Stéphane Forget est le président et chef de la direction de la Fédération des chambres du commerce du Québec depuis l’automne 2016.

Depuis sa fondation en 1909, la Fédération des chambres du commerce du Québec (FCCQ) œuvre à la promotion du développement économique et à celle des entreprises du Québec. Elle réunit parmi ses membres 140 chambres de commerce, ainsi que près de 1 200 entreprises. La Fédération est dotée d’une vision à la fois régionale des enjeux, via son réseau de chambres de commerce présentes partout sur le territoire, et sectorielle, par l’entremise de ses 21 comités de travail. Elle représente également les intérêts des employeurs auprès des gouvernements fédéral et provincial.

La FCCQ a notamment pour objectif d’encourager la mise en place d’un environnement d’affaires favorisant la croissance économique et l’exportation et de faire en sorte que ses membres soient bien informés afin de prendre les bonnes décisions d’affaires.

La nouvelle administration américaine et l’impact pour les entreprises exportatrices du Québec

Depuis l’automne 2016, la FCCQ est active afin de recueillir les préoccupations de ses membres relativement au changement d’administration chez nos voisins du Sud et pour les orienter dans ce contexte. De plus, une rencontre réunissant des entreprises actives des deux côtés de la frontière a été organisée en début d’année 2017, conjointement avec le gouvernement du Québec et portant sur les relations entre le Québec et les États-Unis.

Afin de conserver un environnement propice aux exportations vers les États-Unis, Stéphane Forget est clair sur l’attitude à adopter : « Il faut être en mode proactif et faire la démonstration aux Américains, chiffres à l’appui, que l’entente de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada est avantageux de part et d’autre. Il faut également démontrer le niveau d’intégration des marchés et des chaînes de valeur des deux côtés de la frontière. »

La vélocité et la flexibilité des gouvernements sont également primordiales pour accompagner les entreprises québécoises dans leurs démarches afin qu’elles puissent saisir les opportunités d’exportations qui se présentent. Ceci, ajouté à des outils fiscaux similaires à ceux des compétiteurs, sont autant de facteurs qui permettront aux entreprises québécoises de s’adapter à ce nouveau contexte.

Des outils offerts aux entreprises exportatrices du Québec

Depuis 2001, la FCCQ gère les corridors de commerce reliant le Québec à la Nouvelle-Angleterre et à l’État de New York. Des ententes de collaboration sont signées avec différents partenaires américains et différentes activités de réseautage sont organisées afin de favoriser les échanges des deux côtés de la frontière.

La FCCQ a récemment organisé une tournée des délégués commerciaux du Québec basés à New York et à Boston dans différentes chambres de commerce de la province, afin de présenter le rôle d’accompagnement des délégués commerciaux et les outils mis à la disposition des entreprises. Comme le souligne M. Forget : « Ces tournées sur le terrain sont grandement appréciées par les entreprises. Les gestionnaires d’entreprises sont des personnes occupées, qui n’ont pas toujours les ressources leur permettant d’aller rencontrer les délégués commerciaux dans le cadre d’évènements qui ont lieu dans les centres urbains que sont Montréal et Québec. »
 
Un autre outil à la disposition des entreprises auquel s’est associé la FCCQ est le Centre de croissance accéléré, qui a été mis en place à l’automne 2016 à l’initiative du délégué commercial du Québec à New York et appuyé par le gouvernement du Québec. Le Centre permet de réunir les meilleurs conseillers-experts et d’offrir un appui ciblé aux entreprises du Québec dans leurs exportations vers le marché américain. Le Programme COREX met quant à lui à la disposition des entreprises un ensemble d’outils et des conseils d’experts, ainsi qu’une plateforme B2B visant à soutenir le développement de leur marché dans le nord-est américain et à permettre aux entreprises québécoises et américaines de se connaître et d’évaluer des occasions d’affaires.

Défis et opportunités pour les exportateurs québécois en 2017

Selon la FCCQ, le défi premier pour l’année à venir sera de continuer à promouvoir l’ouverture des marchés et l’accroissement des ententes d’échanges pour les exportateurs, dans un contexte où une tendance protectionniste semble vouloir s’installer dans certains coins du globe. Il faut également diversifier les marchés d’exportations. Il faut de surcroît s’assurer que les entreprises prennent les virages technologiques qui s’imposent et ce, afin d’accroître leur niveau de productivité. « Le défi est d’être toujours compétitif, ce qui demande à la fois de la flexibilité, de la détermination et la capacité financière afin de rester d’actualité », résume M. Forget.

La renégociation de l’ALÉNA, la possibilité de tarifs douaniers à la frontière américaine ainsi que la réforme fiscale des corporations aux États-Unis sont autant d’enjeux qui auront un impact sur les entreprises québécoises et canadiennes et que la FCCQ garde sur son radar.

Sur une note plus optimiste, M. Forget souligne que : « Nonobstant les discussions qui auront lieu au cours des prochaines semaines et des prochains mois, le président américain souhaite accroître l’économie américaine et il y aura donc des opportunités à saisir. » M. Forget ajoute : « Il faut aussi se préparer à l’entente de libre-échange qui a été signée avec l’Europe afin de rapidement définir les marchés potentiels pour le Québec. »

Bref, le contexte actuel demandera probablement aux entreprises de s’adapter, de revoir leur modèle d’affaires, peut-être de faire davantage d’acquisitions aux États-Unis ou au Mexique, par exemple. « Dans chaque défi, il faut y voir une opportunité ! », de conclure M. Forget.