L’innovation et votre avantage concurrentiel mondial

Des compagnies canadiennes connaissent le succès à l’échelle mondiale grâce à l’innovation et à leur capacité de répondre aux attentes changeantes des consommateurs. Développer votre capacité d’innover est un élément clé pour améliorer votre position concurrentielle, tant ici qu’à l’étranger.

L’entreprise qui néglige d’adapter constamment ses processus, d’améliorer son offre de produits et services risque d’être laissée pour compte. Tout commence par la création d’une culture de l’innovation, a indiqué Ellen Kullman, ex-présidente et chef de la direction de Dupont  lors du Fortune Global Forum qui a eu lieu à Toronto le 15 octobre.

« L’organisation est particulièrement importante, explique Ellen Kullman. En ce qui nous concerne, il fallait respecter nos priorités : était-ce le processus scientifique ? L’invention ? Notre capacité à apprendre de nos échecs ? Il fallait utiliser ces priorités pour apprendre et devenir meilleurs? Nous devions créer, puis recréer au fil des diverses générations et des différentes façons de respecter nos priorités. »

Pour pouvoir exploiter nos idées innovatrices, nous devons avoir une vision bien définie et que celle-ci soit acceptée par l’équipe qui est responsable de la mettre en œuvre, poursuit Renee James, ex-présidente d’Intel et actuelle présidente et chef de la direction de Ampere Computing, une firme de production de semiconducteurs.

Dans une économie mondialisée, la concurrence vient de partout dans le monde. Si vos concurrents réagissent rapidement aux demandes changeantes de l’industrie pendant que vous en restez au statu quo, vos clients trouveront rapidement de meilleures solutions que celles que vous leur offrez.

Qu'est-ce qui nourrit le besoin d’innovation ?

Depuis la révolution industrielle, les avancées technologies ont modelé, puis remodelé le monde des affaires. Un simple coup d’œil aux progrès réalisés depuis une décennie dans les technologies de communications mobiles témoigne d’un développement exponentiel et d’un véritable tsunami de progrès qui a frappé tous les secteurs industriels.

Il n’y a aucun doute que les technologies sont à la base des importants changements dans les pratiques commerciales, mais l’innovation n’est pas que technologique. Innover, c’est également développer de nouvelles stratégies et pratiques commerciales en vue d’améliorer les produits et services existants et accroître la productivité.

Parfois lorsque vous tentez de résoudre un problème, souligne Ellen Kullman, vous découvrez une solution à un problème tout à fait différent et cela vous ouvre un tout nouveau marché.

« Lorsque nous avons inventé le Kevlar, nous cherchions un produit pour remplacer l’acier dont le prix atteignait des sommets, a expliqué Ellen Kullman aux participants du Forum. Mais pendant que nous développions le produit, les prix de l’acier ont chuté et plus personne n’avait besoin de notre produit. Nous avions formé une équipe de 20 personnes pour ce projet et y avions investi 50 millions de dollars, une somme énorme à l’époque. L’équipe a alors imaginé en faire une fibre que l’on pourrait tisser. Cela nous a ouvert un tout nouveau créneau que nous n’avions certainement pas envisagé au début du projet. »

Investir dans de nouveaux marchés stimule l’innovation

Bien que la plus grande part des exportations canadiennes soit destinée au marché américain, plus de 70 % de la croissance mondiale au cours des prochaines années proviendront des économies émergentes, particulièrement la Chine et l’Inde, ouvrant ainsi aux compagnies canadiennes tout un monde de possibilités.

Plus de la moitié (56 %) des compagnies canadiennes exportatrices sont actuellement présentes dans des marchés émergents, ouvrant ainsi aux firmes canadiennes l’accès à de nouvelles façons d’innover, notamment de nouvelles chaînes d’approvisionnement, de nouvelles technologies et de nouvelles ressources.

11 % des exportateurs canadiens attribuent l’augmentation de leurs ventes internationales à l’innovation.

