Comptant parmi les plus grands producteurs agroalimentaires au monde, le Canada est un acteur de taille du secteur à l’échelle internationale. Depuis 2011, le pays se classe au cinquième rang des exportateurs de produits de base agricoles et au onzième rang des fournisseurs de produits agroalimentaires; il fournit aux autres pays toute une gamme de produits, notamment du soya, du blé, des légumineuses, des produits alimentaires manufacturés, des animaux vivants et des produits d’origine animale.

Globalement, les exportations canadiennes continuent de croître. En 2017, le pays a exporté pour 63,9 milliards de dollars de produits agroalimentaires. Et bien qu’EDC prévoie une baisse de 0,5 % pour le secteur en 2018, elle s’attend à une croissance de 3,8 % en 2019.

Malgré la feuille de route déjà excellente du Canada dans l’agroalimentaire, les possibilités de croissance sont encore énormes. Dans son rapport Libérer le potentiel de croissance des secteurs clés de 2017, le Conseil consultatif en matière de croissance économique indique que le Canada est à même de se hisser de la cinquième à la deuxième place pour ce qui est des produits de base agricoles, et de la onzième à la cinquième en ce qui concerne l’agroalimentaire.

Surmonter les obstacles à la croissance

L’agroalimentaire est certes un secteur porteur, mais de nombreux défis se posent aux exportateurs qui souhaitent prendre de l’expansion sur de nouveaux marchés. Par exemple, plusieurs exportateurs du secteur ont des visées bien précises sur le marché américain, même si la plupart d’entre eux savent qu’il existe des débouchés lucratifs ailleurs. Les chiffres le montrent bien : actuellement, 54 % des exportations agroalimentaires canadiennes sont destinées aux États-Unis.

Dans une étude récente commandée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), près de 80 % des exportateurs canadiens interrogés ont affirmé dépendre entièrement ou considérablement des États-Unis. Quant aux raisons qui les empêchent d’exporter vers de nouveaux marchés, les répondants en ont cité plusieurs, dont la tarification non concurrentielle, les problèmes de logistique, les obstacles réglementaires et le manque d’expérience.

Par ailleurs, les exportateurs canadiens de produits agroalimentaires doivent aussi composer avec des perturbations de plus en plus fréquentes du commerce international et la volatilité des marchés. Dans son plus récent classement selon les échanges commerciaux de produits agricoles, Financement agricole Canada (FAC) cite l’intensification des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis comme le principal facteur d’influence sur les marchés agricoles en 2018. Les exportateurs canadiens en ressentent déjà les effets : pour ne mentionner qu’un exemple parmi d’autres, les tarifs imposés par la Chine sur les graines de soya des États-Unis en juin 2018 ont certes fait très mal aux producteurs américains, mais ils ont également fait chuter brutalement les prix que reçoivent les producteurs canadiens.

Une foule de nouveaux débouchés

Si l’on ne peut faire fi de ces difficultés, il reste que l’avenir est prometteur pour les exportateurs de produits agroalimentaires canadiens; de nombreux débouchés très intéressants se dessinent à l’horizon, notamment pour les abats comestibles, le bœuf frais, le porc, le chocolat et le pain. Prenons par exemple le marché de la nourriture biologique, qui est en plein essor : selon un nouveau rapport Perspectives économiques, ce marché recèle un grand potentiel pour les exportateurs canadiens qui souhaitent prendre de l’expansion.

En 2017, les exportations canadiennes d’aliments biologiques ont atteint 607 millions de dollars. Cela ne correspond qu’à 1 % de toutes les exportations du secteur de l’agroalimentaire, mais ce qui distingue le marché du bio, c’est qu’il est très diversifié : les producteurs exportent vers plus de 60 marchés. Comme on le souligne dans le rapport d’EDC, la demande mondiale de produits biologiques augmente à mesure que les consommateurs deviennent plus soucieux de leur santé, que les revenus augmentent, que les producteurs élargissent leurs activités et que la distribution au détail prend de l’ampleur.

La participation du Canada à des accords commerciaux internationaux d’envergure a ouvert la voie à une augmentation des ventes sur de nouveaux marchés, particulièrement en Asie et en Europe. Grâce à la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG) et de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), les exportateurs canadiens sont désormais grandement avantagés par rapport à leurs concurrents de pays non signataires, car de nombreux obstacles ont été levés. Par exemple, dans le cadre de l’AECG, l’Union européenne a éliminé les tarifs sur 94 % des produits agroalimentaires du Canada.

La croissance et l’efficacité grâce à l’innovation

L’innovation est un autre facteur déterminant qui stimulera la croissance du secteur. Les entreprises agroalimentaires canadiennes continuent d’aller toujours plus loin en proposant de tout nouveaux produits alimentaires très en demande à l’échelle mondiale. De plus, les progrès technologiques et les procédés de pointe se traduisent par une efficacité et une qualité accrues, et une réduction des coûts.

P&P Optica, par exemple, est une entreprise ontarienne qui utilise l’imagerie et l’apprentissage automatique pour analyser la qualité et la composition des aliments et détecter les produits contaminés par des corps étrangers. Les solutions novatrices de ce genre améliorent la réputation déjà impeccable du Canada en matière de qualité et de salubrité des aliments auprès des acheteurs étrangers.