Le manteau que portait Jamie Fraser dans la célèbre série télévisée Outlander est la toute dernière réplique de vêtement qui stimule les exportations d’AbbyShot, une entreprise de Terre-Neuve-et-Labrador, qui conçoit et fabrique des vêtements et des accessoires inspirés des costumes portés dans les séries télévisées, les films, les jeux vidéo et les séries animées.
Pour accroître davantage les excellentes ventes en ligne des articles Outlander fabriqués sous licence, AbbyShot a conclu en 2017 une entente avec l’organisme Historic Environment Scotland pour vendre des vêtements thématiques à plusieurs de ses sites historiques, comme le château d’Édimbourg et le château de Blackness, où des portions de cette saga sur le voyage dans le temps ont été tournées. Outre les répliques du manteau porté par Jamie Fraser, les touristes et les amateurs de costumes peuvent également se procurer le manteau d’équitation et les gants de Claire Fraser, ainsi que le bonnet écossais de Dougal MacKenzie.
Commencer comme exportateur
Même si Bonnie Edgecombe, la fondatrice d’AbbyShot, affirme « qu’il n’est pas nécessaire d’être un génie », les ententes sont assurément devenues plus complexes depuis 2002, année où elle a accepté de fabriquer une réplique du manteau porté par Keanu Reeves dans le film La matrice. Elle dirigeait une entreprise de couture à domicile lorsque la commande pour une réplique du manteau figurant dans La matrice s’est rapidement transformée en six commandes. Grâce à ce coup de chance, Mme Edgecombe a commencé à fabriquer des vêtements pour le marché du Cosplay, formé d’amateurs enthousiastes qui s’habillent comme les personnages tirés de films, de séries animées, de jeux vidéo ou d’émissions de télévision.
« Nous avons alors décidé de suivre le mouvement et de voir où tout cela allait nous mener », se rappelle-t-elle.
Travailler avec de grandes entreprises
Quinze ans plus tard, la petite entreprise est toujours en expansion; elle fabrique et exporte maintenant ses produits dans plus de 50 pays et a conclu des ententes de fabrication sous licence avec des sociétés telles que BBC Worldwide, Disney-ABC, Sony Pictures, 20th Century Fox et NBC Universal.
Une des principales gammes de vêtements fabriquées par AbbyShot est constituée de répliques des manteaux portés au fil des ans par le Docteur Who, le seigneur du temps dont les aventures ont créé une série-culte de science-fiction à la télévision britannique. Mme Edgecombe explique que le manteau porté par le dixième docteur, joué par David Tennant, est le produit le plus vendu d’AbbyShot.
L’idée de fabriquer les manteaux de la série Docteur Who est venue d’un membre du personnel de l’entreprise.
« Nous avons communiqué avec la BBC, et on nous a répondu que le projet serait considéré, affirme-t-elle. Nous avons ensuite conclu un petit contrat avec la BBC et nous l’avons soumis à nos avocats. Nous pensions que ce contrat était acceptable, ce qui était le cas. »
Mme Edgecombe déclare que c’est ce contrat qui lui a permis de tirer une des leçons les plus importantes.
Cours de licence
« Pendant 15 ans, j’ai privilégié deux principes : la clarté et la concision, dit-elle. Si je ne suis pas ces principes, je n’obtiens pas ce que je veux, ou le résultat est différent de ce que nous attendions. C’est pourquoi nous sommes très attentifs à la formulation. »
Toutefois, ce n’est pas Mme Edgecombe qui a fait les premiers pas pour obtenir l’autorisation de fabriquer les produits Outlander. En effet, c’est Sony qui a communiqué avec elle après avoir découvert le profil de l’entreprise sur Linkedln. Elle explique que ce profil démontrait le souci du détail de l’entreprise, qui se traduit par l’exactitude des répliques, et son expérience en matière d’ententes de fabrication sous licence – de quoi capter l’attention de Sony.
« Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour obtenir une licence, mais cela exige beaucoup de travail d’administration, d’apprentissage et d’établissement de relations », ajoute-t-elle.
Obtenir des bottes sur le terrain
Pour permettre à AbbyShot de poursuivre sa croissance, Mme Edgecombe a dû prendre des décisions courageuses. Bien que ses produits soient expédiés partout dans le monde, ses principaux marchés sont aux États-Unis et au Royaume-Uni. Par conséquent, pour réduire les frais d’expédition, l’entreprise a déplacé ses stocks dans des entrepôts en Caroline du Nord et en Irlande du Nord. De plus, AbbyShot fabrique maintenant certains vêtements à Glasgow, en Écosse.
Réflexion sur l’exportation avec Bonnie Edgecombe
Rétrospectivement, que savez-vous maintenant que vous auriez aimé savoir à vos débuts?
En fait, il est très important de ne pas oublier que vous ignorez ce que vous ignorez. Il y a beaucoup de choses que nous n’avions pas prévues, que nous ignorions. La tâche la plus difficile a probablement été d’apprendre comment faire en sorte que nos produits franchissent les frontières.
Il faut simplement persévérer dans l’apprentissage. Nous avons communiqué avec les gens. Nous avons pris le temps de nous demander si d’autres faisaient ce genre de choses à St. John’s. Avec qui nous pouvions communiquer, ici ou dans d’autre pays.
Quelles sont les possibilités de croissance de votre entreprise?
Nos ventes dépendent de la demande. Par conséquent, nous travaillons toujours à étendre notre gamme de produits.
Je pense que la fabrication au Royaume-Uni changera la donne pour nous, et que l’Accord économique et commercial global pourrait nous faciliter la tâche, puisque nous pourrons expédier des produits au Canada sans avoir à payer de frais de douane. »
Qu’est-ce que vous avez appris en fabriquant des produits dans d’autres pays?
« Récemment, nous avons eu un problème avec un fabricant. Nous pensions avoir fait tout ce qu’il fallait, comme l’audit de la manufacture et la vérification des produits finis par un organisme d’inspection. Toutefois, après avoir expédié les produits, nous avons découvert un problème de qualité. La leçon a été dure, mais nous avons décidé d’en tirer parti.
C’est là que nous avons constaté que nous devions surveiller la totalité de la chaîne d’approvisionnement. Il faut être sur place et être présent. Ce n’est pas toujours facile de se rendre dans d’autres pays à partir de Terre-Neuve-et-Labrador, mais en fabriquant nos produits en Angleterre, nous pourrons surveiller de plus près notre chaîne d’approvisionnement. »