Comment une compagnie a développé un meilleur produit pour affronter la concurrence mondiale

La compagnie torontoise ecobee a créé le tout premier thermostat Wi-Fi au monde contrôlé par l’intermédiaire d’un appareil mobile.

La compagnie a été fondée par Stuart Lombard, ingénieur logiciel, qui a cherché à reprogrammer le thermostat de la maison familiale afin de réduire la consommation d’énergie.

Il a donc conçu le thermostat ecobee qui s’est rapidement imposé sur le marché. Mais tout aussi rapidement, la concurrence s’est manifestée, particulièrement Google Nest, ce qui a forcé ecobee à innover.

 « Nous croyions que nous étions dans la LNH, mais quand les produits Nest sont arrivés, nous nous sommes rendu compte que nous n’étions rien de plus que les champions d’une ligue mineure de hockey », explique Stuart Lombard.

L’entreprise a donc investi dans le développement de produits, ce qui lui a permis d’augmenter ses parts de marché et dès lors d’intéresser de nouveaux et importants investisseurs, et même de réaliser un important tour de financement en 2018.

L’investissement au Canada stimule l’innovation

Les investissements étrangers au Canada apportent d’énormes avantages en ce qu’ils nous donnent accès à de nouvelles technologies, qu’ils augmentent la productivité, développent le commerce et favorisent l’innovation.

Des programmes comme Investir au Canada ont comme objectif de faire du Canada une destination de choix pour les investissements directs étrangers en facilitant les investissements étrangers au Canada, en offrant des conseils, de l’information et des ressources pour soutenir le développement des entreprises étrangères.

L’innovation et le commerce Canada-Europe

L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne ouvre de nouvelles possibilités pour les entreprises canadiennes.

L’accord commercial Canada-Europe élimine 98 % des tarifs sur tous les biens canadiens autres qu’agricoles entrant en Europe, pourcentage qui passera à 99 % dans sept ans.

En vertu de l’AECG, le Canada a également accès aux contrats des municipalités, des entités adjudicatrices locales, des institutions publiques et des commodités.

Ces possibilités nouvelles qu’offre l’AECG stimuleront l’innovation au Canada dans de nombreux secteurs industriels. Les firmes canadiennes peuvent profiter de la réduction des barrières à l’entrée dans le marché européen pour innover, faire de la recherche et développement, améliorer leur productivité et s’adapter aux exigences de la demande dans les marchés étrangers.

Le Canada, carrefour de l’innovation

Le Canada investit massivement dans l’innovation. Les petites et moyennes entreprises, peu importe leur taille ou leur secteur d’activité, développent avec succès une culture de l’innovation tant dans le secteur des services que des biens.

L’hôte officiel du Fortune Global Forum, le premier ministre Justin Trudeau, a fait remarquer que l’intelligence artificielle était un des secteurs où le Canada était un leader mondial[LB(C1] .

« Le Canada a des centres importants en intelligence artificielle à Vancouver, Toronto et Montréal, a indiqué le premier ministre. Nous pouvons réaliser beaucoup de choses lorsqu’on se dit : ‟ Voyons ce à quoi le monde ressemblera si nous investissons dans ce monde et tentons de le modeler. Nous investissons massivement dans la science”.

 

L’innovation exige la capacité de repenser le monde

L’innovation n’est plus confinée aux mondes de la science et de la technologie, a expliqué l’un des panélistes du Forum, et elle exige une nouvelle forme de pensée et des compétences plus étendues.

« L’ensemble des compétences requises pour changer les choses et innover sera différent de ce qu’il a été au cours des 20 dernières années, dit  Steve Case, président et chef de la direction de  Revolution, firme d’investissement du District de Columbia. Au cours des 20 dernières années, tout était axé sur les applications. Les applications étaient le centre de gravité de l’innovation. Au cours des 20 prochaines années, si vous voulez révolutionner les services de santé par exemple,  oubliez les applications : pensez plutôt changement de systèmes, changements culturels, médecins et infirmières et gouvernements bref, l’important sera le développement de partenariats. »