La population mondiale enregistre une croissance exponentielle et il en va de même pour sa demande alimentaire. 

Au cours des 200 dernières années, la population mondiale a explosé, passant d’une population estimée à un milliard de personnes à plus de 7,8 milliards en 2021. Dans certaines économies en développement, cette progression a entraîné un essor de la classe moyenne et une augmentation parallèle de la demande de protéines de viande, souvent considérées comme un luxe. Pendant ce temps, la classe moyenne des pays développés se détourne de plus en plus des protéines animales au profit d’options d’origine végétale.

Avec une population mondiale qui devrait atteindre 8,5 milliards de personnes d’ici 2030, l’industrie canadienne des protéines végétales est en excellente position pour dominer le marché mondial. En fait, un rapport de Protein Industries Canada, réalisé en 2021 par Ernst & Young, prévoit que la valeur de cette industrie mondiale atteindra 185 milliards de dollars d’ici 2035. Alors que la demande pour d’autres sources de protéines à valeur ajoutée augmente, PIC aide l’industrie des protéines végétales à adopter une approche multidimensionnelle pour se tailler une plus grande place au pays et sur la scène mondiale.

En vue d’assurer une présence canadienne sur la scène mondiale, de créer des emplois au pays et de tirer parti de notre réputation internationale en matière de salubrité et d’excellence alimentaires, PIC s’emploie à faire passer le Canada du statut de simple fournisseur planétaire de matières premières à celui de chef de file mondial en matière de biens de consommation d’origine végétale innovants, durables et à valeur ajoutée. 

Créée dans le cadre de l’Initiative des Supergrappes d’innovation lancée en 2018 par le gouvernement fédéral pour favoriser la création d’emplois, l’excellence en matière d’innovation et la croissance durable dans l’industrie, PIC s’est associée à de nouvelles entreprises ainsi qu’à des entreprises bien établies pour créer plus de 889 emplois, 200 nouveaux produits et 77 nouveaux processus.

La montée du « flexitarisme »

Les mangeurs propres, deuxième groupe alimentaire en importance

Source : L’Agri-Food Analytics Lab de l’Université Dalhousie

Étonnamment, la demande canadienne pour des options à base de plantes est plus forte chez les adeptes du nouveau régime alimentaire « flexitarien ». Un récent rapport de l’Agri-Food Analytics Lab (AAL) de l’Université Dalhousie a révélé que les flexitariens – les personnes dont les choix alimentaires sont moins liés à la moralité, mais plutôt à une alimentation saine et à des préoccupations environnementales – constituent le deuxième groupe en importance au Canada en matière de préférences alimentaires, après le groupe des personnes sans préférences. Selon le rapport, 9,84 % des Canadiens se considèrent en 2021 comme des flexitariens, par rapport aux 7,56 % qui se disent végétariens.

Le rapport indique aussi que, « en ce qui a trait à l’adoption systématique d’un régime à base de plantes, le végétarisme et le végétalisme demeurent en marge des préférences alimentaires, même si l’intérêt pour les régimes à base de plantes a augmenté au cours des 15 dernières années ». 

« Le flexitarisme se révèle donc un important secteur de croissance pour les fabricants qui cherchent à attirer une nouvelle clientèle, puisque les flexitariens ont tendance à être moins dogmatiques à l’égard des questions de moralité liées à la consommation de viande. »

Selon le rapport de l’AAL, si l’on observe les données démographiques par génération, il est clair que les deux plus importants groupes d’âge sont prêts à adopter un régime alimentaire comportant plus de végétaux et moins de viande : 50,31 % des millénariaux et 45,15 % des baby-boomers. Fait intéressant, plus de femmes (54,83 %) que d’hommes (36,65 %) ont songé à réduire leur consommation de viande. 

La tendance s’étend aussi aux produits laitiers, car 66,22 % des consommateurs canadiens ont utilisé des options de rechange aux produits laitiers, comme des produits à base de soja, d’avoine ou d’amande. Santé Canada suit également la tendance, avec les récentes recommandations du Guide alimentaire canadien qui ont fait passer les fruits, les légumes et les légumineuses au sommet de la pyramide.

Un agriculteur utilisant une table près d’un tracteur dans un champ de canola.


Voici un aperçu des principales sources de protéines végétales : 

  • Protéines oléagineuses : soja, colza/canola, coton, arachides, tournesol, sésame, carthame, lin;
  • Protéines de céréales : blé, maïs, riz, orge, avoine, sorgho, amarante;
  • Protéines de légumineuses : haricots, pois chiches, guar, lentilles, lupin et pois;
  • Protéines de feuilles : luzerne, feuilles de tabac, mûres blanches, graminées, canne à sucre, betterave à sucre, trèfles.

Dans l’ensemble, selon des estimations prudentes, la demande mondiale de céréales et de légumineuses pour la production de protéines végétales − incluant le soja, les pois, le blé, le canola, l’avoine et les lentilles − atteindra 41 millions de tonnes d’ici 2035, la culture du soja et des pois représentant plus de la moitié de la part de marché. Qu’est-ce que cela signifie pour l’industrie agroalimentaire canadienne?

Que le Canada − déjà le premier exportateur mondial de légumineuses, de pois et de lentilles − est très bien placé pour devenir un producteur de protéines végétales à valeur ajoutée. En 2019, le blé, le canola, les légumineuses et le soja représentaient 71 % des exportations canadiennes totales de produits agricoles.

