En 1816, l’Argentine a déclaré son indépendance de l’Espagne; et depuis, c’est jour de fête le 9 juillet. Aujourd’hui, en 2019, le pays est devenu l’une des grandes forces économiques et politiques sud-américaines. Il est aussi un partenaire commercial et d’investissement du Canada depuis plus de cent ans.

Deuxième économie du sous-continent, l’Argentine représente pour les exportateurs canadiens un marché prometteur. En 2017, le commerce bilatéral s’élevait à 2,2 milliards de dollars, une hausse de plus de 18 % par rapport à l’année précédente. La même année, les exportations canadiennes en Argentine ont culminé à 445 millions de dollars, mais la suivante, elles ont chuté à 328 millions de dollars à cause du ralentissement économique que vivait le pays sud-américain. Cela dit, tout indique qu’il y aura une forte reprise en 2019.

Nos points communs

Le Canada et l’Argentine se ressemblent sous bien des angles.

  • Population. Celle du Canada est de 37 millions; celle de l’Argentine, de 44 millions.
  • Économie. Ces deux membres du G20 sont des puissances moyennes dont l’économie dépend du commerce international.
  • Éducation. Dans les deux pays, on favorise l’éducation pour s’assurer une main-d’œuvre très qualifiée.
  • Agriculture. Tout comme le Canada, l’Argentine a un secteur agricole bien développé; sa production agroalimentaire est abondante et est destinée en grande partie à l’exportation.
  • Automobile. La vigoureuse industrie automobile de l’Argentine exporte des pièces au Brésil, tout comme celle du Canada exporte aux États-Unis et au Mexique.
  • Accords commerciaux. Le Canada a signé l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC), et l’Argentine figure parmi les pays du Mercosur, avec le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.

Les secteurs prometteurs

En 2018, les exportations en Argentine qui ont le plus rapporté au Canada étaient :

  • la machinerie et les pièces connexes (90,3 millions de dollars);
  • les aéronefs et les pièces d’avion (58,2 millions de dollars);
  • les produits pharmaceutiques (26,5 millions de dollars);
  • l’équipement électrique et l’électronique (24,7 millions de dollars);
  • les instruments scientifiques et techniques (15,5 millions de dollars);
  • les fertilisants (13,2 millions de dollars);
  • le papier et les produits dérivés (12,4 millions de dollars).
Des immeubles roses et verts en Argentine

Les entreprises canadiennes qui ont le marché argentin dans leur mire pourraient trouver des occasions dans ces secteurs comme dans plusieurs autres, dont :

  • l’agroalimentaire et les aliments transformés;
  • les poissons et les fruits de mer;
  • le vin, la bière et les spiritueux;
  • les technologies propres;
  • les infrastructures;
  • les sciences de la vie;
  • l’exploitation minière, le pétrole et le gaz naturel;
  • les pièces et les technologies automobiles.

Les spécialistes du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) à Buenos Aires peuvent explorer tous ces secteurs avec vous et vous aider à en découvrir les possibilités.

Les défis pour les exportateurs canadiens

La réglementation de l’Argentine en matière d’importation peut donner du fil à retordre à nos exportateurs. Le fardeau administratif des douanes est très lourd, et le processus en soi peut être difficile à décoder. Et comme il arrive que les règles changent sans guère de préavis, vous pourriez vous buter à une nouvelle exigence à la dernière minute. Les autorités argentines en sont conscientes et travaillent à améliorer les choses. Mais pour l’instant, vaut mieux s’associer à un courtier en douane canadien présent en Argentine, ou faire affaire avec un transitaire canadien qui y a un bureau.

Sinon, pour percer le marché, vous pouvez toujours collaborer, en Argentine, avec un distributeur, un agent ou encore une entreprise locale dont l’offre complète la vôtre. Par exemple, un équipementier canadien peut coopérer avec un homologue argentin dans l’optique d’offrir des composantes ou des technologies avancées, ce qui lui permettrait de percer le marché sans devoir y établir ses propres installations. Ces différentes stratégies fonctionnent bien, mais encore faut-il que l’entreprise canadienne effectue un contrôle de l’entreprise argentine avant d’établir une relation avec elle.

