Adrien Lavoie est le chef de la direction de Wooki. En 2011, il a reçu le Prix du jeune entrepreneur de l’année eBay, et en 2016, son entreprise a été nommée Micromultinationale de l’année eBay.

Découvrez son parcours d’exportation réussi.

Quelle a été votre première vente à l’exportation?

C’était une paire de chaussures envoyée aux États-Unis. Cependant, je ne me souviens ni du modèle ni de l’État en question. Je ne me suis même jamais demandé si je voulais commencer à exporter; la transition s’est faite tout naturellement. Au début, j’utilisais les services de Postes Canada, dont la procédure est pratiquement identique à celle d’eBay. L’exportation se faisait en un seul clic, et je voyais ces nouvelles ventes comme un bonus. J’empochais peut-être 10 $ au lieu de 40 $ ou 30 $, mais c’était quand même 10 $ de plus dans mes poches.

Où cette première occasion de vente s’est-elle présentée?

Sur eBay.

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

L’expédition est le noyau des activités, et il faut toujours chercher de meilleures solutions. Tout le reste va comme sur des roulettes grâce à eBay.

Comment le paysage commercial a-t-il évolué depuis que vous vous êtes lancé dans l’exportation?

En 2004, Postes Canada n’offrait pas un aussi bon service à la clientèle qu’aujourd’hui. Peu à peu, son service est devenu plus flexible. Par exemple, j’ai pu changer l’heure de collecte de mes colis. Mon but étant d’expédier mes commandes le plus rapidement possible, je veux que la collecte se fasse autour de l’heure à laquelle le camion de Postes Canada quitte l’entrepôt de Hull, soit à 19 h. On a su répondre à ce besoin.

Quelle est la chose la plus importante que doivent savoir les nouvelles PME au sujet du commerce d’exportation?

Mon conseil : commencez à vendre sur eBay et sur d’autres plateformes qui vous offrent la possibilité de vendre à l’étranger. Essayez différentes options, sans oublier que les choses décollent rarement du premier coup. Si ça bloque, changez de tactique ou de voie. Les choses finiront par marcher.

En quoi l’exportation a-t-elle influencé votre approche de vente au Canada?

J’offre un meilleur service aux Canadiens malgré les défis que présente l’expédition. Je ne dépense pas beaucoup en marketing. En fait, mes frais de vente sur eBay sont mes dépenses de marketing.

Qu’avez-vous appris en exportant qui vous a servi au Canada?

L’exportation constitue en soi un immense marché, surtout pour la vente de chaussures. Les marques Adidas et Reebok, par exemple, se vendent bien en Europe. Parfois, je ne me rends même pas compte d’où viennent les commandes.

En ce qui concerne l’expédition, certains pays n’ont pas un service postal aussi efficace que le nôtre. Dans d’autres pays, comme le Brésil, l’Argentine et l’Italie, ce service n’est pas aussi convivial. Parfois, il est impossible d’obtenir l’information de suivi qu’eBay et les clients peuvent demander. Il faut donc choisir entre payer plus ou risquer que le colis se perde.

Par ailleurs, dans tous les pays (sauf notre voisin du sud), les retours sont très compliqués. Les chaussures représentent environ 80 % de mes ventes. Si la pointure ne fait pas, le client doit les retourner. Cependant, je ne peux pas envoyer d’étiquette de retour avec la commande, car j’utilise Postes Canada. Je traite donc les retours au cas par cas.

Et si le retour arrive des États-Unis et que le client déclare une valeur supérieure à 100 $, je dois payer des droits à l’importation. Je pense qu’eBay fait pression sur le gouvernement pour que ça change. C’est un enjeu important pour les entreprises canadiennes qui importent beaucoup de ce pays.

Quelle est la plus grande différence entre faire des affaires au Canada et à l’étranger? Comment vous êtes-vous adapté?

Je n’y vois pas de grande différence autre que les frais d’expédition plus élevés et les problèmes que posent les retours et les échanges.

Quelle est la meilleure leçon que vous avez tirée d’une mauvaise expérience d’exportation?

eBay et PayPal s’occupent essentiellement de tout, mais les zones grises existent. Vous aurez peut-être à gérer une situation en solo. Par exemple, il m’arrive qu’un colis censé être livré se perde. eBay assure mes ventes en ligne, mais cela n’efface pas pour autant le mécontentent de mes clients. Le principal, c’est d’offrir une excellente expérience-client. Et malgré les petits pépins ici et là, l’exportation vaut amplement la peine.