Par chance, le Canada et l’Australie ne sont pas des copies conformes. Qu’est-ce qui les démarque? Tout d’abord, le Canada partage la plus longue frontière non surveillée du monde avec la première économie de la planète, tandis que l’Australie est une île à bonne distance d’un grand marché. Ensuite, le Canada est plus proche des marchés de l’OCDE, l’escale la plus proche de l’Australie se trouve dans le monde émergent. Troisième élément : la composition sectorielle est semblable, mais l’industrie canadienne des hydrocarbures éclipse celle de l’Australie. Dans le secteur de la fabrication, le Canada abrite une filière automobile dynamique, une industrie qui a fermé boutique en Australie depuis des années. Un autre élément est le climat : le cours des saisons est inversé, et au cœur de l’hiver le mercure chute rarement sous les 10 degrés. Les ressemblances l’emportent néanmoins sur les différences – alors, où se trouve les occasions les plus mutuellement avantageuses de raffermir les liens entre nos deux pays?
De manière générale, les pays plus petits ont plus de difficulté à se tailler une place dans l’économie mondiale. En effet, dans une économie qui se mondialise toujours plus, l’échelle est un facteur déterminant de la compétitivité si bien que, d’habitude, les économies plus grandes tirent mieux leur épingle du jeu. D’ailleurs, elles sont la terre d’accueil des géants du secteur de l’électronique, des sociétés comme Wal-Mart, Amazon et Alibaba, des colosses de la filière aéronautique, pour ne citer que celles-là. On redoute d’ailleurs que ce mouvement important de concentration du marché se poursuive. Le marché intérieur du Canada et de l’Australie – où la population atteint respectivement 37 millions et 25 millions d’habitants – n’a guère la taille voulue pour l’incubation de tels géants.