Bien souvent, les gens me lancent un drôle de regard lorsqu’ils apprennent que je viens de MaRS, à moins bien sûr qu’ils connaissent le centre d’innovation torontois au service de plus de 1 400 entreprises en démarrage partout au Canada. En 2017 seulement, le centre a participé à la création de près de 13 000 emplois grâce aux projets qu’il a rendus possibles. D’ailleurs, les sociétés aidées par MaRS ont apporté 11,6 milliards de dollars au PIB canadien.

En 2005, nous avons choisi l’acronyme « MaRS » en l’honneur de notre secteur d’activité de l’époque, c’est-à-dire la médecine et les sciences connexes (Medical and Related Sciences). Notre champ d’expertise s’est depuis élargi, tout comme notre nom : MaRS Discovery District. Nous prêtons main-forte à toutes les jeunes entreprises technologiques, en particulier celles dans les secteurs des technologies propres, de la santé, des technologies financières et des logiciels d’entreprise. Nous faisons affaire avec les nouvelles pousses les plus prometteuses du Canada afin de les aider à prendre de l’expansion, à créer des emplois et à trouver des solutions aux défis d’aujourd’hui et de demain. 

Qu’est-ce qu’une entreprise « en démarrage »?

Le terme « en démarrage » a de nombreuses définitions. Pour bien des gens, il évoque l’idée d’un bureau de fortune dans un sous-sol ou un garage. Pour nous, il englobe toutes les entreprises n’ayant pas encore effectué leur premier appel public à l’épargne, même si elles en sont à leur quinzième année d’activité ou génèrent un revenu de plus de 500 millions de dollars chaque année. En fait, près de la moitié de nos entreprises en démarrage génèrent des revenus récurrents de plus de un million de dollars, et les 100 entreprises les plus rentables frôlent le milliard de dollars. Peu importe si ces entreprises sont en phase de démarrage, de croissance ou d’expansion, nous leur fournissons des conseils, un accès aux talents, ainsi que des mises en relation avec des investisseurs et des partenaires.

L’effet techno

Et tant qu’à parler de définitions, profitons-en pour désembrouiller le terme « technologie ». La plupart du temps, on pense à Facebook, Google et compagnie. Or, s’il est vrai que la technologie est généralement verticale, elle s’étend également à l’horizontale sur une large frange de secteurs. Que ce soit dans la fabrication de pointe, l’environnement, l’agriculture et l’aquaculture, la santé ou les finances, il y a de fortes chances que la technologie y joue un rôle essentiel. En réalité, la technologie fait souvent office de catalyseur de la croissance dans les grands axes verticaux.

À la conquête du monde

L’une de mes responsabilités au centre MaRS, c’est d’aider les entreprises plus avancées à explorer de nouveaux débouchés pour trouver des clients. Nous les aidons à déterminer où concentrer leurs efforts afin qu’elles se choisissent un marché pilote, qui doit être comparable aux marchés sur lesquels elles désirent prendre de l’expansion. En gros, ce marché les aidera dans toutes leurs décisions par la suite.

Notre définition du commerce international exclut toutefois les États-Unis. Pour la majorité des jeunes entreprises canadiennes, il n’est pas bien difficile de faire le saut au sud de la frontière. Se lancer à l’étranger signifie partir à la conquête de l’Europe, de l’Asie-Pacifique ou de l’Amérique latine, soit des marchés internationaux où il est particulièrement important de mesurer la concurrence. Bien souvent, les entreprises que nous épaulons accouchent de technologies de pointe difficilement comparables, mais il y a toujours un concurrent, quelque part, qui propose une solution similaire et s’intéresse à la même part du gâteau.

Nous aidons les jeunes entreprises à évaluer la concurrence en leur donnant un coup de main pour répondre aux questions fondamentales suivantes :

  • Qui sont leurs clients?
  • Comment sont-elles positionnées?
  • Quelle est la qualité de leur produit?
  • Le marché est-il en pleine croissance? La mainmise des concurrents est-elle quantifiable?
  • La demande de votre produit ou service est-elle croissante, ou devrez-vous tirer la couverte à vous?

Quatre outils pour mesurer la concurrence internationale

Il existe plusieurs façons de découvrir qui sont ses concurrents sur les marchés internationaux. Attention, toutefois : ces ressources sont parfois dispendieuses, mais les membres de MaRS ont accès à tous ces outils sans qu’il en coûte rien! Notez également que l’Ontario compte 16 autres centres régionaux d’innovation financés par le ministère provincial du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce. L’adhésion à l’un de ces centres vous donne généralement accès gratuitement à ces outils incroyables.

Gardez en tête qu’il n’est pas question ici d’une simple recherche Google. Il s’agit de bases de données personnalisées, exclusives et de calibre mondial recelant des renseignements colligés par des experts des quatre coins du monde.

  1.   Crunchbase : Une plateforme de recherche pour trouver de nouveaux clients, des investissements, des investisseurs et des études de marché.
  2.   IBISWorld : Un accélérateur de prise de décisions basé sur des renseignements et des analyses sur des milliers de secteurs mondiaux.
  3.   Gartner : Un service proposant la base de données technologiques la plus reconnue au monde ainsi que des renseignements, des conseils stratégiques et des outils pratiques pour mener à bien vos priorités absolues.
  4.   PitchBook : Un outil de recherche et d’analyse d’entreprises, de transactions, de fonds, d’investisseurs et de fournisseurs de service couvrant tout le cycle de vie des investissements privés.

MaRS propose une sélection de ressources gratuites pour vous aider à recenser la concurrence, comme un cours en ligne gratuit intitulé Introduction to Market Sizing.

L’importance d’innover

Voici mon conseil aux entreprises canadiennes qui désirent se lancer à l’étranger : n’ayez pas peur d’innover. L’innovation, ce n’est pas une activité commerciale, c’est un état d’esprit. Elle doit être le cœur de votre entreprise dès le départ et faire avancer l’organisation tout au long de ses différentes phases.

Vous pouvez stimuler l’innovation d’une foule de façons. Tout commence par les leçons tirées de vos activités sur le marché local, qui sont ensuite bonifiées par votre expérience sur les marchés internationaux. Ajoutons que les entreprises canadiennes bénéficient d’une longueur d’avance sur les autres entreprises pour la simple et bonne raison que nous évoluons sur un marché bilingue. La diversité de pensée, de culture, d’expérience et bien sûr de langue se traduit par des solutions humaines ayant une application générale et concrète; l’innovation c’est bien beau, mais ce n’est pas une fin en soi. 

Et n’oubliez pas ce que nous enseignaient le lièvre et la tortue : bien souvent, c’est en y allant petit à petit que nous pourrons parcourir de grandes distances et nous tailler une place sur les marchés internationaux.

Vous aimeriez en savoir plus sur le partenariat unissant MaRS et EDC? Nous offrons aux entreprises canadiennes qui ont le potentiel de briller à l’international dans le domaine des sciences et des technologies une gamme de solutions internationales pour les aider à concrétiser leurs débouchés et à étendre leurs activités à l’étranger. Pour découvrir les avantages de ces solutions, consultez notre nouveau guide consacré au Royaume-Uni.