Pour la première fois de son histoire, Exportation et développement Canada (EDC) a officiellement ouvert une succursale de financement à l’extérieur du Canada, à Singapour. La nouvelle succursale servira l’ensemble de la région Asie-Pacifique, et contribuera à créer davantage de débouchés commerciaux pour les entreprises canadiennes et asiatiques. Exportateurs avertis s’est entretenu avec Bill Brown d’EDC, vice-président régional pour l’Asie, pour savoir ce que cela signifie chapeauter cette initiative, qui constitue un jalon pour EDC.
Expliquez-nous en quoi consiste votre rôle de vice-président régional pour l’Asie d’EDC.
J’occupe un rôle tout à fait unique à EDC. J’assume non seulement la responsabilité de la couverture marketing, de la structuration et de la gestion des relations par l’entremise d’une équipe de plus de 20 personnes établies au Canada, en Chine, en Inde, dans l’Asie du Sud-Est et bientôt en Australie, mais je participe aussi aux volets de souscription et de financement des activités de notre succursale de Singapour. L’étendue de mes responsabilités ainsi que la grande diversité culturelle au sein des membres de l’équipe rendent au quotidien mon travail très amusant et intéressant.
Dans l’exercice de mon rôle, chaque jour est différent. Tantôt je travaille avec notre équipe en Inde afin de faciliter une transaction de financement majeure avec une entité commerciale de premier plan en Inde dans le but d’intégrer davantage d’exportateurs canadiens dans leurs immenses chaînes d’approvisionnement. Tantôt je présente EDC et les capacités canadiennes à l’occasion d’une conférence destinée aux gens d’affaires en Chine.
Le mandat constitue un aspect fascinant de mon poste, car l’Asie est une région prioritaire pour le gouvernement du Canada et pour EDC. En qualité de représentants sur le marché, nous travaillons étroitement avec le Service des délégués commerciaux en vue de cerner des occasions d’appuyer les exportateurs canadiens au moyen des solutions d’assurance et de financement, mais également d’agir comme un catalyseur du commerce extérieur du Canada en Asie et en Océanie. Au bout du compte, nous nous employons à diversifier les tendances commerciales du Canada et à multiplier les débouchés pour les exportateurs canadiens, au-delà des marchés d’exportation traditionnels.
Quelle est l’importance du marché asiatique pour EDC?
L’Asie porte dans son giron certain des économies les plus imposantes et les plus dynamiques de la planète. Ces pays et le Canada ont beaucoup en commun : leur prospérité repose sur le commerce extérieur, et ils regorgent de ressources naturelles disséminées sur un immense territoire géographique. Ces similitudes ouvrent la porte à un resserrement des relations qui est profitable aux deux régions.
Voilà pourquoi le gouvernement du Canada et EDC ont résolument mis le cap sur l’Asie et fait une priorité de promouvoir les activités commerciales et d’investissement à l’ensemble des pays incontournables de cette partie du monde. En effet, le marché asiatique est si important que, pour la première fois de son histoire, EDC ouvert sa première succursale hors des frontières du Canada, à Singapour.
Pourquoi avoir décidé d’ouvrir maintenant une succursale autonome à Singapour? Quelle est son importance ou sa pertinence pour la région?
L’Asie est une région prioritaire. La nouvelle succursale autonome d’EDC devrait considérablement contribuer à l’intensification du commerce bilatéral et de l’investissement entre l’Asie et le Canada.
Grâce à cette nouvelle succursale, EDC peut mener à bien ses activités administratives, de développement des affaires et de souscription à Singapour même. En rapprochant ses services financiers de ses clients asiatiques, EDC espère mieux comprendre leur besoin dans ce domaine. Cette proximité l’aidera au bout du compte à cerner plus d’occasions d’affaires entre le Canada et l’Asie.
Par ailleurs, Singapour est un marché de grand intérêt pour le Canada. Cette cité-État fait figure de pôle financier et de transport en Asie, sans compter qu’elle est une porte d’entrée privilégiée pour les entreprises canadiennes désireuses de faire des affaires sur le marché asiatique. Mais il y a plus. Singapour est considérée comme l’une des meilleures destinations d’investissement pour les firmes étrangères puisque le pays possède une main-d’œuvre très instruite et qualifiée.
Au surplus, Singapour se trouve au centre même des représentations d’EDC dans la région : entre les représentations de Mumbai, New Delhi, Shanghaï, Beijing et Jakarta, ainsi que la nouvelle représentation d’EDC qui sera inaugurée plus tard en 2017.
Comment la nouvelle succursale d’EDC aidera-t-elle les entreprises canadiennes à faire des affaires à Singapour et dans la région? Pourquoi ces entreprises devraient-elles se tourner vers EDC?
EDC présente aux sociétés asiatiques une proposition de valeur unique. En tant qu’organisme de financement de portée mondiale, EDC offre du financement commercial aux entreprises asiatiques à l’appui de transactions visant des biens ou des services canadiens. Parallèlement, nous pouvons offrir une gamme complète de solutions de financement aux entreprises canadiennes souhaitant s’intégrer aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
EDC peut aussi faire du repérage au niveau des chaînes d’approvisionnement pour le compte de ses partenaires. De fait, EDC aide régulièrement des entreprises étrangères à réduire leurs coûts, à accroître leur efficience et à innover en les mettant en relation avec des entreprises canadiennes possédant les capacités recherchées ou dont elles ont besoin.
