Le secteur automobile canadien a pâti des négociations de l’ACEUM, des décisions d’investissement des grands équipementiers, de la conjoncture du marché et, plus récemment, du changement de garde au Mexique. Si l’on semble croire pour l’heure que le gouvernement d’AMLO maintiendra les enveloppes déjà consenties, un avenir un peu moins clément se dessine. L’annonce de la dissolution de ProMéxico, l’organisme chargé d’attirer des investissements au Mexique, faite en même temps que celle de la fin de l’aide financière aux constructeurs d’automobiles étrangers, donne à penser que les investissements sont bienvenus, mais n’auront pas droit à un traitement aussi privilégié que par le passé. Comme ces ressources ont grandement contribué aux résultats globaux du Mexique au cours des dernières années, voilà des annonces qui, coordonnées avec la fin du cycle automobile nord-américain, n’augurent sans doute rien de bon pour les grands projets d’accès aux marchés ou d’expansion dans ce secteur.
Le ressac populiste propre au Mexique a le même effet qu’ailleurs sur la planète : en cette phase du cycle économique où il faudrait que la cadence des investissements des entreprises augmente – pour réduire les limites de capacité et profiter de la grande demande comprimée – les nouvelles politiques, avérées ou non, font hésiter le milieu des affaires. Les entreprises mexicaines, comme celles du reste du monde, sont très occupées par leur carnet de commandes actuel, et nous nous attendons à ce que cette tendance se maintienne. Cela dit, elles reportent manifestement leurs engagements à long terme, attendant que les règles se clarifient.
Outre l’annonce des politiques, il y a leur exécution. Le plafonnement du salaire des fonctionnaires compromet la conservation des talents, et certains craignent qu’il grippe la machine nécessaire à la mise en œuvre des changements.