Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale des océans, un événement qui nous donne l’occasion d’expliquer comment la côte est du Canada est à l’avant-garde de l’innovation et de la croissance économique dans le secteur des technologies océaniques, explique Edward Steeves, vice-président régional pour le Canada atlantique à EDC.
Bordé par trois océans, le Canada possède la plus longue frontière maritime du monde et possède le quatrième plus important territoire océanique. Notre pays recèle de nombreuses ressources océaniques. On pense bien sûr d’abord à nos délicieux poissons et fruits de mer que l’on exporte partout et que les touristes viennent déguster sur la côte atlantique à la belle saison. Alors, ceux qui ne peuvent venir les savourer sur place peuvent les acheter dans leur pays. Les produits de la pêche constituent la principale exportation alimentaire canadienne (nous en avons exporté pour 6,9 milliards de dollars dans 137 pays en 2017). Mais le Canada n’est pas uniquement reconnu pour la qualité de ses homards, de ses crabes des neiges et de ses saumons. Notre pays est également un leader dans les technologies océaniques, un secteur qui connaît une croissance rapide.
En 2010, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) estimait la valeur de l’économie océanique à 1,5 trillion de dollars US et prévoyait qu’elle atteindrait 3 trillions de dollars US en 2030. Avec un financement et un soutien approprié, notre pays pourrait très bien accaparer une bonne partie de cette croissance.
Mon bureau surplombe l’un des plus grands ports du monde, celui de Halifax, où plusieurs compagnies ont installé leur centre de recherche sur les technologies océaniques. Une partie de mon travail consiste à discuter avec ces entreprises qui font de la recherche, développent et créent des technologies innovatrices qui contribuent à l’économie des océans. En Nouvelle-Écosse seulement, on compte plus de 300 entreprises dans le secteur de l’économie océanique. Soixante d’entre elles font de la recherche dans les technologies de pointe et ont développé des produits vendus dans 90 pays. Cette industrie compte pour un tiers des investissements totaux en recherche et développement faits par des entreprises de la Nouvelle-Écosse.
Ces entreprises développent des produits et services essentiels dans de nombreux secteurs de l’économie océanique, que ce soit des technologies en télédétection marine ou des systèmes d’observation océanique. Le Canada est un leader mondial particulièrement dans les secteurs des radars et de la télédétection acoustique, des systèmes d’information, de la robotique, des véhicules sous-marins, de la simulation, de la formation et des communications. C’est le cas de la compagnie néo-écossaise Survival Systems Limited. Ce secteur industriel privilégie la collaboration et le partage des ressources pour les activités de recherche, de soutien et de supervision. Bénéficiant de l’aide financière des gouvernements, cette industrie connaît une croissance rapide.
En 2017, le gouvernement fédéral a annoncé, de concert avec les entreprises privées, la création d’un programme innovateur de financement des secteurs industriels en forte croissance au Canada. En février 2018, la supergrappe de l’économie océanique a reçu sa part de financement. Installée au Canada atlantique, elle regroupe des universités, des entreprises, des organismes gouvernementaux et des groupes autochtones qui s’intéressent à l’innovation industrielle, technique et scientifique de l’économique des océans. On estime que, sur une période de 10 ans, ce financement entraînera une augmentation de 14 milliards de dollars du PIB et la création de plus de 3000 emplois.
L’objectif est bien sûr d’avoir des effets positifs sur l’économie, tout en respectant les impératifs du développement durable et de la protection de l’environnement, en développant une main d’œuvre de talent et en améliorant constamment la chaîne d’approvisionnement.
La proximité de l’océan n’est pas la seule raison pour laquelle on a choisi d’installer la supergrappe de l’économie océanique en Atlantique. La région compte de nombreux experts du domaine. La Nouvelle-Écosse pour une regroupe une des plus fortes concentrations de détenteurs de doctorat spécialistes des questions océaniques. L’Institut océanographique de Bedford, le plus important centre de recherche océanographique au Canada, compte plus de 600 spécialistes, notamment des scientifiques, des ingénieurs et des techniciens. L’université Dalhousie offre le seul programme de baccalauréat en sciences océaniques au Canada et plusieurs autres programmes d’études reliés aux sciences océaniques.
Un autre atout du Canada atlantique est certainement la présence du Centre for Ocean Ventures & Entrepreneurship (COVE). Situé à Halifax, il accueille des experts, universitaires et entreprises qui échangent et collaborent afin de réaliser divers projets. Le centre compte même un incubateur d’entreprises appelé Start-Up Yard.
L’Ocean Technology Council of Nova Scotia, Nova Scotia Business Inc. et The Coastal and Ocean Information Network Atlantic constituent également de formidables ressources pour soutenir les entreprises de technologies océaniques de la région.
Une des choses que j’ai apprises au contact des entreprises de technologie océanique est qu’elles sont tournées vers l’exportation. Très souvent, elles exportent depuis leurs tout débuts. Mais elles ont besoin de soutien. Une de leurs principales préoccupations est de s’assurer d’être payées lorsqu’elles exportent. Et parce qu’elles travaillent à développer des produits et services innovateurs, elles doivent avoir accès à un soutien financier aux premières étapes de développement et de commercialisation de leurs produits et services.
Je leur suggère souvent de souscrire à l’assurance crédit d’EDC, ce qui leur permet de réduire les risques en cas de non paiement par leurs clients. Si leurs comptes clients à recevoir sont couverts par une assurance, les entreprises avec lesquelles je suis en contact sont plus susceptibles de faire crédit à leurs clients de l’étranger. D’une part, elles sont ainsi plus concurrentielles, et d’autre part, elles savent qu’elles seront payées même en cas de turbulence sur les marchés mondiaux. Notre Programme de garanties d’exportations leur permet d’augmenter leur fonds de roulement, de sorte qu’elles sont en mesure de croître plus rapidement et de profiter des occasions à mesure qu’elles se présentent. Et lorsque ces compagnies réussissent, elles contribuent à la santé des océans et celle du fameux homard du Canada atlantique.