La fin d’une année sans précédent se dessine à l’horizon, mais la fin de la pandémie n’est toujours pas en vue. Il est donc difficile pour l’heure de dire quand – et même si – nous retournerons à la « normalité » d’avant la pandémie. Face à cette incertitude, il faut rester calmes et poursuivre ses activités. Pour les exportateurs souhaitant être au fait de l'évolution des risques à l'international, Exportation et développement Canada met à leur disposition des ressources utiles, dont la dernière parution de son Analyse trimestrielle des risques pays, un outil interactif qui fournit de l’information sur 50 pays aux quatre coins du globe.

La conjoncture mondiale

La relance économique demeure incomplète, ce qui se traduit par une détérioration des perspectives à court terme dans de nombreuses régions du monde. Comme il n'existe aucun moyen rapide de mettre un terme à la pandémie mondiale, les conséquences de ce repli prolongé de l'activité obligent une foule d’entreprises à faire un choix : s'adapter à des changements structurels plus ou moins permanents, ou simplement attendre la fin de cette crise planétaire.

Cette conjoncture singulière a donné lieu à une reprise économique lente et inégale. Dans ce contexte, nous prévoyons que l'activité économique et l'emploi remonteront progressivement la pente pour atteindre les niveaux d'avant la pandémie en 2021. Ainsi, les prévisions de croissance pour le produit intérieur brut (PIB) mondial passeront de -4,3 % cette année à 6,6 % l’an prochain. La vigueur de la relance sera tributaire de la capacité à limiter la propagation du virus et l’ampleur des soutiens publics – deux éléments dont la pérennité n’est pas garanti d’ici à qu’un vaccin soit disponible à grande échelle.

Le contexte mondial actuel empreint d’incertitude assombrit les perspectives pour les entités souveraines, dont certaines ont dû mettre de côté leurs mesures de relance afin de maintenir leur solvabilité. Depuis les premiers jours de la pandémie, nous avons abaissé la notation souveraine de 68 pays et bonifié celle de seulement deux pays. Le sentiment qui émerge de plus en plus est que même dans le cas des perspectives sur cinq ans plusieurs pays peineront à regagner le terrain perdu depuis mars.

Malgré tout, certains gouvernements font à ce jour preuve de résilience face à cette crise : le profond précipice qui déclencherait une série de défauts ne se profilerait donc pas à l’horizon, du moins à court terme. Jusqu'ici, les seuls marchés qui se sont trouvés en situation de défaut – comme la Zambie, le Liban et l'Argentine – éprouvaient déjà des problèmes de longue date sur le plan de la viabilité de la dette, et la nature unique de leurs difficultés pourrait signifier que le risque de contagion de la dette – par lequel des entités souveraines contribuent aux difficultés de la dette d’autres pays – ne s’est pas encore concrétisé.

L’allégement de la dette repousse la cascade de défauts

L'allégement de la dette consenti par le G20 aux 43 économies les moins développées du globe – conjugué aux nombreux programmes visant à fournir des liquidités d'urgence qui ont été mis en œuvre par le Fonds monétaire international et d'autres institutions multilatérales en 2020 – a contribué à éviter une cascade de défauts souverains.

Si tel est le cas, ces pays ne profiteraient alors que d'un sursis : en effet, l'Initiative de suspension du service de la dette du G20 permet de différer les paiements de la dette; elle n’a pas pour effet de les annuler. L’objectif de ces rallonges, qui seront maintenues jusqu’au milieu de 2021, est d’aider les gouvernements à libérer les liquidités nécessaires pour soutenir la relance de leur économie. Parce que plus la pandémie s’étire dans le temps, plus les pressions financières s’accentuent.

Troubles dans les sphères sociale et politique

Les risques souverains continuent de trôner en tête de notre classement des risques, mais ils sont suivis de près par les risques de troubles sociaux et politiques qui persistent pendant la pandémie. Les forces alimentant ces tensions sont diverses, et il n’y aurait aucun dénominateur commun aux multiples mouvements sociaux qui se sont manifestés en 2020. Le seul point de convergence semble être le mouvement d’appel des citoyens d’un peu partout dans le monde à des changements même si la pandémie mondiale entrave considérablement leurs efforts pour faire entendre leurs revendications. La pandémie a exacerbé des tensions sur les plans des finances et de la santé, mais elle a aussi augmenté la probabilité d’agitation sociale dans des pays où il existait déjà des tensions latentes.

Du Bélarus en passant par Hong Kong, le Chili, le Liban, l’Italie, la France le Nigéria et les États-Unis, la population se mobilise et demandent à ses gouvernements et à ses concitoyens de choisir un avenir différent. Certains ont réussi à inaugurer une nouvelle ère de démocratie, tandis que d’autres tentent à nouveau de remplacer leurs dirigeants autocratiques ou encore luttent pour préserver leur liberté. Les confinements et la perception d’incohérences qui les accompagnent ont aussi suscité l’indignation dans certaines régions du globe. À cela s’ajoute la question de la violence policière qui a indéniablement marqué les esprits en 2020 et provoqué des troubles sociaux des États-Unis au Nigéria.

Conclusion?

Pour d’autres, d’un point de vue davantage existentiel, les profonds désaccords sur l’avenir de la démocratie libérale sont au cœur de cette agitation; et ce qui est de plus en plus mis en cause, c’est le caractère quasi sacré du processus électoral – ce qui affaiblit le consensus entourant la vision des règles et des normes démocratiques. Les risques pays pourraient s’accroître puisque la crainte que surgissent des différends touchant des accords de libre-échange, la liberté d’expression et la définition même de notions de liberté, d’égalité et de justice n’est pas près de se dissiper.

 

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