
À l’aube de cette nouvelle ère pour le commerce international, la Corée du Sud, également connue sous le nom de « pays du matin calme », offre une bouffée d’air frais aux exportateurs canadiens désireux d’explorer de nouvelles perspectives commerciales.
L’année 2025 marque les dix ans de l’Accord de libre-échange Canada-Corée. Depuis l’entrée en vigueur de cette entente, 93 % des exportations canadiennes ont bénéficié d’un accès en franchise de droits à la Corée du Sud, et cet accès devrait s’étendre à la quasi-totalité des exportations d’ici 2032. Il s’agit là d’une preuve de la solide relation économique qu’entretient le Canada avec ce pays.
En dépit d’une diminution globale des exportations canadiennes vers la région indopacifique en 2024, celles à destination de la Corée du Sud ont connu une hausse de près de 10 %, tandis que les importations ont grimpé de plus de 30 %. Ces excellents résultats ont contribué à l’augmentation spectaculaire de 60 % des exportations Canada-Corée du Sud depuis 2020. Le Canada exporte maintenant plus vers ce pays que vers la France et l’Italie réunies. Avec la finalisation du projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain et la construction de terminaux d’exportation de GNL sur la côte ouest, les exportations devraient continuer de grimper en flèche.
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Un retour à la stabilité en Corée du Sud
Depuis la crise constitutionnelle de décembre 2024, la situation politique s’est stabilisée dans le pays. Les élections du 3 juin se sont soldées par la victoire décisive du président Lee Jae-myung du Parti démocratique. Contrôlant à la fois les branches exécutive et législative, son parti est en bonne posture pour mettre en place des politiques qui raviveront l’économie stagnante de la Corée et stimuleront la consommation, ce qui pourrait créer d’autres débouchés commerciaux entre le Canada et la Corée du Sud.
La Corée du Sud est une nation commerçante, les exportations ayant représenté près de 50 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2024. Le pays s’en trouve donc vulnérable aux perturbations géopolitiques et aux rouages imprévisibles du commerce international, de même qu’aux tensions commerciales actuelles entre les États-Unis et la Chine. Plus tôt cette année, les États-Unis ont imposé des tarifs douaniers réciproques sur les marchandises sud-coréennes, mais des négociations en faveur d’une exemption sont en cours. En son sein, la Corée du Sud fait face à des difficultés liées à la main-d’œuvre en raison de sa population vieillissante et opère des transformations industrielles en réponse à la pression concurrentielle grandissante.
Malgré ces défis, la nouvelle administration vise la croissance économique et l’innovation. Elle a la capacité budgétaire de mettre en place des mesures de relance susceptibles de stimuler la croissance du PIB, estimée à moins de 1 % pour 2025.
Occasions d’affaires entre le Canada et la Corée du Sud
Innovations et technologies : La Corée du Sud se classe parmi les dix géants mondiaux de l’innovation et cherche à devenir un pionnier dans l’intelligence artificielle. De nombreux débouchés commerciaux s’ouvrent aux entreprises canadiennes capables de contribuer à cet écosystème sur le marché sud-coréen.
Énergie et minéraux critiques : Le Canada joue un rôle essentiel dans la diversification des importations de GNL et de pétrole brut de la Corée du Sud. En effet, les trois principales raffineries du pays peuvent désormais traiter le pétrole brut canadien. Le Canada, reconnu comme un pôle majeur de fabrication de pointe et dépendant de l’importation des minéraux critiques, peut également aider la Corée à diversifier sa chaîne d’approvisionnement des minéraux critiques.
Agriculture et produits alimentaires : Le fort appétit des Sud-Coréens pour les produits alimentaires biologiques de qualité supérieure concorde avec l’avantage comparatif du Canada. Le pays asiatique, qui figure parmi les 25 plus grands consommateurs mondiaux de produits de la mer, constitue un marché à forte demande pour les importations dans ce secteur.
Fabrication de pointe : Le secteur de la fabrication de pointe sud-coréen, plus particulièrement pour les semiconducteurs, les batteries de véhicules électriques et l’électronique, offre des perspectives aux entreprises canadiennes proposant des technologies et des solutions de pointe.
Technologies propres : Les capacités du Canada en technologies propres et l’expertise de son secteur financier en matière de captage du carbone, d’hydrogène et d’énergie éolienne en mer peuvent s’avérer très utiles pour la Corée dans l’atteinte de ses objectifs ambitieux de carboneutralité.
Si la Corée du Sud offre une foule de débouchés, les exportateurs canadiens doivent néanmoins investir temps et ressources pour bien comprendre ce marché concurrentiel et bâtir des relations essentielles à leur succès au pays :
- Localisation. Il est important de faire appel à des employés ou des partenaires locaux parlant couramment coréen pour comprendre la réglementation et gagner la confiance des parties prenantes sur le marché.
- Engagement. Il faut faire preuve d’un dévouement constant en effectuant souvent des visites et en misant continuellement sur le développement des relations.
- Proposition de valeur. Il importe de présenter clairement la valeur de ses produits ou services aux consommateurs sud-coréens, généralement bien renseignés.
- Patience et rapidité. Il faut savoir jongler entre prendre le temps de bâtir les relations tant nécessaires et agir rapidement une fois les décisions prises. Il est important de suivre le « rythme des Coréens » pour réussir.
Conclusion : Débouchés commerciaux entre le Canada et la Corée du Sud
Les exportateurs canadiens bénéficient d’un accès privilégié à la Corée du Sud, la 12e économie du monde, ce qui ouvre de nombreux débouchés commerciaux entre les deux pays. Face à l’instabilité commerciale ambiante sur la scène internationale, il est logique pour tous les pays de diversifier leurs stratégies d’exportation et de s’entourer de partenaires fiables.
Grâce à une stabilité politique retrouvée, à une stratégie axée sur la croissance économique et à des liens bilatéraux solides avec le Canada, la Corée du Sud est bien plus qu’une puissance technologique : elle est aussi une porte d’entrée stratégique vers l’Asie pour de nombreux secteurs. Toutefois, les entreprises canadiennes qui souhaitent pénétrer le marché sud-coréen doivent bien se préparer. Pour réussir dans cette économie florissante et maximiser les débouchés entre le Canada et la Corée du Sud, il est essentiel de comprendre les dynamiques du marché, d’exploiter les forces canadiennes et de bâtir des partenariats à long terme.
Cette semaine, mention spéciale à Joy Rankothge, représentante en chef, Asie de l’Est et Océanie, et Susanna Campagna, première analyste des risques pays, Asie.
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