En quête de marchés étrangers riches en débouchés? Ayez à l’œil l’Australie ou les États-Unis. Nous traiterons ici des environnements économiques, des relations commerciales, du potentiel d’exportation et des obstacles propres à chacun de ces marchés très différents.

Analyse trimestrielle des risques pays d’EDC

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Australie

En 2019, l’Australie atteint un record mondial de développement : 28 ans d’expansion économique ininterrompue. Et sans la COVID 19, qui sait pendant combien d’années encore cette hausse se serait poursuivie, d’autant plus que les prévisions économiques annoncent qu’elle reprendra sitôt les effets de la pandémie estompés?

L’Australie regorge de ressources naturelles. Ses importants gisements de charbon, de minerai de fer, de cuivre, d’or et de gaz naturel ainsi que ses sources d’énergie renouvelable lui ont valu au fil des années des investissements internationaux considérables qui ont stimulé son développement économique. Ce n’est pas tout : ses industries extractives s’accompagnent d’un impressionnant secteur des services et d’une formidable capacité de production alimentaire.

Le dynamisme industriel du pays est tout particulièrement évident dans son florissant secteur de l’infrastructure. C’est l’avis de Diane Belliveau, la nouvelle représentante en chef d’EDC en Australie : « Le pays est en tête dans ce secteur. Même avant la pandémie, ses activités d’infrastructure connaissaient un grand boum. Son économie figure parmi les premières du monde sur le plan des partenariats public-privé; une multitude de projets collaboratifs entourant le transport, l’énergie et les infrastructures sociales sont d’ailleurs en cours. Malgré les retards occasionnés par la COVID 19, on voit encore des annonces de nouveaux projets. »

Les niveaux élevés d’activité commerciale et de financement entre le Canada et l’Australie dénotent la grande solidité de la relation qui unit les deux pays. Les échanges bilatéraux annuels se chiffrent à environ 4 milliards de dollars, et les exportations canadiennes de produits vers l’Australie totalisent environ 2 milliards de dollars chaque année. Du côté du financement, l’Australie reçoit souvent plus de 40 % de l’investissement direct total du Canada destiné à l’Asie et est le troisième pays en importance ciblé par l’investissement direct canadien à l’étranger.

Accords de libre-échange

L’Australie a signé des accords de libre-échange avec de nombreux pays :

  • Nouvelle-Zélande
  • Singapour
  • États-Unis
  • Thaïlande
  • Chili
  • Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE)
  • Corée
  • Japon
  • Pacific Agreement on Closer Economic Relations (PACER) (accord du Pacifique pour un renforcement des relations économiques)
  • Indonésie
  • Hong Kong
  • Malaisie
  • Chine
  • Pérou
Port de Sydney qui brille sous le soleil


De plus, il négocie actuellement d’autres accords de libre-échange, notamment avec l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni et l’Inde. Ces accords sont une excellente raison pour les entreprises canadiennes de mettre un pied en Australie : en faisant affaire avec une entreprise australienne ou en s’implantant au pays, elles pourraient en tirer profit.

Le plus important accord commercial du Canada dans la région du Pacifique, l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), couvre non seulement le Canada et l’Australie, mais aussi le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Vietnam. Cet immense bloc économique réunit au moins 500 millions de clients potentiels et représente 13,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Pour les entreprises canadiennes, le PTPGP est une porte ouverte sur un immense marché. Il contribuera à uniformiser les règles du jeu en réduisant substantiellement, voire totalement, les tarifs douaniers entre les pays membres. Une fois l’accord pleinement en vigueur, 99 % des lignes tarifaires entre les parties seront hors taxes, comme c’est déjà le cas pour certains produits canadiens tels que les poissons, les produits de la mer et les produits forestiers.

Occasions

Le marché australien présente peu d’obstacles aux exportateurs canadiens, et les cadres juridiques et commerciaux des deux pays se ressemblent. Les secteurs industriels et de la consommation sont pleinement développés de part et d’autre, et la culture d’entreprise, anglophone convient bien aux entreprises canadiennes. Par ailleurs, l’Australie est un véritable tremplin commercial vers la Chine et d’autres marchés de l’Asie.

Au chapitre de l’exportation et de l’investissement, le Canada fait briller ses exportations dans les secteurs de la machinerie et de l’équipement agricoles, de l’aéronautique et de la défense, ainsi que des produits forestiers et des sciences de la vie. Pour EDC, les secteurs suivants sont également particulièrement porteurs :

  • infrastructure
  • électricité et énergies renouvelables
  • numérique et technologies de pointe
  • énergies propres

Obstacles

Les entreprises canadiennes doivent surmonter quelques obstacles pour faire des affaires en Australie : le défi logistique de la distance; les conditions météorologiques souvent extrêmes; et la concurrence féroce sur le marché, où prospèrent beaucoup d’entreprises locales et internationales, certaines depuis des dizaines d’années.

