boulet de démolition, il ne détruira pas seulement un édifice : c’est tout le quartier qui en pâtira.
Il suffit d’imaginer les conséquences possibles du démantèlement de la mondialisation sur l’économie des États-Unis, par exemple, pour mieux comprendre la logique. Les exportations américaines au Mexique soutiennent 1,2 million d’emplois aux États-Unis, tandis que les exportations américaines au Canada en soutiennent 1,7 million. Quelque 600 000 autres emplois aux États-Unis ont été créés grâce à des investissements canadiens dans ce pays.
En plus des emplois qui seraient éliminés aux États-Unis, les coûts augmenteraient. Rappelons en effet que la mondialisation aide à maintenir de faibles coûts. Si l’on hausse les tarifs sur les biens chinois entrant en Amérique, le coût de ces derniers augmentera considérablement. Et si les États-Unis lancent une première attaque dans la guerre du commerce, cela ne s’arrêtera pas là : il y aura des représailles de ses partenaires commerciaux partout dans le monde.
Pour connaître les autres raisons de demeurer optimiste – au nombre de cinq – et savoir pourquoi nous prévoyons une croissance de 6 % dans les exportations canadiennes cette année, regardez l’enregistrement de notre séminaire Web Parlons exportations!
Nous répondons également à toutes les questions qui nous ont été envoyées par des entreprises canadiennes sur le sujet.