C’est en 1995 que Martin Le Moine prend la décision de faire passer sa culture de la canneberge à une production de type biologique. Lorsque ses premiers fruits rouges biologiques sont prêts à être mis sur le marché, l’entreprise américaine avec laquelle il faisait alors affaire pour vendre ses produits n’est pas prête à faire le saut avec lui sur le marché des produits biologiques. C’est à cette époque que M. Le Moine fait la connaissance de Sylvain Dufour et que leur vient l’idée de créer l’entreprise Fruit d’Or, dans le but de créer des produits à valeur ajoutée avec des petits fruits biologiques.

Dès leurs débuts, alors que leur production demeure artisanale et en très petits volumes, ils sont mis en contact avec des acheteurs en Europe et aux États-Unis et commencent à vendre sur les marchés mondiaux. Ces premiers partenaires sont d’ailleurs encore présents aujourd’hui et ont grandi avec la compagnie. L’Europe et les États-Unis ont ainsi été les deux axes d’exportations sur lesquels la compagnie s’est concentrée, les marchés québécois et canadiens étant par ailleurs trop étroits pour que l’entreprise s’y limite.

Dans ces mêmes années, la production de la canneberge explose au Québec et plusieurs producteurs font alors appel à Fruits d’Or afin de prendre en charge leur production. L’entreprise a ainsi connu une croissance fulgurante dans les années 2000, la faisant passer du stade artisanal, à une entreprise agroalimentaire moderne.

C’est ce rêve initial d’avoir une petite ferme de production de canneberges biologiques qui a fait en sorte que Fruit d’Or est actuellement le leader mondial dans la transformation de la canneberge biologique. Avec un volet de sa production qui demeure non-biologique, c’est néanmoins sa production biologique de la canneberge qui confère à l’entreprise sa position dominante dans ce marché de niche. Fruit d’Or écoule maintenant près des deux tiers de la production de canneberges biologiques de l’Amérique du Nord.

Fruit d’Or est aujourd’hui présente dans plus de cinquante pays. L’Europe et les États-Unis représentant chacun un tiers des exportations. L’Asie, l’Océanie, les pays d’Afrique du Nord et l’Amérique du Sud comptent pour 10 %, mais ce sont des marchés grandissants. C’est ainsi près de 80 % de la production de l’entreprise qui se retrouve sur les marchés internationaux.

Le type de produits est également central dans le parcours d’exportation de Fruit d’Or, qui a fait le choix de mettre en valeur les petits fruits nordiques de l’Est du Canada et plus particulièrement la canneberge et le bleuet sauvage biologiques. C’est ce qui lui a permis d’être concurrentielle sur les marchés mondiaux. M. Le Moine précise : « Nous n’aurions pas pu faire la même chose avec, par exemple, la fraise ou encore le bleuet de corymbe, où l’Ouest canadien est beaucoup plus fort en termes de production. Il fallait un produit qui soit concurrentiel pour les besoins de l’exportation, avec des capacités de transformation qui répondent aussi aux besoins de ces marchés. »

Des besoins qui sont assez précis et stricts en ce qui concerne les normes et les certifications sur le marché de l’alimentation et auxquels il faut répondre. « La liste des certifications est très longue et elles peuvent toutes représenter des barrières à l’entrée dans un nouveau marché. Nous devons être audités et nos usines inspectées pour assurer notre conformité à ces normes, ce qui nous oblige à avoir une capacité de transformation à la hauteur de ces exigences », précise M. Le Moine, en ajoutant que le marché des fruits séchés est présentement mature à ce niveau, avec des certifications et des normes bien établies.

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation de Martin Le Moine et Sylvain Dufour.