Nulle part ailleurs le besoin d’une révolution n’est plus criant que du côté de la nécessaire réduction collective des émissions de gaz à effet de serre, qui sont la cause des changements climatiques partout sur la planète. Nous devons aussi instaurer urgemment une meilleure gestion de nos ressources naturelles. Et c’est là que résident les occasions pour l’industrie des écotechnologies : elle peut tout aussi bien offrir des solutions pour répondre à ces enjeux que créer des processus novateurs qui respectent davantage l’environnement.

Cette année, le thème du forum semestriel Globe – qui se tiendra à Vancouver du 14 au 16 mars avec pour objectif d’accélérer la transition mondiale vers une économie propre et durable – est la révolution. Dans cet esprit, l’heure est venue de s’interroger sur la place des entreprises d’écotechnologies canadiennes dans cette période de mutation. Subissent-elles les contrecoups des transformations sur leurs marchés? Sont-elles à l’origine de ces changements ou doivent-elles résoudre les problèmes qu’ils posent? La compréhension de ce rôle devrait être au cœur de leur stratégie. Une fois qu’elles auront mené cette réflexion, elles pourront clarifier leur proposition de valeur auprès des investisseurs, des partenaires, des acteurs du secteur financier et des acheteurs. À Exportation et développement Canada (EDC), nous connaissons bien les technologies perturbatrices et nous voulons continuer à offrir nos solutions de financement et nos produits du savoir aux entreprises pour les aider à relever ces défis.

Après tout, le changement se produit à la vitesse de l’éclair. Les méthodes de production et d’acheminement de l’énergie évoluent, tout comme nos modes de déplacement d’un point A à un point B. Nous sommes aussi témoins de profonds bouleversements dans l’agriculture et le conditionnement des aliments, la fabrication des produits et la transformation des déchets.

Les véhicules électriques et les nouvelles solutions de transport, dont la popularité est croissante, sont un parfait exemple de technologie perturbatrice. Les voitures électriques ou autonomes et le transport partagé sont régulièrement mentionnés dans les grands médias. Les gens se détournent progressivement des automobiles à essence au profit de celles alimentées par l’électricité, et certains renoncent même totalement à l’idée de posséder une voiture. Des études révèlent ainsi que le modèle du ménage possédant deux voitures tombe en désuétude. Dans un rapport, KPMG a prédit que d’ici 2039, moins de la moitié des foyers américains posséderont plus d’un véhicule, et il y a fort à parier que ces automobiles ne rouleront pas au carburant. La Californie a pris des mesures pour supprimer les voitures à essence de ses routes et plusieurs pays d’Europe ont annoncé des interdictions à court terme. Les Pays-Bas (2025), la Norvège et l’Inde (2030), le Royaume-Uni et la France (2040) ont rejoint le mouvement, tout comme des villes telles que Vancouver, Copenhague et Barcelone, qui entendent bannir les véhicules alimentés à l’essence et au diesel d’ici 2030.

Les véhicules électriques sont une révolution

Pour favoriser l’essor de ces véhicules, de grands changements sont déjà en cours. Les Canadiens mettent sur pied des réseaux de stations de recharge, changent la façon de planifier leurs déplacements et trouvent de nouvelles façons de produire de l’électricité à domicile. Les véhicules autonomes et partagés bouleverseront encore davantage le secteur des transports en remettant en cause l’attachement profond qui nous lie depuis un siècle à l’idée de posséder une voiture.

Si l’on s’intéresse aux véhicules à essence, même des industries établies comme celles de l’exploitation pétrolière et minière connaissent leurs propres révolutions. Confrontées à l’imminence de la tarification du carbone et à l’intensification attendue de la divulgation environnementale, les entreprises de ces secteurs cherchent à faire des choix responsables pour rendre leurs activités écologiquement durables. En bref, elles auront besoin d’écotechnologies pour y parvenir.