La réponse courte à votre question est qu’EDC facilite les activités commerciales des entreprises canadiennes sur les marchés mondiaux, tout comme celle des sociétés à l’étranger.
Comment définiriez-vous le rôle du Canada en tant que nation exportatrice? Comment pourrait-on bonifier les efforts du Canada en matière de commerce extérieur et d’activités commerciales sur la scène internationale?
Une proportion importante du PIB du Canada est liée à son commerce extérieur. Les activités commerciales et l’investissement à l’échelle mondiale sont donc essentiels au maintien de la croissance de l’économie canadienne. Par chance, le Canada cultive des liens solides sur les marchés mondiaux. Les États-Unis sont de loin le premier partenaire commercial du Canada. Par ailleurs, on note une intensification de la relation entre le Canada et l’Europe à la suite de la ratification récente de l’Accord économique et commercial global (AECG). Le Canada a conclu de nombreux accords de libre-échange en Amérique latine et en Asie, et il a récemment engagé des discussions préliminaires en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange avec la Chine.
D’autres efforts doivent être engagés pour accroître la présence canadienne sur la scène mondiale. La communauté d’affaires canadiennes regroupe surtout des petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent environ 97 % des entreprises du pays. Or, les PME peuvent éprouver des difficultés, en Asie ou au Canada, à trouver le soutien et les partenaires qui leur conviennent à l’étranger. Voilà pourquoi EDC a mené de vastes recherches pour mieux comprendre les besoins des PME à toutes les étapes de leur parcours d’exportation – de leur première vente à l’étranger à l’ouverture d’installations sur un autre marché. En aidant un nombre croissant de PME à participer au commerce international, toutes les économies y gagnent – celles du Canada comme de l’Asie. C’est une situation avantageuse pour tous.
Quelles industries profiteront le plus de l’ouverture de la succursale d’EDC à Singapour?
EDC cible plusieurs secteurs d’intérêt dans les pays de l’ANASE, en Inde et en Chine, et notamment les suivants : l’infrastructure (y compris l’énergie et les écotechnologies), le pétrole et le gaz naturel, les technologies de l’information et des communications, ainsi que l’aéronautique, le transport ferroviaire et l’automobile. Les entreprises canadiennes possèdent déjà le savoir-faire nécessaire pour fournir des biens et des services dont l’Asie a résolument besoin en ce moment.
Le Canada étant une nation commerçante, comment les entreprises canadiennes devraient-elles s’y prendre pour rayonner sur la scène internationale?
Les entreprises qui exportent sont plus prospères. En effet, les ventes à l’étranger augmentent la rentabilité et la productivité tout en stimulant l’innovation. Il y a de multiples éléments à prendre en compte, mais voici les principaux conseils à suivre pour percer de nouveaux marchés et attirer de nouveaux clients :
- Ayez une bonne compréhension du marché local – Le recours à une approche globale ne fonctionne pas dans la sphère du commerce international, puisque chaque marché a ses propres règlements, sa réglementation et sa manière de conduire les affaires. Il est donc primordial d’adapter votre approche afin qu’elle corresponde à la culture locale.
- Tissez des liens et forgez des partenariats sur le marché étranger – EDC ou le Service des délégués commerciaux du Canada est une excellente ressource pouvant aider les entreprises à créer des liens et à s’intégrer aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
- Investissez dans des relations à long terme, car les acheteurs étrangers sont souvent peu intéressés par des contrats ponctuels – Il est crucial d’investir dans des relations à long terme. Si un marché particulier convient à votre entreprise, vous devriez envisager d’y investir en ayant une présence sur le terrain, ce qui facilitera l’établissement de relations avec les sociétés locales. Il pourrait par exemple s’agir d’un simple bureau de vente. Se rapprocher de la chaîne d’approvisionnement des acheteurs et s’intégrer au milieu des affaires sont des aspects extrêmement importants sur les marchés asiatiques.
La succursale d’EDC à Singapour a ouvert ses portes. Qu’est-ce qui est au maintenant au programme?
La grande priorité est de s’intégrer à la communauté d’affaires et financière de Singapour, puis de continuer à renforcer la présence du Canada à l’ensemble de l’Asie. Nous n’épargnerons aucun effort pour gagner la confiance de nos clients asiatiques afin qu’ils fassent des affaires avec nous, et en définitive pour créer plus de débouchés à l’intention des entreprises canadiennes souhaitant s’établir dans la région.
Nous prévoyons développer de nouveaux produits expressément conçus pour nos clients asiatiques. Ainsi, notre équipe en Inde a récemment accordé le premier prêt masala (financement commercial extérieur) de concert avec la Banque Scotia. De plus, nous travaillons actuellement à l’ouverture d’un compte bancaire permanent en roupies indiennes (INR) et à l’implantation d’une solution de swap de devises en renminbi (RMB) pour les transactions en Inde et en Chine, respectivement.
Nous entendons également accroître notre présence dans la région dans un avenir rapproché en inaugurant deux autres bureaux après la nouvelle représentation d’EDC à Sydney, en Australie, qui ouvrira plus tard en 2017.