Le soleil brille sur les exportations agricoles canadiennes.
Selon les derniers rapports de classement des échanges commerciaux de produits agricoles et de produits alimentaires transformés publiés par Financement agricole Canada (FAC), il y a de bonnes raisons d’être optimiste quant à l’avenir des secteurs agroalimentaires du Canada.
Le Canada occupe le cinquième rang des principaux exportateurs de produits agricoles et ce, depuis 2011, lorsqu’il a perdu le quatrième rang. Le Canada se classe également au 11e rang des principaux exportateurs de produits alimentaires transformés, soit au même rang que l’année dernière, mais qui représente une amélioration par rapport au classement de 2014, où il occupait le 12e rang.
En 2016, les produits agroalimentaires représentaient 13 pour cent des exportations canadiennes et ont enregistré une croissance de 1,5 pour cent. Selon les dernières Prévisions à l’exportation d’EDC, le secteur connaîtra une croissance de 2 pour cent cette année et de 5 pour cent additionnel en 2018.
Les rapports de classement des échanges commerciaux de produits agricoles présentent un aperçu des tendances actuelles
Les rapports publiés le 7 novembre sont un baromètre de l’évolution de l’industrie agricole mondiale. Ils sont développés à partir des données agricoles mondiales de 2016 basées sur les produits dans le Système harmonisé.
« Ces rapports ont pour objectif de montrer l’importance du commerce en tant que moteur de croissance pour l’agriculture et pour comprendre la position du Canada », indique J.P. Gervais, vice-président de FAC et économiste agricole principal. « Cela fournit un aperçu de notre position (actuelle) et donne aux entreprises une idée des tendances mondiales avec un regard vers l’avenir. »
Le rapport sur les produits agricoles révèle que les exportations canadiennes ont atteint 24,6 milliards de dollars US, ce qui représente 5,3 pour cent des exportations mondiales de produits agricoles. Les États-Unis, la Chine et les Pays-Bas ont gardé leur classement respectif aux trois premiers rangs depuis 2013.
Le blé était au premier rang des produits d’exportation pour le Canada en 2016, affichant une valeur de 4,5 milliards de dollars US, suivi de près par les graines de canola, représentant 4,3 milliards de dollars US. Les légumineuses, affichant une valeur de 3,1 milliards de dollars US, sont le troisième produit d’exportation le plus important du pays.
Regardant vers l’avenir, le rapport identifie les légumineuses, les graines oléagineux et les poissons frais comme les « points de convergence » pour le Canada, car chacun de ces produits compte à la fois parmi les exportations mondiales et canadiennes les plus lucratives, et parmi les exportations affichant la croissance la plus rapide au monde.
Les exportations canadiennes de produits alimentaires transformés représentent 19,1 milliards de dollars US, soit 3,2 pour cent des exportations mondiales totales en 2016. Selon le FAC, les Pays-Bas, l’Allemagne et les États-Unis occupaient les trois premiers rangs des exportateurs mondiaux, comme à chaque année depuis 2010.
Le rapport sur les produits alimentaires transformés souligne de bonnes nouvelles quant à la place du Canada dans le marché agricole mondial : l’huile de canola et les abats de bœuf sont des atouts pour le Canada et les deux produits font l’objet d’une demande en croissance rapide.
Le pays est également positionné comme un exportateur important de bœuf frais, de chocolat, de pain, de porc, de fruits et de noix. Toutefois, les préparations alimentaires, l’extrait de malt et le café sont les « points de convergence » actuels pour les exportateurs canadiens; chacun de ces produits compte à la fois parmi les exportations mondiales et canadiennes les plus lucratives et parmi les exportations affichant la croissance la plus rapide au monde.
« Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’avenir semble prometteur », indique M. Gervais.
L’une des principales raisons est que la demande pour les produits agricoles et les produits alimentaires transformés va continuer de croître.
Il est estimé que d’ici 2050, la demande mondiale en nourriture va augmenter de 60 pour cent. Cela signifie qu’il faudra produire autant de nourriture dans les 45 prochaines années que ce qui a été produit au cours des 10 000 années précédentes.
Les économies émergentes de la Chine et de l’Inde seront les principaux moteurs de cette demande pour les exportations agroalimentaires mondiales, grâce à leurs populations croissantes et au développement d’une classe moyenne dans les deux pays.
Toutefois, de nouvelles opportunités génèrent également de nouveaux défis, notamment la compétition. M. Gervais indique que le Canada aura besoin de miser et d’augmenter ses avantages concurrentiels actuels, tels que la sécurité alimentaire, l’innovation et la disponibilité des ressources, pour exploiter ces nouvelles possibilités.
« Honnêtement, nous avons très bien réussi à construite la notoriété de la marque canadienne », dit-il. « Le développement durable et la sécurité alimentaire sont très importants. Mais en regardant vers l’avenir, nous devons réfléchir à cette question : comment pouvons-nous consolider ces caractéristiques sans augmenter le coût des opérations ? »
L’agroalimentaire identifié comme un secteur clé par le Conseil consultatif en matière de croissance économique
Ce raisonnement s’aligne avec celui du Conseil consultatif en matière de croissance économique du gouvernement fédéral, qui a identifié le secteur agroalimentaire comme un des six moteurs clés de l’économie canadienne. Il a élaboré une feuille de route pour la prospérité future de l’industrie, qui comprend des cibles agressives.
Atteindre ces cibles impliquera de chercher de nouveaux accès vers des marchés, notamment la Chine, l’Inde et le Japon. Il faut également renforcer la réputation du Canada comme « source d’aliments de confiance », attirer des investissements étrangers et améliorer la réglementation.
C’est pourquoi les rapports de classement des échanges commerciaux ont une nouvelle signification cette année. « Ces rapports vont vraiment tirer parti de l’élan du Conseil consultatif », selon M. Gervais. « Il (le Conseil) a établi des objectifs audacieux et ambitieux sur la position que devrait occuper le Canada d’ici quelques années.
« L’objectif de ce rapport n’est pas de montrer comment nous pouvons y arriver, mais plutôt de montrer notre position actuelle et les possibilités d’amélioration. »
L’amélioration de la compétitivité du Canada sur la scène mondiale demandera de faire preuve d’innovation, selon M. Gervais.
« Nous avons toujours été innovant, mais il n’y a plus de solutions de facilité », dit-il. « Notre productivité est en croissance, mais à un rythme qui a déjà commencé à ralentir. Nous devons renverser cette tendance et croître à un rythme encore plus important. »
À court terme, M. Gervais souligne que les entreprises doivent être conscientes que les marchés ciblent le volume autant que le prix.
« Mon conseil aux exportateurs est de vous assurer que vous êtes compétitif au niveau des coûts », précise-t-il. « Nous nous dirigeons vers un marché basé sur le volume, et la marge de profit sera donc un peu plus mince. »