Trois hommes portant casque et veste, et se tenant près d’un véhicule, regardent une tablette. Derrière eux, un tracteur vert.

Gagner la confiance des entreprises autochtones

Le Canada compte plus de 50 000 entreprises détenues par des Autochtones, c’est-à-dire des membres des Premières Nations, des Métis ou des Inuits. Cette communauté d’entreprises forte et dynamique apporte annuellement 48,9 milliards de dollars à l’économie canadienne (recensement du Canada de 2020).

Selon l’Indigenomics Institute, ce chiffre pourrait grimper à 100 milliards de dollars si les gouvernements et les sociétés mettaient en œuvre des politiques et pratiques d’affaires plus inclusives visant à favoriser la participation des entreprises autochtones.

Les peuples autochtones (le segment démographique affichant la plus forte croissance au pays) font travailler beaucoup de non-autochtones et offrent des emplois partout au Canada.

La prospérité et la santé futures du Canada dépendent de la participation pleine et égale de tous.

Todd Evans  —  responsable national du commerce inclusif, Entreprises exportatrices dirigées par des AutochtonesEDC

« La croissance de l’économie autochtone favorise la croissance de l’économie canadienne », fait valoir Todd Evans, responsable national du commerce inclusif, Entreprises exportatrices dirigées par des Autochtones à Exportation et développement Canada (EDC). « La prospérité et la santé futures du Canada dépendent de la participation pleine et égale de tous. » 

Quelques chiffres

Plus de 50 000 entreprises détenues par des Autochtones au Canada

50 G$ de contribution des entreprises autochtones à l’économie canadienne

1,4 % des PME canadiennes sont détenues majoritairement par des Autochtones

65 %  des entrepreneurs autochtones dépendent de leurs économies personnelles pour démarrer leur entreprise

19 % des entrepreneurs autochtones comptent sur le crédit et les prêts bancaires pour démarrer leur entreprise 

Se préparer au commerce mondial

Aujourd’hui, les entrepreneurs et les communautés autochtones se tournent vers le commerce international pour faire croître leurs entreprises et atteindre la souveraineté financière. 

C’est tout naturel, fait remarquer Todd Evans. Les peuples autochtones ont commencé à faire du commerce bien longtemps avant l’arrivée des premiers colons européens.

Les entrepreneurs autochtones placent leur culture et leurs valeurs au cœur de leurs activités. Ils créent ainsi une forte image de marque qui se distingue sur le marché mondial.

Todd Evans  —  responsable national du commerce inclusif, Entreprises exportatrices dirigées par des AutochtonesEDC

« Le commerce a prospéré partout en Amérique du Nord, et cet esprit entrepreneurial est encore bien vivant aujourd’hui », ajoute-t-il. La majorité des entreprises autochtones sont de petite taille, souvent en raison de difficultés liées à la croissance ou parce qu’elles sont encore jeunes.

« L’entrepreneuriat autochtone est florissant, surtout parmi les jeunes, souligne Todd Evans. Les entrepreneurs autochtones placent leur culture et leurs valeurs au cœur de leurs activités. Ils créent ainsi une forte image de marque qui se distingue sur le marché mondial. »

D’importants débouchés, tant au pays qu’à l’étranger, s’offrent aux entreprises autochtones qui se répartissent dans divers secteurs d’activité : exploitation minière traditionnelle, ressources et produits de la mer, services de technologies de pointe, hébergement, produits de santé et de beauté. Beaucoup exportent directement sur les marchés mondiaux, tandis que d’autres sont des exportateurs indirects qui fournissent à d’autres entreprises les matériaux nécessaires à la fabrication des produits d’exportation.

A man in a checkered shirt is working at a desk on a tablet.

Principaux défis

Pour réaliser les pleines retombées socioéconomiques et environnementales ainsi que les autres avantages d’une communauté d’affaires autochtone florissante, il faut surmonter certains défis.

« Cette communauté d’affaires est déjà économiquement désavantagée; les entreprises autochtones vivent également des difficultés particulières qui limitent leur croissance ou nuisent à la vente de leurs biens et services à l’étranger », explique Todd Evans.

