La relance économique demeure incomplète, ce qui se traduit par une détérioration des perspectives à court terme dans de nombreuses régions du monde. Comme il n'existe aucun moyen rapide de mettre un terme à la pandémie mondiale, les conséquences de ce repli prolongé de l'activité obligent une foule d’entreprises à faire un choix : s'adapter à des changements structurels plus ou moins permanents, ou simplement attendre la fin de cette crise planétaire.
Cette conjoncture singulière a donné lieu à une reprise économique lente et inégale. Dans ce contexte, nous prévoyons que l'activité économique et l'emploi remonteront progressivement la pente pour atteindre les niveaux d'avant la pandémie en 2021. Ainsi, les prévisions de croissance pour le produit intérieur brut (PIB) mondial passeront de -4,3 % cette année à 6,6 % l’an prochain. La vigueur de la relance sera tributaire de la capacité à limiter la propagation du virus et l’ampleur des soutiens publics – deux éléments dont la pérennité n’est pas garanti d’ici à qu’un vaccin soit disponible à grande échelle.
Le contexte mondial actuel empreint d’incertitude assombrit les perspectives pour les entités souveraines, dont certaines ont dû mettre de côté leurs mesures de relance afin de maintenir leur solvabilité. Depuis les premiers jours de la pandémie, nous avons abaissé la notation souveraine de 68 pays et bonifié celle de seulement deux pays. Le sentiment qui émerge de plus en plus est que même dans le cas des perspectives sur cinq ans plusieurs pays peineront à regagner le terrain perdu depuis mars.
Malgré tout, certains gouvernements font à ce jour preuve de résilience face à cette crise : le profond précipice qui déclencherait une série de défauts ne se profilerait donc pas à l’horizon, du moins à court terme. Jusqu'ici, les seuls marchés qui se sont trouvés en situation de défaut – comme la Zambie, le Liban et l'Argentine – éprouvaient déjà des problèmes de longue date sur le plan de la viabilité de la dette, et la nature unique de leurs difficultés pourrait signifier que le risque de contagion de la dette – par lequel des entités souveraines contribuent aux difficultés de la dette d’autres pays – ne s’est pas encore concrétisé.