Le Canada est souvent présenté comme l’un des meilleurs endroits où vivre, travailler et démarrer une entreprise – et à plusieurs égards, cette image est juste. Les données les plus récentes montrent que notre pays occupe un rang plutôt élevé dans le classement selon l’Indicateur du mieux vivre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le Canada fait mieux que la moyenne des économies avancées dans les catégories revenu, emploi, éducation, santé, environnement, liens sociaux et satisfaction. Voilà qui n’est pas mal, n’est-ce pas?
Cependant, un examen plus attentif de la capacité concurrentielle de nos entreprises et de notre économie révèle une réalité un peu différente. Que nous disent les indicateurs de la compétitivité commerciale au sujet des forces et des lacunes du Canada, et des stratégies qui aiderait notre incroyable pays à réaliser tout son potentiel?
Pour le savoir, examinons d’abord les fondamentaux macroéconomiques. Même si le revenu moyen annuel au pays est de 13 % supérieur à la moyenne de l’OCDE, le Canada est devancé par les États-Unis, l’Australie, la Belgique et l’Allemagne. Par ailleurs, notre produit intérieur brut (PIB) par habitant a progressé moins vite que celui du reste du groupe ces quatre dernières décennies – et cette tendance n’annonce rien de bon pour les générations futures.
La performance macroéconomique future du Canada soulève des inquiétudes quand elle est analysée à la lumière d’autres indicateurs financiers. Par exemple, l’assiette fiscale du Canada est plus limitée que la moyenne de l’OCDE, ce qui donne à penser que notre pays a une capacité limitée à financer les infrastructures essentielles pour dynamiser la croissance des entreprises et l’innovation.
À ce chapitre, le secteur privé a un rôle à jouer, en plus de celui d’investir dans les capacités générales de production du Canada qui nous permettent de saisir des occasions porteuses de croissance, ici et à l’international.
C’est un fait : le Canada continue de perdre du terrain face aux autres membres de l’OCDE dans le domaine du financement au secteur privé. À l’échelle nationale, ce financement avoisine 65 % du PIB, soit nettement plus bas que la moyenne de 118 % des autres pays de l’OCDE. Cet écart peut s’expliquer par des variations dans la composition du financement par emprunt et du financement par capitaux propres utilisés par les entreprises du secteur privé. Malgré tout, cet écart très notable soulève des interrogations, notamment si le Canada fournit assez de capitaux pour soutenir la croissance des petites entreprises du secteur privé, des créateurs de propriété intellectuelle et des chercheurs.