1. Accès limité à un fonds de roulement. C’est là le principal problème de la plupart des entreprises autochtones, pour plusieurs raisons :

  • Beaucoup n’ont pas de relations avec les banques traditionnelles. C’est pourquoi, dans le cadre de son plan en faveur des entreprises autochtones, EDC s’emploie à faciliter l’établissement de liens entre les institutions financières et les entreprises autochtones.
  • Elles font souvent l’objet de préjugés, étant considérées comme plus « à risque » en raison d’antécédents historiques. Le taux d’approbation des prêts se situe à environ 90 % pour les entreprises canadiennes contre 58 % pour les entreprises autochtones.
  • Souvent, elles n’ont pas le nantissement nécessaire à l’obtention d’un prêt ou d’une marge de crédit opérationnelle.
  • Même s’ils ont des actifs, les utiliser pour obtenir un prêt n’est souvent pas une option pour les entrepreneurs autochtones vivant dans les réserves en raison des restrictions prévues à la Loi sur les Indiens.

2. Éloignement des communautés. Qu’elles se trouvent dans le Nord de l’Ontario, au Nunavut, au Labrador ou dans les Territoires du Nord-Ouest, les entreprises des régions éloignées rencontrent divers obstacles : 

  • Expédition de produits. La logistique du transport est complexe quand il n’y a pas de routes ni d’aéroports à proximité.
  • Connexion à Internet. Sans service fiable, ou sans service du tout, il n’est pas facile de communiquer avec les clients, les fournisseurs et les institutions financières.

3. Accès aux ressources. La main-d’œuvre qualifiée, les fournisseurs locaux et l’aide stratégique et financière sont difficilement accessibles. Les banques sont moins présentes en milieu rural ou éloigné, ce qui limite l’accès au financement et aux conseils financiers.

La réconciliation ne sera possible que lorsque nous pourrons parler d’une économie dynamique, d’autosuffisance économique et d’égalité socioéconomique pour les Autochtones.

Todd Evans  —  responsable national du commerce inclusif, Entreprises exportatrices dirigées par des AutochtonesEDC

4. Statut socioéconomique. Les populations autochtones sont moins scolarisées que la moyenne au pays; seulement un faible pourcentage détient un diplôme universitaire. Autres facteurs :

  • Taux d’incarcération élevé. Au Canada, les Autochtones représentent plus de 30 % de la population carcérale fédérale. De toutes les femmes incarcérées dans des établissements fédéraux, 50 % sont autochtones.
  • Moyens limités. En moyenne, les entreprises autochtones disposent de moins de ressources financières et ont moins d’actifs pouvant servir au nantissement que les autres entreprises. Il est donc d’autant plus difficile pour un Autochtone d’avoir accès au capital nécessaire pour faire croître et soutenir son entreprise.

EDC a pour but d’être un partenaire de confiance

Le travail de Todd Evans à EDC consiste entre autres à participer à l’élaboration et au soutien d’une stratégie visant à bien servir le marché autochtone.

« Il faut d’abord établir des relations et un lien de confiance entre les communautés autochtones, les entreprises canadiennes, les institutions financières et le gouvernement, ce qui prend du temps et de la patience étant donné les dommages du passé. La réconciliation ne sera possible que lorsque nous pourrons parler d’une économie dynamique, d’autosuffisance économique et d’égalité socioéconomique pour les Autochtones », explique-t-il.

La réconciliation est bonne pour les affaires

Dans le but de devenir un partenaire de confiance, EDC a mis en œuvre différentes initiatives visant à resserrer ses liens avec la communauté d’affaires autochtone. 

« À EDC, nous adoptons une optique de nation à nation et nous tendons la main aux entrepreneurs autochtones pour leur faire savoir que nous sommes leur partenaire et que nous sommes là pour les aider à faire croître leur entreprise. Nous sommes aussi en rapport avec d’autres partenaires, comme les institutions financières, pour mieux comprendre les besoins et les difficultés de cette communauté d’affaires », explique Todd Evans.

En tant que société d’État, EDC a un rôle actif à jouer dans la réconciliation. C’est en élaborant des solutions financières innovantes et en faisant preuve de souplesse auprès des communautés, des partenaires et des entreprises autochtones qu’EDC joue ce rôle.

Si vous détenez une entreprise autochtone, sachez que vous avez à votre disposition tout un écosystème de soutien. En collaborant avec nous, vous pouvez établir des liens avec les partenaires et les conseillers en commerce de notre réseau mondial ainsi qu’avec d’autres entreprises autochtones, des associations et des institutions financières.

