Mon père a toujours été un homme d’affaires, un véritable « créateur d’entreprises en série ». Il m’a transmis sa flamme entrepreneuriale, tout comme à mes frères et à sa femme, Sonia, mais notre passion pour les affaires s’est véritablement allumée lorsqu’il nous a présenté l’idée derrière Creos.

Constatant que les grandes installations artistiques gagnaient en nombre et en popularité à Montréal, mon père s’était mis dans la tête de trouver un moyen d’aider les artistes à transporter leur art partout dans le monde.

Creos était née : une entreprise où nous misons sur notre savoir-faire pour offrir à nos clients des propositions artistiques spectaculaires qui répondent aux exigences et aux contraintes des espaces qu’ils désirent mettre en valeur.

Mais une entreprise ayant comme mission de porter l’art par-delà les frontières doit immédiatement se tourner vers l’exportation. Nous ne savions pas grand-chose à ce sujet, et encore moins par où commencer, mais nous avons appris en cours de route. 

Nos efforts ont fini par être récompensés : à ce jour, nous avons organisé plus de 50 expositions dans 26 pays répartis sur quatre continents. En septembre dernier, nous avons été nommés parmi les meilleures jeunes entreprises canadiennes en croissance de 2018, selon le palmarès Startup 50 des magazines Canadian Business et Maclean’s. 

Voici donc mes conseils pour tous les entrepreneurs dans l’âme qui sont motivés à se lancer dans l’exportation.

Ne pas avoir peur de poser des questions

Si vous vous engagez dans une nouvelle aventure, il est toujours utile de trouver un mentor qui pourra répondre à vos questions. Lorsque nous avons commencé à expédier des installations artistiques vers la Suisse, le Royaume-Uni et Israël, nous ne savions pas par où commencer. Nous avons donc communiqué avec d’autres entreprises qui exportaient déjà vers ces pays pour leur demander conseil. Nous avons même pris contact avec des fournisseurs locaux.

Ne présumez pas que vous avez toutes les réponses. Par exemple, nous avons récemment expédié une installation en Chine, et nous avons dû faire preuve de beaucoup de patience et de rigueur pour régler toutes les formalités administratives nécessaires pour obtenir les approbations requises à l’entrée au pays, comme le visa. Pour nous, il a été important de parler avec des artistes qui ont séjourné en Chine et les organisations avec lesquelles nous faisions affaire là-bas. Je vous recommande également de faire toutes les recherches possibles et de ne pas baisser les bras – une simple piste peut vous orienter vers la bonne direction.       

Aller sur le terrain

Les exportateurs ont parfois l’impression d’être trop loin de leurs clients et de la destination de leurs produits – mais il existe une solution. Pour certains projets, nous avons jugé bon de prendre l’avion afin de nous rendre sur les lieux d’un festival ou d’une conférence et d’obtenir une visibilité auprès des parties prenantes. Il est également important de se mêler aux autres acteurs de l’industrie. Si vous restez à la maison, on finira par vous oublier. C’est en vous rendant sur place que vous trouverez les meilleures occasions d’affaires.

Nouer des partenariats

Plusieurs choses ont contribué à notre croissance exponentielle. En 2016, nous avons exporté 6 expositions, puis 28 l’année suivante, et 46 cette année. Notre capacité à prendre rapidement de l’expansion est largement attribuable à notre sélection de partenaires. Les artistes et les propriétaires des œuvres ont tous été d’excellents partenaires grâce à leur travail d’une grande qualité. Lorsque nous rencontrons le directeur d’un musée ou l’organisateur d’un festival pour leur présenter une superbe installation artistique, nous pouvons leur dire en toute confiance que cette pièce attirera les foules, que ce soit pendant quatre, six ou dix semaines.

Trouver un nouvel angle d’approche

S’il y a une chose que j’ai apprise en collaborant avec différents organismes, c’est qu’ils veulent toujours avoir une idée précise de la manière dont l’installation artistique permettra d’augmenter l’achalandage de leur entreprise ou de leur événement. Par conséquent, chaque fois que nous tentons de vendre une installation à un organisme, nous insistons toujours sur la dimension des médias sociaux. Ce n’est pas la première chose à laquelle on pense lorsqu’il est question d’une installation artistique, mais c’est une bonne façon de mesurer le nombre de participants à l’événement sur une période donnée.

Par exemple, si l’un de nos clients loue une installation pendant quatre semaines et qu’elle suscite des centaines de participations et d’interactions sur les médias sociaux, il peut en constater les répercussions et déterminer si elle a été plus efficace qu’une campagne traditionnelle dans les journaux ou à la radio.

Nous n’hésitons pas à faire des médias sociaux un argument de vente lorsque nous discutons avec des clients potentiels, car non seulement nous croyons en l’art que nous proposons, mais nous croyons aussi au pouvoir des médias sociaux de joindre un public plus vaste et de donner la chance à tous de s’intéresser à l’art.

Il peut être facile d’exporter

De prime abord, le monde de l’exportation peut vous sembler intimidant. Il est donc important d’y aller une étape à la fois. Adoptez une vision d’ensemble, mais prenez votre temps et soyez sûr de mener toutes les recherches nécessaires. Trouvez les organismes qui ont le plus d’affinités avec votre entreprise et posez-leur des questions – ils seront heureux de vous aider. Vous pouvez également obtenir du soutien auprès d’organismes comme Exportation et développement Canada, qui nous a aidés à explorer de nouveaux marchés, nous a fourni des réponses tout au long de notre parcours et nous a donné accès à un fonds de roulement supplémentaire, ce qui nous a permis de percer de nouveaux marchés. Mais d’abord et avant tout, trouvez une façon unique de promouvoir votre produit et ayez confiance en celui-ci.

Image source: Face – Thomas Voillaume and Florian Girardot / Bal de Neige – Ottawa 2018 © Geemal Sevathean