Par ailleurs, il est bon de noter que la situation financière actuelle du pays peut accentuer le risque de non-paiement. Et c’est encore plus vrai si vous utilisez un compte ouvert, puisque le paiement n’est fait qu’une fois les biens livrés. Si votre acheteur tient aux modalités de paiement à compte ouvert, nous vous conseillons de protéger vos comptes clients en tout temps avec un produit comme l’Assurance crédit d’EDC. Une autre solution : les lettres de crédit garanties, qui sont aussi sûres pour une partie que pour l’autre.

Le maté, une boisson traditionnelle de l’Argentine

La culture d’entreprise… et le thé

En Argentine comme dans bien d’autres pays, la culture d’entreprise accorde une grande importance aux relations personnelles. Vos homologues voudront apprendre à vous connaître avant même qu’il soit question de transaction. Attendez-vous donc à converser autour de plusieurs repas. C’est ainsi que se tissent les liens et se gagne la confiance, sans quoi la relation d’affaires ne verra pas le jour. L’idéal, c’est de vous rendre sur place pour rencontrer les clients potentiels; ainsi, vous vous montrez prêt à investir dans la relation.

En Argentine, vous découvrirez sûrement le traditionnel maté, un thé fait d’herbes trempées dans de l’eau chaude et bu avec une paille à filtre. Cette boisson est toujours offerte à la visite, et en tant que personne d’affaires, vous pouvez vous attendre au même traitement.

Les clients potentiels

« Depuis que Mauricio Macri a été élu président en 2015, d’importants changements ont été apportés pour stabiliser la situation au profit des entreprises locales et étrangères », indique Eugenio Maria Curia, ambassadeur de la République argentine au Canada. « Le gouvernement a su effacer les déséquilibres macroéconomiques, lever le contrôle des capitaux, établir la capacité concurrentielle de la devise nationale et assouplir la réglementation sur l’importation et l’exportation. »

À long terme, M. Curia soutient que « l’Argentine doit revitaliser ses infrastructures. C’est pourquoi le gouvernement s’est doté d’une stratégie ambitieuse prévoyant l’investissement de plus de 50 milliards de dollars américains dans les routes, les voies ferrées, les ports et les aéroports, dans les infrastructures en eau et d’assainissement, dans l’irrigation et dans les télécommunications. Par conséquent, ces secteurs offriront des débouchés pour les entreprises canadiennes. Par ailleurs, le pays possède de vastes ressources pétrolières et gazières, et les occasions d’exploration et d’exploitation sont nombreuses. Du côté de l’exploitation minière, le Canada y a déjà une forte présence, et 75 % des zones à potentiel élevé n’ont pas encore été cédées en concession. Et c’est sans parler de la foule d’autres secteurs très prometteurs, comme l’agriculture industrielle, l’énergie renouvelable, l’immobilier et le tourisme. »

De plus, le Canada est en train de négocier un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Un accord qui lui donnera accès non seulement au marché argentin, mais aussi aux marchés brésilien, paraguayen et uruguayen. Il aura comme effet de propulser le développement de nos relations commerciales en Amérique du Sud : les tarifs douaniers seront réduits; de nombreux obstacles au commerce seront supprimés; les investisseurs seront mieux protégés; et il y aura une bien plus grande liberté de mouvement entre notre pays et ceux du Mercosur. Comme le dit M. Curia, « les choses vont bon train », et « les entreprises canadiennes auront accès à un marché de 285 millions d’habitants dont le PIB s’élève à 3,5 billions de dollars ».

Cinq conseils aux exportateurs intéressés par l’Argentine

  • Faites appel à des courtiers en douane et à des transitaires : ils vous faciliteront la vie.
  • Associez-vous à des entreprises locales; elles vous aideront à percer le marché… Mais n’oubliez pas d’effectuer vos contrôles préalables!
  • Utilisez les lettres de crédit et l’assurance comptes clients pour atténuer le risque de non-paiement.
  • Gardez en tête l’importance des relations personnelles et ne forcez pas les discussions d’affaires trop vite.
  • Consultez les ressources du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) à Buenos Aires et de la Chambre de commerce Argentine-Canada pour mieux connaître le marché argentin et savoir comment y faire votre place.