Si une entreprise d’écotechnologie a une solution pour les aider à s’attaquer à un problème ou à un défi, vous pouvez donc être sûr qu’elles la prendront en considération. À EDC, nous en sommes convaincus et nous nous sommes concentrés, ces dernières années, sur la mise en relation d’entreprises d’écotechnologies canadiennes innovantes avec de grands groupes internationaux dans le domaine de l’exploitation minière et du pétrole et du gaz. Les membres de notre Équipe de commerce international spécialisés dans l’exploitation minière ont notamment contribué au repérage d’entreprises répondant aux défis de l’industrie, et les ont aidées à aller à la rencontre de potentiels clients lors du salon des acteurs miniers organisé par l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs du Canada, dont la dernière édition a eu lieu à Toronto la semaine passée.

Le rôle des entreprises d’écotechnologies canadiennes pour favoriser le changement

Les entreprises d’écotechnologies canadiennes sont-elles prêtes à saisir ces occasions? Le Canada ne manque certainement pas de talent, avec un secteur des technologies propres reconnu dans le monde entier qui compte 13 des 100 entreprises les plus importantes du domaine, si l’on en croit le récent sondage Global Cleantech 100. Le Canada se targue aussi d’un écosystème de recherche qui s’est classé en tête des pays du G20. Et pourtant, à l’heure actuelle, le pays détient moins de 2 % du marché mondial des écotechnologies. La grande question est donc : pourquoi?

Il semble que le Canada ait en main toutes les clés du succès, mais à une époque où les organisations concilient leur volonté de rendre le monde plus écologique et plus propre avec la nécessité de survivre et de prospérer économiquement, certaines entreprises du secteur luttent pour rester en course. Comment peuvent-elles allier au mieux leurs activités de recherche et développement avant-gardistes, grâce auxquelles elles trouvent de nouvelles applications pour leurs technologies, à la commercialisation de produits rentables? Ou, pour faire court, comment peuvent-elles continuer à innover tout en composant avec des impératifs de gestion quotidiens qui les contraignent à vendre encore et toujours plus?

Les entreprises d’écotechnologies qui font affaire avec EDC nous ont fait part de ces défis et de la pression qu’ils entraînent. Elles ont aussi clairement manifesté le besoin de recevoir du capital pour être capables de vendre leurs produits et services, tout en visant la durabilité et en restant à la pointe de la recherche et du développement. Pour répondre à ces attentes, nous avons contribué au fonds de roulement d’exportateurs détenant des contrats, même lorsqu’ils se trouvaient au début de la phase de commercialisation, et nous avons procédé rapidement, car nous savons que le temps est compté dans le secteur.

Aider les entreprises d’écotechnologies à exporter?

Les exportateurs canadiens de technologies propres savent que leur secteur est exigeant. Et s’ils sont conscients que les exportations seront essentielles à leur réussite, ils manquent de temps pour s’informer sur les marchés. C’est là qu’EDC intervient, en partenariat avec le Service des délégués commerciaux (SDC). Nos représentations à l’étranger travaillent avec le SDC pour fournir des renseignements aux entrepreneurs et les mettre en relation avec de potentiels clients afin de les aider à mieux saisir les occasions à l’étranger. Cette collaboration étroite permet aux entreprises de percer plus rapidement les marchés.

EDC est le premier financeur canadien des entreprises d’écotechnologies : nous faisons de leur succès une priorité depuis 2012, et nous avons nous-mêmes connu notre propre révolution interne pour mieux satisfaire leurs besoins. Nous savons que le monde change rapidement et que cela crée des défis et des possibilités uniques. C’est pourquoi nous nous sommes donné pour mission de bâtir les entreprises et les sous-secteurs de demain. Nous croyons fermement qu’ils seront décisifs pour la prospérité future du Canada.

Vous l’aurez compris, nous sommes au service de la croissance des entreprises d’écotechnologies. Nous connaissons les risques qui accompagnent une période de profonds bouleversements, alors si vous avez de l’ambition, nous sommes prêts à vous aider.

Lynn Côté est responsable des technologies propres pour Exportation et développement Canada, l’organisme de crédit à l’exportation du Canada. EDC et ses partenaires de BDC, de TDDC, du SDC et de la CCC seront présents au kiosque 714 lors du Globe. N’hésitez pas à venir nous rencontrer.