L’Europe représente déjà un immense marché pour le Canada et achète aux exportateurs canadiens pour quelque 40 milliards de dollars en produits et près de 20 milliards de dollars en services. C’est également un marché qui représente encore un énorme potentiel et qui compte quelque 500 millions de consommateurs. C’est notamment ce que croit Peter Hall, économiste en chef d’EDC, qui était l’un des invités du webinaire fort couru intitulé L’AECG : un potentiel à exploiter, auquel on peut accéder ici.
Les experts en commerce qui étaient invités à ce webinaire ont partagé avec l’auditoire leurs commentaires forts pertinents sur les avantages de l’Accord économique et commercial global et expliqué comment il ouvre les portes aux exportateurs canadiens.
Maintenant que l’AECG est en vigueur (à compter du 21 septembre), Peter Hall affirme que les exportateurs doivent comprendre les conditions du marché européen. Au cours des 10 dernières années, le continent européen a souvent eu mauvaise presse, mais EDC, comme d’autres grandes organisations comme l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Fonds monétaire international (FMI), ont récemment rehaussé leurs prévisions sur le marché de l’Europe de l’Ouest.
« Actuellement, la demande refoulée force les choses, explique Peter Hall. Nous avons relevé notre prévision de croissance à 2 % cette année, et à 1,7 % l’année prochaine. »
Avec l’entrée en vigueur de l’AECG, il fallait bien sûr organiser un webinaire sur cet accord. EDC reçoit un grand nombre de questions des exportateurs canadiens sur l’AECG et l’effet qu’il aura sur leurs activités commerciales. Avec le grand nombre de demandes, nous devions aborder ce sujet à plus grande échelle. Un webinaire interactif permet donc aux exportateurs d’avoir un accès direct à nos experts du commerce, qui peuvent alors répondre à toutes leurs questions.
Quelles sont leurs préoccupations ? Le Brexit, bien sûr, mais le commerce ne semble pas souffrir de la décision britannique. « Nous suivons la situation de près, explique Peter Hall, mais à ce stade-ci, il ne semble pas que l’activité commerciale ralentisse. »
Alors comment saisir l’occasion qu’offre l’AECG ? L’avocat spécialisé en commerce John Boscariol explique que les exportateurs doivent bien s’informer des règles et règlements qui régissent l’exportation de leurs produits, notamment pour ce qui concerne les tarifs et la déclaration de l’origine. Ils doivent également vérifier les règles qui s’appliquent une fois leurs produits entrés sur le territoire, notamment quant à la sécurité et à l’étiquetage des produits.
Boscariol a mis l’accent sur les complexités administratives aux douanes. La déclaration des exportateurs doit comporter trois éléments :
- La classification du produit conformément à la nomenclature internationale développée par l’Organisation mondiale des Douanes. Les droits à payer sur un produit sont fonction de sa classification.
- La valeur du produit, qui détermine le pourcentage des droits ad valorem à payer.
- L’origine du produit; en vertu de l’AECG, aucun droit ne sera perçu s’il est d’origine canadienne. Il convient de souligner que l’exemption de droits sur quelques produits sélectionnés sera progressive, mais que 98 % des produits en seront exemptés dès l’entrée en vigueur de l’accord, le 21 septembre 2017.
Boscariol a également mentionné que si l’AECG représente une réelle occasion, il pose aussi certains défis. L’un d’eux est la concurrence des producteurs européens au Canada. De plus, les entreprises de l’UE ont désormais accès aux contrats de tous les ordres de gouvernement au Canada, comme les entreprises canadiennes ont accès aux contrats publics européens.
Ailish Campbell, déléguée commerciale en chef du Canada, a fait profiter les participants de l’expérience du Service des délégués commerciaux du Canada en donnant des conseils pratiques aux exportateurs désireux de percer le marché européen. Elle leur a notamment recommandé de télécharger le document Exporter vers l’UE : Un guide pour les entrepreneurs publié par le Service des délégués commerciaux du Canada.
Mme Campbell a affirmé que les dirigeants d’entreprise doivent faire leurs propres recherches sur les goûts des consommateurs de l’UE. Elle leur suggère de communiquer avec un délégué commercial, basé au Canada, en Europe et dans d’autres pays, pour obtenir des conseils.
Selon Mme Campbell, Affaires mondiales Canada peut aider les exportateurs de trois façons :
- Info-Tarif : Pour connaître les tarifs s’il y a lieu.
- CanExport : Ce programme fournit un appui financier aux exportateurs qui cherchent à exploiter de nouveaux marchés.
- Le Service des délégués commerciaux : nos conseillers sont à votre service dans nos bureaux régionaux pour vous aider à saisir les complexités de l’AECG et à profiter des nouvelles occasions.
Pour l’auditoire des webinaires, les témoignages et conseils des entrepreneurs qui ont une expérience personnelle constituent toujours un fait saillant de ce type d’événement. Les exportateurs veulent savoir ce que font leurs collègues et apprendre d’eux. Dannie Hansen, de Louisbourg Seafoods, Ltd était présent dans le studio d’EDC. Il a expliqué comment il a étudié longuement et sans relâche le marché européen afin de déterminer lesquels de ses produits étaient les plus susceptibles d’intéresser les consommateurs. Il s’est avéré que c’était les recettes et le homard. Hansen conseille aux exportateurs de bien s’informer des ressources gouvernementales auxquelles ils ont accès pour les aider à planifier leurs exportations. Il leur recommande aussi de parler à leurs collègues exportateurs pour profiter de leur expérience.
John Boscariol, quant à lui, a souligné qu’il est plus important que jamais que les entreprises tiennent compte des accords de libre-échange comme l’AECG dans leur planification stratégique. De plus, il suggère fortement d’être constamment à jour en matière de douane. Par exemple, a-t-il dit, l’importateur européen exigera une déclaration de l’origine de vos produits. Qu’arrivera-t-il si une erreur dans la déclaration entraîne le paiement de milliers de dollars en droits ? Qui paiera? Vous ou votre client? Et si le pays importateur décide de mener un audit ? Boscariol dit que le contrat avec l’importateur doit régler ces questions. Lors de la période de questions, John Boscariol a également souligné qu’en cas d’incertitude quant à l’origine d’un produit, il peut être important de demander une décision préalable avant d’expédier le produit.
Ailish Campbell a fait remarqué que les économies des pays du sud et de l’est de l’Europe se transforment et de développent rapidement. Elle encourage les exportateurs à voir le Service des délégués commerciaux du Canada comme un partenaire pour réduire les risques et un outil que l’on peut utiliser pour développer un plan d’affaires cohérent.
Dannie Hansen quant à lui réitère son conseil de discuter avec ses collègues exportateurs afin de réduire les risques. Il recommande également de positionner ses produits comme étant canadiens.
Le webinaire comporte bien d’autres renseignements utiles. Voyez l’intégrale du webinaire en cliquant ici.