Les mesures de protection de l’OMC et de l’ALENA s’appliquent, le Canada et les États‑Unis étant des participants à l’Accord sur les marchés publics de l’OMC. Conformément à l’ALENA, les produits et les fournisseurs canadiens ne sont pas visés par les dispositions Buy American si l’achat est fait directement par un ministère ou un organisme fédéral américain nommé dans l’accord et que la valeur du marché excède les seuils prévus dans l’ALENA. En 2015, ces seuils s’élevaient à 204 000 $, et à 7 864 000 $ pour les travaux de construction. Selon le chapitre 10 de l’ALENA, les seuils à l’intérieur d’une même année sont de 1) 79 507 $ pour l’approvisionnement de biens et services et de 2) 10 335 931 $ pour la réalisation de travaux de construction.
Notons aussi que nous avons discuté des dispositions Buy America/American à l’échelle fédérale. D’autres exigences sont également en vigueur dans de nombreux États. De plus, il existe des prescriptions quant aux ressources nationales; je pense notamment aux pratiques d’embauche locale. Ces questions pourraient faire l’objet d’un prochain article. Ce que nous avons abordé aujourd’hui constitue un enjeu réellement majeur, mais il y a d’autres obstacles liés à l’approvisionnement.
Durant ma première discussion avec un client du Canada, je lui pose certaines des questions suivantes : « Quel est votre produit? De quoi est-il fait? Comment le fabriquez-vous? Où le fabriquez-vous? Où prévoyez-vous l’expédier? Quel est votre canal de distribution? » Je peux ensuite l’aider à déterminer s’il doit faire affaire avec une agence fédérale soumise aux dispositions Buy America/American. Nous alignons alors les chiffres pour calculer la teneur locale de son produit. Une société du secteur textile n’aura sûrement pas à se préoccuper des dispositions Buy America pour le fer ou l’acier; d’autres questions la toucheront. Bien que tout cela puisse sembler complexe à première vue, une entreprise canadienne avertie, qui prend le temps et investit les ressources nécessaires pour y voir clair, sera bien mieux placée que ses concurrents sur le marché américain. Il s’agit d’un investissement payant.
D’expérience, les entreprises canadiennes et leurs dirigeants sont extrêmement avisés. Ils veulent savoir ce qu’ils peuvent faire et comment respecter les exigences. Une fois qu’ils saisissent ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, ils gagnent un avantage concurrentiel dans presque tous les secteurs du marché américain. C’est une question de vaincre la peur de l’inconnu – surtout que leurs concurrents en savent souvent moins qu’eux.