Quiconque ne croit pas au pouvoir du sociofinancement n’a qu’à regarder l’histoire de Revol Technologies.

Pendant sa campagne Kickstarter de 60 jours, terminée au début janvier 2015, Revols a amassé plus de 2,5 millions de dollars – record canadien pour Kickstarter – et conquis quelque 10 500 clients dans plus de 100 pays sur cinq continents grâce à ses écouteurs Bluetooth sur mesure révolutionnaires.

« C’est complètement fou », s’exclame Daniel Blumer, cofondateur et PDG de Revols, à propos du succès de la campagne. « Nous avons dorénavant des milliers de clients dans plus de 100 pays. Nous n’y serions jamais arrivés sans sociofinancement. »

Le choix du sociofinancement pour faire croître Revols découle d’une conversation en 2014 entre les cofondateurs Daniel Blumer et Navi Cohen, qui souhaitaient combler une lacune sur le marché.

« Nous avons décelé un besoin d’écouteurs mieux ajustés et plus confortables, raconte M. Blumer. Les écouteurs personnalisés sont fabuleux : ils ne tombent pas et sont très confortables, mais ils coûtent environ 1 000 $. C’est très cher. »

La solution du duo? Concevoir des écouteurs sur mesure à un prix plus raisonnable : environ 235 $. Revols a passé un an à mettre au point son produit, pendant lequel elle a aussi bénéficié de mentorat au sein de l’accélérateur chinois HAX. Elle s’est associée au géant de l’audio Onkyo pour créer des écouteurs de grande qualité dotés de bouts en gel adaptables à la forme des oreilles en 60 secondes grâce à une application mobile.

Le processus de personnalisation n’est pas la seule innovation de Revols; il y a aussi eu sa campagne de sociofinancement. Blumer et Cohen ont fait des mois de recherches minutieuses pour préparer l’événement record de 60 jours. Ils ont repéré d’anciennes campagnes réussies et parlé aux fondateurs. Ceux-ci les ont conseillés entre autres sur la façon de bien profiter de la publicité pour bâtir des canaux de marketing, de repérer des médias pivots et de s’occuper du positionnement préliminaire du produit auprès de chacun d’eux, et d’affiner le texte et la production de la vidéo de lancement, d’une importance cruciale.

« C’est un projet colossal, qui comporte de nombreux aspects, alors ce n’est pas à prendre à la légère, explique M. Blumer. Vous devez être certain que vous êtes prêt, que votre produit l’est et que vous avez établi tous les canaux nécessaires. La planification, étonnamment, a été la phase la plus cruciale et la plus intense. »

Selon M. Blumer, une fois la campagne amorcée, elle prend vie, et il faut préserver l’engagement des premiers investisseurs et maintenir la communication avec chacun d’eux pour en assurer la réussite.

« Les 24 à 48 premières heures d’une campagne sont les plus déterminantes, ajoute-t-il. Si vous générez de l’affluence sur votre site, Kickstarter commencera à vous promouvoir comme projet populaire. L’objectif consiste à faire boule de neige. Après un bon départ, l’élan se poursuit. »

L’équipe de Revols a vraiment eu le vent dans les voiles. En moyenne, la campagne a produit 42 179 $ par jour, beaucoup plus que l’objectif total initial de 100 000 $, soit le strict minimum nécessaire pour rentrer dans nos frais de la première production.

Les cofondateurs ont mis au point leur produit en ayant en tête le sociofinancement. « Cette démarche allait de soi, raconte M. Blumer. C’était une excellente façon de vérifier la demande du produit, de susciter beaucoup d’enthousiasme et d’attrait, et de nous financer sans céder de capital-actions. »

Il leur a aussi fallu tenir les clients informés et gérer les attentes.

« Dès que nous avons lancé la campagne, l’entreprise est devenue redevable au public. Communiquer avec les investisseurs est une responsabilité chronophage, constate M. Blumer. Cependant, nous n’avons jamais tenu leur soutien pour acquis et nous sommes efforcés de les impliquer et de les tenir à jour tout au long de la campagne. »

Revols s’attaque maintenant à un autre défi : le labyrinthe logistique de la livraison dans plus de 100 pays.

« Nous avons beaucoup à apprendre à ce sujet, admet M. Blumer. Mais nous nous sommes associés avec un fournisseur de gestion optimale expérimenté de Hong Kong qui nous aidera à coordonner la logistique et la livraison internationale. »

Avec du recul, malgré quelques erreurs de parcours, M. Blumer dit qu’il ne ferait rien autrement vu l’expérience inestimable acquise.

Selon lui, le sociofinancement a aussi donné aux entrepreneurs la chance de puiser dans un bassin de recherche et développement qu’ils avaient à portée de main. En interagissant régulièrement avec des clients, ils ont recueilli des commentaires qui les ont aidés à raffiner la conception de Revols 1.0. L’entreprise planifie déjà la deuxième version des écouteurs, qui seront aussi proposés au public par sociofinancement.

« C’est emballant! Nous sommes impatients de voir ce que l’avenir nous réserve », confie M. Blumer.

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation de Daniel Blumer.