Vous n’êtes pas le seul à vous poser des questions sur les ventes de votre entreprise ou les investissements aux États-Unis dans le climat actuel. Les récentes discussions sur les politiques protectionnistes qui placent « l’Amérique d’abord », ainsi que les débats sur la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), sont autant de points d’interrogation pour de nombreuses entreprises canadiennes. Toutefois, Robert Pelletier, représentant en chef des États-Unis à EDC, affirme que les Canadiens ont de bonnes raisons de rester optimistes.

Les États-Unis savent qu’ils ont un bon marché avec le Canada

« Le Canada est le premier client dans 35 états, le numéro deux dans six autres états, souligne M. Pelletier. Plus de 2,3 millions d’emplois américains dépendent directement du commerce et de l’investissement avec le Canada. »

« Je ne minimize pas l’impact des politiques Achetez américain, explique M. Pelletier. Nous allons surveiller la situation de très près et l’analyser. Mais, nous prévoyons que toutes les parties verront les avantages de nos relations commerciales qui nous profitent mutuellement. »

Outre le fait qu’on s’attende à ce que les changements aient moins d’impact sur le Canada qu’on le craigne, les politiques protectionnistes peuvent également ne pas rester en place longtemps.

Plus de 2,3 millions d’emplois américains dépendent directement du commerce et de l’investissement avec le Canada.

Robert Pelletier

Pourquoi? Parce que d’autres pays se sont essayés à de telles politiques : 1 200 politiques protectionnistes ont été décrétées depuis 2008. Toutefois, l’histoire a montré qu’en réalité, cette approche ralentissait la croissance à long terme du pays. Par exemple, pendant la Grande Dépression, les politiques protectionnistes telles que les hausses tarifaires et les dévaluations de la monnaie ont anéanti près d’un quart du commerce mondial en seulement trois ans. Huit ans plus tard, le commerce mondial était encore 10 % en dessous de son sommet historique d’avant la dépression, même si la production avait fait un bond de 10 %. En 1936, le PIB des États-Unis n’avait réussi qu’à rattraper les niveaux atteints en 1929. Ceci laisse à penser que les pratiques protectionnistes coûtent cher.

Chaque dollar d’exportations canadiennes vers les États-Unis, près de 30 cents proviennent de pièces ou de contenu américain.

Les objectifs des États-Unis pourraient créer de nouvelles possibilités pour les entreprises canadiennes

Parallèlement, la confiance accrue des consommateurs dans la demande refoulée aux États-Unis et les projets de renouvellement pourraient offrir de nouveaux débouchés aux exportateurs canadiens, notamment dans les secteurs de l’infrastructure, du pétrole et du gaz et de la vente au détail.

L’indice de confiance des consommateurs a fait un bond de près de 13 points en novembre et décembre, atteignant son niveau le plus élevé depuis le milieu de 2001, et la National Federation of Independent Business (Fédération nationale des entreprises indépendantes) affirme que la confiance des entreprises est également en hausse. Lorsque les consommateurs et les entreprises se sentent optimistes, ils sont plus susceptibles de dépenser.

 

Aux États-Unis, les dépenses de consommation sont à l’origine de 70 % du dynamisme de l’économie. Cette activité représente de 12 à 13 cents de chaque dollar dépensé dans le monde.

 

Une augmentation des dépenses aurait un impact positif sur les marchés du monde entier, et profiterait également aux entreprises canadiennes. Si les consommateurs et les entreprises commencent à dépenser et à investir davantage, les entreprises américaines pourraient ne pas être en mesure de suivre la demande. Les entreprises canadiennes peuvent donc intervenir pour combler l’écart.

Enfin, l’appel du président Trump à rebâtir les infrastructures du pays et à développer les ressources énergétiques créera également des débouchés pour les entreprises canadiennes.

 

Comment réussir sur ce nouveau marché américain

Pour affronter les doutes et faire face aux politiques protectionnistes, les entreprises canadiennes doivent s’employer à mettre en place des plans sur de potentiels impacts et de possibles répercussions.

« Commencez par communiquer vos clients et partenaires commerciaux américains et discutez avec eux des possibilités et des plans sur la façon de traiter les différentes répercussions, conseille M. Pelletier. Les clients avec lesquels je m’entretiens aux États-Unis estiment que les fournisseurs canadiens sont très bien perçus et que de nouvelles possibilités de croissance se présenteront. »

Commencez par communiquer vos clients et partenaires commerciaux américains et discutez avec eux des possibilités et des plans sur la façon de traiter les différentes répercussions.

Robert Pelletier

Communiquez également avec les associations commerciales au Canada et aux États-Unis pour obtenir des conseils et pour connaître leurs éventuels projets de gestion des retombées de ces politiques.