Les laboratoires, la clé pour convaincre les consommateurs

Un nombre croissant de Canadiens songent à abandonner les régimes à base de viande, mais plusieurs obstacles subsistent quant à l’adoption d’options de protéines végétales, notamment : 

  1. Le goût, la sensation en bouche et la texture des substituts de viande. Parmi les Canadiens interrogés par l’AAL, 42,3 % ont déclaré que les produits à base de plantes avaient « un goût étrange ». Il n’est pas surprenant que l’une des principales raisons pour lesquelles les consommateurs privilégient un substitut de viande par rapport à un autre soit que ce produit a un aspect et un goût similaires à la viande. Des réussites telles que celles de Beyond Meat et d’Impossible Burger prouvent la pertinence de l’accent que met PIC sur l’investissement en recherche et développement (R-D), en innovation et en recherche agricole. Autrement dit, les laboratoires sont la clé pour convaincre les Canadiens de consommer plus de protéines végétales.
  2. La réticence des consommateurs à remplacer une matière première, les protéines animales, par une autre, comme les lentilles sèches, indique le rapport de l’Université Dalhousie. « Les consommateurs doivent être renseignés sur le potentiel des protéines végétales. Même s’il existe de nombreuses options de plats précuisinés, les consommateurs qui souhaitent disposer d’options comportant moins de transformation devront probablement apprendre à préparer intégralement des repas à l’aide de protéines végétales comme les légumineuses. »
  3. Le manque de connaissances des consommateurs. Près de 47 % des Canadiens admettent ne pas acheter ces produits, en dépit du fait qu’ils sont bien en vue aux rayons des viandes des épiceries, parce qu’ils ne comprennent pas tous les ingrédients.
  4. Les coûts plus élevés. Les produits transformés d’origine végétale coûtent plus cher que la viande, ce qui empêche l’adoption à plus vaste échelle des protéines végétales par les Canadiens. Ces coûts plus élevés sont refilés aux consommateurs, en raison des coûts élevés de R-D et des économies d’échelle limitées, plus particulièrement pour les producteurs plus petits ou émergents.

Un leadership mondial en matière de protéines végétales

Ces obstacles, et bien d’autres, constituent la principale préoccupation de PIC. Soutenus par un financement gouvernemental de 150 millions de dollars, nous avons coinvesti avec des entreprises privées dans la R-D, afin de renforcer la position du Canada en tant que puissance dans le secteur des produits de base, et ce, à l’aide d’un écosystème autonome qui repose sur l’innovation. Il s’agit en quelque sorte d’une mission personnelle : tous nos cadres supérieurs ont grandi sur des fermes des Prairies et beaucoup d’entre nous participent encore aux exploitations agricoles ou d’élevage familiales.

L’un de nos principaux partenaires, Exportation et développement Canada, mise sur ses ressources pour identifier et cibler de nouveaux marchés. En tant qu’experte des risques internationaux, EDC collabore avec des organisations agricoles et a rendu possibles plus de 5,6 milliards de dollars en transactions en 2020 pour soutenir l’agriculture canadienne. En s’appuyant sur la réputation de l’industrie canadienne de l’agriculture pour ses produits agricoles sûrs et propres, EDC offre des solutions de gestion des risques, de financement et de fonds de roulement.

Grâce à ses partenariats, PIC accélère la transformation du Canada, qui passe du statut de producteur de produits de base à celui de producteur de produits à valeur ajoutée, et ce, en se basant sur quatre grandes priorités : 

  1. Création : Technologies de pointe jumelées à des investissements visant à améliorer les capacités de transformation et à développer de nouveaux ingrédients alimentaires.
  2. Croissance : Technologie, analytique prédictive, automatisation et technologie des capteurs pour améliorer l’efficacité de la production et la durabilité, et réduire les coûts. 
  3. Fabrication : Amélioration des processus actuels et développement de nouveaux produits et technologies qui permettent aux entreprises de se développer et d’attirer les investissements. 
  4. Vente : Dans de nouveaux marchés en misant sur l’image de marque du Canada. 

Cultiver l’avenir de l’alimentation

La réputation établie du Canada en tant que chef de file international en matière d’agriculture ne constitue qu’une partie de notre proposition de valeur pour que le Canada se taille une place sur la scène mondiale dans le secteur des aliments d’origine végétale. 

L’industrie a aussi accès à un marché intérieur élargi grâce aux États-Unis et au Mexique, ainsi qu’à l’Asie et à l’Union européenne. Par exemple, la réputation de l’industrie canadienne de l’agriculture en matière de salubrité des aliments s’harmonise bien avec les directives strictes de la zone euro sur le plan de la salubrité alimentaire.

Pour l’avenir, PIC s’emploie à trouver des solutions afin de venir en aide aux entreprises nouvelles et établies aux prises avec des défis dans ce secteur agricole, notamment : 

  • L’établissement d’un cadre réglementaire qui soutient l’innovation
  • La capacité d’attirer des investissements accrus de capitaux
  • Le soutien à la collaboration
  • L’amélioration de l’accès à la main-d’œuvre, aux compétences et aux talents nécessaires pour soutenir les initiatives commerciales 

En établissant des partenariats avec des organismes gouvernementaux comme EDC, notre objectif est de renforcer la capacité, l’infrastructure et la pensée novatrice afin que l’industrie agroalimentaire canadienne puisse se tailler une place dans le monde entier.