Même si l’année est déjà bien entamée, il n’est jamais trop tard pour prendre du recul et examiner les tendances qui façonneront le paysage numérique en 2018. L’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI) analyse justement ces tendances d’un point de vue typiquement canadien à titre de promoteur du domaine .CA.
Le Canada jouit d’une position enviable en raison de son rôle de fer de lance du libre-échange, de l’ouverture du Web et de l’esprit entrepreneurial sur la scène mondiale. Pour rester concurrentielles et tirer leur épingle du jeu, les entreprises canadiennes doivent mener la charge en ce qui a trait aux tendances numériques.
Recherche vocale
Cela fait déjà un moment que les voix désincarnées ont la cote. Mais avec le lancement récent de Google Home et d’Amazon Echo au Canada, les assistants vocaux personnels changent radicalement notre manière d’interagir avec la technologie.
Les entreprises canadiennes doivent donc réfléchir à la façon dont leurs produits, leurs services et leurs processus intègrent les technologies de reconnaissance vocale et vérifier si la structure de leurs données leur permet d’en profiter.
De plusieurs points de vue, la reconnaissance vocale est simplement un prolongement de l’optimisation des moteurs de recherche. En effet, les assistants virtuels cherchent typiquement la réponse la plus courante à une question, en fonction des algorithmes. Les entreprises devraient donc veiller dès maintenant à ce que leur contenu soit compatible avec les méthodes de validation des algorithmes modernes.
Retour au Web ouvert
Au moment où les grandes plateformes comme Facebook, Twitter et Google cherchent à se rentabiliser davantage, la crédibilité des moteurs de recherche qui favorisent le contenu de marque aux dépens des intérêts de leurs utilisateurs est remise en question.
Les fausses nouvelles, les bots et les questions de harcèlement et de liberté d’expression poussent beaucoup de gens à revenir au Web ouvert pour publier et relayer du contenu. Bien que toutes les entreprises aient intérêt à être présentes sur les grands médias sociaux, il peut être risqué de publier uniquement du contenu sur ces plateformes.
Le Web ouvert, c’est ce qu’une entreprise possède et contrôle. Les personnes qui consultent ces pages doivent pouvoir se fier à la qualité du contenu sans être à la merci d’un algorithme.
La mort de la portée organique
Parlant de rentabilité, il n’est pas surprenant que l’époque où il suffisait de publier quelque chose sur la page Facebook d’une entreprise pour voir s’enchaîner les réactions soit révolue.
Facebook, comme tous les autres grands médias sociaux, est désormais une société cotée en bourse, et ses actionnaires souhaitent réaliser des profits. Vos photos de vacances apparaissent peut-être encore dans le fil d’actualité de vos amis, mais c’est de moins en moins le cas des nouvelles publiées sur les pages d’entreprises. Pourquoi? L’algorithme a été modifié pour donner la priorité aux publications personnelles plutôt qu’à celles des entreprises. Ce changement visait en partie à améliorer l’expérience des utilisateurs, mais il est aussi profitable pour Facebook. En effet, il contraint dorénavant les entreprises à acheter de la publicité ou à payer pour promouvoir leurs publications si elles veulent atteindre leur public.
Et Facebook n’a pas fait cavalier seul. La plupart des plateformes de médias sociaux modifient actuellement leurs algorithmes, au moins partiellement, pour pousser les marques à payer pour être visibles.
La bonne nouvelle, c’est que la plateforme publicitaire de Facebook est incroyablement puissante et qu’il n’est pas nécessaire de payer cher pour obtenir des résultats. Si votre organisation ne fait pas de publicité sur Facebook, 2018 est une bonne année pour commencer.
Souveraineté des données
Les services d’infonuagique ont jusqu’à présent largement ignoré les frontières nationales – mais les choses sont en train de changer.
Nos données les plus personnelles (liées aux finances, à la santé et à l’éducation) sont entreposées dans un nuage – et cela commence à préoccuper les gouvernements.
La « souveraineté des données » est un terme qui sera de plus en plus répandu en 2018; il désigne le fait de veiller à ce que les données les plus personnelles des citoyens restent dans leur pays d’origine. Les grands fournisseurs de services d’infonuagique comme Amazon, Microsoft et même Apple commencent à remarquer cette tendance et à construire des centres de données partout dans le monde pour rester conformes.
L’adoption de lois comme le Règlement général sur la protection des données de l’Union européenne (RGPD) commence à avoir un effet concret sur le stockage des données et les pratiques d’utilisation partout dans le monde, et il apparaît inévitable que d’autres pays emboîtent le pas.
Identité numérique
La vie numérique devient de plus en plus indissociable de l’identité hors ligne. Il est donc plus important que jamais de veiller à ce que les deux coïncident.
L’identité numérique, c’est ce qu’on trouve quand on fait une recherche en ligne sur quelqu’un : sa carrière, ses intérêts, ses valeurs et sa personnalité, qui permettent de croquer un portrait d’ensemble.
Les médias sociaux sont souvent vus comme la quintessence de l’identité numérique, mais comme nous l’avons vu, avec la montée des algorithmes, la monétisation des médias sociaux et le problème des fausses nouvelles, il peut être risqué pour les entreprises de s’en remettre à leurs caprices.
La seule manière d’avoir le plein pouvoir sur son identité numérique et de la faire coïncider avec son identité hors ligne est d’avoir un nom de domaine à soi, un site Web dont on peut contrôler le contenu. Aujourd’hui, les meilleurs ambassadeurs d’une marque sont souvent les employés et les hauts dirigeants d’une entreprise qui, pour en promouvoir les produits et services, utilisent leur image de marque individuelle.
Le Web est là pour rester. Il est donc temps de peaufiner votre identité numérique et de prendre en main votre image de marque individuelle et celle de votre entreprise.