Singapour est l’Eldorado de l’exportation : non seulement le pays est une grande plaque tournante financière, mais il est aussi l’un des ports les plus actifs au monde et une référence mondiale en matière de recherche, d’innovation et d’infrastructures de pointe.
Mais ce n’est pas tout.
Cette petite nation insulaire et prospère de 5,8 millions d’habitants profite d’une forte économie et d’un gouvernement stable et, en tant que porte d’entrée vers l’Asie, le pays regorge également de débouchés pour les exportateurs et les investisseurs canadiens.
Comme le disait le protagoniste surexcité de la publicité d’IKEA : « Démarre la voiture! ».
Pour mieux comprendre le marché sud-asiatique et les nombreuses occasions d’affaires et d’investissement qu’il a à offrir, nous avons rencontré Klaus Houben, représentant en chef d’Exportation et développement Canada à Singapour, qui a bien voulu nous livrer ses réflexions.
Pourquoi l’Asie du Sud-Est est-elle un marché prioritaire pour le Canada?
On s’attend à ce que la croissance économique et le développement de cette région surpassent la moyenne mondiale au cours des prochaines années. Les échanges commerciaux et les investissements du Canada en Asie du Sud-Est prennent rapidement de l’ampleur – non seulement en volume, mais aussi dans de nouveaux secteurs, notamment le pétrole et le gaz naturel, l’exploitation minière, la haute technologie et les communications. Quant à Singapour, la cité-État est la deuxième destination en importance de l’Asie du Sud-Est pour l’investissement direct étranger des entreprises canadiennes. Malgré sa taille modeste, le pays a un PIB annuel de 307,87 milliards de dollars américains et importe plus de 1,3 milliard de dollars en marchandises canadiennes chaque année.
Qu’est-ce que l’ANASE et quels sont ses avantages pour le Canada?
L’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) est une alliance de dix pays dont l’objectif est d’encourager le commerce et la croissance économique au sein des États membres. Regroupant l’Indonésie, la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, les Philippines, le Vietnam, le Myanmar, le Cambodge, le Brunei et le Laos, l’ANASE représente une région dynamique aux nombreuses économies émergentes, ce qui en fait un partenaire commercial idéal pour le Canada. Elle est aujourd’hui la cinquième économie mondiale et est en bonne voie de devenir la quatrième d’ici 2030, après les États-Unis, la Chine et l’Union européenne.
Quels sont les secteurs porteurs pour les Canadiens à Singapour?
Singapour est un pays avancé à bien des égards et reste à la pointe du progrès dans tous les domaines, que ce soit en technologies financières, en infrastructures ou en technologies. Actuellement, le pays doit principalement combler des besoins en infrastructures (aéroports, ports, voies ferrées, routes, électricité) : plus d’un billion de dollars est injecté dans les infrastructures de la région chaque année. Voilà une occasion en or pour les exportateurs canadiens.
Il y a aussi des débouchés dans le secteur financier, en particulier pour les Canadiens souhaitant collaborer avec le solide secteur bancaire singapourien.
Quels sont les principaux défis pour les Canadiens?
La culture hétéroclite de l’Asie du Sud-Est peut constituer un important obstacle à l’exportation.
- Singapour, où sont rassemblés les banques et les cabinets d’avocats, se distingue par sa fibre entrepreneuriale. Vous devez être présent sur le terrain pour établir des relations.
- En Indonésie, la majorité des marchés sont dirigés par des sociétés d’État. Vous devez vous montrer patient, car les affaires sont menées à leur façon.
- Dans les autres régions, les affaires reposent surtout sur les relations : il est donc essentiel de se faire des amis et de nouer des partenariats.
- Au Vietnam, la langue peut poser bien des défis, car beaucoup de gens parlent exclusivement vietnamien.
Quel conseil donneriez-vous aux Canadiens qui souhaitent faire des affaires en Asie du Sud-Est?
L’important, c’est d’avoir un partenaire. Sur certains marchés, comme l’Indonésie, la loi exige que les exportateurs fassent affaire avec un partenaire local qui connaît bien le cadre réglementaire et le contexte commercial du pays. Toutefois, des entreprises canadiennes sont déjà établies sur ce marché, en particulier dans le secteur des infrastructures. D’importantes sociétés d’ingénierie canadiennes ont des représentants sur place et peuvent aider les PME d’ici à percer un marché en particulier.
Singapour a récemment créé la société Infrastructure Asia, une sorte d’agence nationale qui a pour mission de faciliter le commerce régional dans le secteur des infrastructures. Affaires mondiales Canada a d’ailleurs récemment signé un protocole d’entente avec Infrastructure Asia pour profiter de cette initiative. Bref, établir des partenariats, ne pas faire cavalier seul si vous êtes une PME, chercher conseil auprès du Service des délégués commerciaux (SDC) et obtenir de l’information sur le marché auprès d’EDC, c’est essentiel selon moi.
Le saviez-vous?
- En 2010, Singapour a connu la croissance économique la plus rapide au monde avec un PIB d’environ 223 milliards de dollars.
- Singapour, Hong Kong, la Corée du Sud et Taiwan sont surnommés les « quatre dragons asiatiques ».
- Singapour compte 5,8 millions d’habitants, répartis sur 63 îles.
- L’importation et la vente de gomme à mâcher sont prohibées à Singapour.