Pour vaincre ces obstacles, les entreprises canadiennes devraient envisager de s’associer à une entreprise australienne, d’établir une présence locale ou de passer par des représentants, par exemple des agents ou des distributeurs.

  • Cote de risque à court terme : faible à modéré
  • Principales exportations canadiennes (2020) : machinerie, produits agricoles, aéronefs et pièces aéronautiques, produits pharmaceutiques, minéraux et métaux, bois et dérivés du papier
  • Valeur totale des exportations canadiennes (2020) : 4 milliards de dollars
  • Accord commercial avec le Canada : PTPGP
  • Population : 26,8 millions

États-Unis

Les États-Unis sont le marché étranger le plus accessible à la plupart des entreprises canadiennes. Ce pays est en effet notre partenaire commercial le plus important, le plus proche et le plus riche. Chaque année, la plus grande partie de nos exportations lui est de loin et invariablement destinée. Nombreuses sont les entreprises canadiennes qui n’exportent nulle part ailleurs; d’autres y exercent carrément leurs activités tout en utilisant sa chaîne d’approvisionnement comme voie royale vers d’autres marchés.

La pandémie a bien entendu perturbé les exportations américaines de la plupart des entreprises canadiennes. Par contre, nous apprend Gregory Trippenbach, vice-président régional pour les États-Unis, « EDC s’attend à ce que l’économie américaine affiche un taux de croissance de base de plus de 6 % après l’ère de la COVID ».

Ce n’est pas tout : « Les mesures de relance de l’administration Biden, chiffrées à 1 900 milliards de dollars américains, ont déjà des retombées, cet argent allant droit dans la poche des consommateurs américains. Qui plus est, l’épargne excédentaire de ces derniers équivaut presque aux fonds injectés : s’ils venaient à dépenser ces excédents, le taux de croissance pourrait dépasser 8 % », renchérit-il.

C’est sans compter la colossale enveloppe qui attend le secteur des infrastructures, annoncée comme la première lueur d’une « nouvelle révolution industrielle » aux États-Unis. Ce projet doit se concrétiser d’une façon ou d’une autre, et, conjugué aux mesures de relance, pourrait engendrer une vague de transformation à l’échelle du pays.

La pandémie a toutefois révélé la fragilité de nombreuses chaînes d’approvisionnement mondiales. Prenons l’exemple des puces électroniques, indispensables à la fabrication d’innombrables produits, dont les automobiles : des fabricants sont allés jusqu’à suspendre leur chaîne de montage à défaut de puces. Pour cette raison, de nombreuses entreprises américaines pourraient décider de relocaliser leur chaîne d’approvisionnement en Amérique du Nord pour assurer la durabilité de leurs activités et réduire le risque de nouvelles pénuries.

Quelles conclusions pourraient donc en tirer les entreprises canadiennes déjà établies aux États-Unis ou qui envisagent de le faire?

« Après la pandémie, la demande américaine de produits locaux surpassera de loin l’offre dans tous les secteurs, sans exception », estime M. Trippenbach. « Les États-Unis n’auront d’autre choix, pour répondre à cette demande, que de se tourner vers des fournisseurs étrangers : une situation extrêmement profitable pour le Canada. On peut aussi s’attendre à des investissements massifs en projets d’automatisation visant l’efficacité et la stabilité des chaînes d’approvisionnement, et à ce que l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) gagne encore en importance. »

Les entreprises canadiennes pourraient malgré tout se heurter à des vents contraires dans leurs activités américaines. Par exemple, de grandes vagues de faillites pourraient frapper les États-Unis alors que la pandémie ralentit et que l’aide gouvernementale s’estompe, vagues qui toucheraient inévitablement les partenaires d’affaires canadiens des entreprises touchées.

« La loi et la politique “Buy American” (Achetez américain) pourraient aussi être problématiques pour certaines entreprises canadiennes », note M. Trippenbach. « Par contre, ces dispositions ne s’appliquent qu’aux projets et aux achats financés par le gouvernement fédéral des États-Unis, et le Canada est déjà exempté à certains égards, notamment en ce qui concerne la défense. Les chaînes d’approvisionnement des deux pays sont étroitement intégrées, et, comme la reprise économique américaine devrait engendrer une importante demande de biens, les acheteurs devront inévitablement s’approvisionner en partie au Canada, malgré la politique “Buy American”. »

  • Cote de risque à court terme : faible à modéré
  • Principales exportations canadiennes (2020) : machinerie, véhicules automobiles, bois et dérivés du papier, plastique, aéronefs et pièces aéronautiques, métaux, produits pharmaceutiques
  • Valeur totale des exportations canadiennes (2020) : 383,3 milliards de dollars
  • Accord commercial avec le Canada : ACEUM
  • Population : 332,7 millions