Todd Evans  —  responsable national du commerce inclusif, Entreprises exportatrices dirigées par des AutochtonesEDC

De 2020 à juin 2023, EDC a facilité les activités de 329 entreprises autochtones, pour un total de 425 millions de dollars (au moyen de prêts directs, de garanties de prêt et d’assurances crédit).

« Si vous détenez une entreprise autochtone, sachez que vous avez à votre disposition tout un écosystème de soutien. En collaborant avec nous, vous pouvez établir des liens avec les partenaires et les conseillers en commerce de notre réseau international ainsi qu’avec d’autres entreprises autochtones, des associations et des institutions financières. EDC peut en outre offrir à votre banque les garanties nécessaires à l’obtention du financement dont vous avez besoin. »

La société d’État s’emploie aussi à soutenir les nouvelles initiatives en faveur de la réconciliation, notamment :

  • Le rapport de 2015 de la Commission de vérité et réconciliation et ses 94 appels à l’action. Ceux-ci comprennent des conseils sur les obligations des entreprises dans le but de promouvoir la réconciliation par l’entremise de la participation des Autochtones, les investissements communautaires, la diversité dans le milieu de travail et la sensibilisation des employés.
  • Lancée en 2022, la Stratégie économique nationale pour les autochtones au Canada est un projet évolutif élaboré par plus de 20 organisations autochtones. Les 107 appels à la prospérité économique offrent un plan directeur et un plan d’action pour parvenir à l’inclusion des peuples autochtones dans l’économie canadienne. Ils s’adressent aussi bien aux entreprises et aux communautés autochtones qu’à tous les ordres de gouvernement et au milieu des affaires du Canada, y compris les entreprises de toute taille, de même que les organisations et les institutions non autochtones.
  • Le fonds de croissance autochtone de 150 millions de dollars est géré par l’Association nationale des sociétés autochtones de financement, un partenaire d’EDC. Dans le cadre de ce programme, EDC a pour rôle de soutenir des institutions financières autochtones locales pour que les entreprises autochtones puissent accéder plus facilement aux sommes nécessaires à leur croissance.

La stratégie de commerce inclusif d’EDC 2023

EDC poursuit ses propres initiatives en faveur de la prospérité et de la croissance des entreprises autochtones sur les marchés internationaux. Souscrivant au principe de commerce inclusif, EDC a lancé en 2019 une stratégie pour accélérer le développement des entreprises autochtones sur les marchés étrangers. Depuis, EDC a conclu d’importants partenariats avec des Autochtones et augmenté son goût du risque et sa volonté de faciliter le crédit.

A man in a hard hat and vest is walking in a field, with tractors behind him clearing trees.


En 2021, EDC s’est engagée à fournir du financement par actions à hauteur de 200 millions de dollars en plus d’établir de nouvelles cibles pour créer de nouveaux débouchés pour les entreprises exportatrices détenues ou dirigées par des femmes, des Autochtones ou les membres de minorités. EDC s’attaque ainsi à l’un des principaux obstacles à la croissance : le manque d’accès équitable au capital.

En 2023, les cibles d’EDC pour les entreprises autochtones comprennent :  

  • Porter à 400 le nombre de clients autochtones servis (comparativement à 77 en 2020).
  • Faire passer à 650 millions de dollars le total des activités commerciales autochtones facilitées (comparativement à 119,3 millions de dollars en 2020).

Une bonne stratégie tout au long de l’année

« Les actions permanentes et les stratégies d’EDC ont été les premières étapes de la création d’un environnement commercial inclusif. Mais il reste encore beaucoup à faire pour éliminer les obstacles et combler les écarts financiers auxquels doivent faire face les entreprises et les entrepreneurs autochtones », souligne Todd Evans.

Il invite toutes les entreprises du Canada à profiter de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour réfléchir à l’héritage tragique des pensionnats et aux répercussions qui se font encore sentir aujourd’hui, et à profiter de la Journée nationale des peuples autochtones et du Mois national de l’histoire autochtone pour se familiariser avec la culture autochtone et la célébrer.

« Poursuivons ces actions et allons plus loin. Collaborer avec les communautés et les entreprises autochtones – en tant que client, facilitateur sur des chaînes d’approvisionnement ou institution financière –, c’est bon pour les affaires, tout au long de l’année », conclut Todd Evans.

     

   

                                               

Date de modification : 2023-08-01